C’est après plus de dix ans d’existence sous divers noms que The 1975 se renomme une ultime fois et entre en scène avec quatre EP, sortis entre août 2012 et mai 2013, avant de sortir son premier album éponyme le 2 septembre dernier. Co-produit par Mike Crossey (Arctic Monkeys, Foals, Keane), cet effort, aux sonorités raw pop 90’s, propose seize titres entre électro rock moderne et indie pop.
Après une courte introduction, l’éponyme “The 1975”, à l’atmosphère planante annonciatrice de l’ambiance de l’opus, le single catchy “The City” saura faire office de réveil. La signature du groupe est évidente dès les premières notes : une utilisation massive de reverb, soutenue par une batterie métallique et raisonnante, comme si elle avait été enregistrée au milieu d’une cathédrale. “M.O.N.E.Y.” prend le relais dans une dimension entièrement différente, avec la présence insistante de synthés et de hand claps. “Chocolate”, tout comme “Girls” un peu plus loin, innove avec une pop joyeuse rappelant le style de groupes comme Vampire Weekend. “Sex”, véritable hymne de la formation, déjà paru sur l’EP du même nom, se base sur des riffs plus bruts, qui évoquent des groupes comme Glasvegas. L’ensemble des sonorités de guitares choisies sur l’album se situe dans le répertoire des classiques du genre (The Hives, Franz Ferdinand, The Killers), sans pour autant tomber dans le copier-coller grâce aux nombreuses touches électro pop à la Two Door Cinema Club. Le quatuor anglais mise sur l’efficacité des refrains et s’en tire plutôt bien. La très pop “Heart Out”, offre encore un autre aspect du groupe avec des saxophones en guest star pour un solo discret et entraînant. Dans “Robbers”, les guitares sonnent plutôt 80’s et contrastent avec le chant de Matthew Healy, qui a d’ailleurs un peu forcé sur l’écho. L’essai est parsemé de courts interludes (“An Encounter”, “12”) qui expliquent le nombre surprenant de pistes. “Menswear” et sa première moitié instrumentale et le trop banal “Pressure” viennent clôre l’album avant un dernier morceau piano/voix lent et envoûtant (“Is There Somebody Who Can Watch You”).
En définitive, The 1975 a écrit un premier album varié qui évoque de nombreux artistes et genres différents. L’album oscille entre indie pop et rock alternatif avec diverses nuances d’électro, powerpop 80’s voire même jazz (“Is There Somebody Who Can Watch You”), et s’inscrit globalement dans la veine de groupes indie rock britanniques de la dernière décennie (Franz Ferdinand, Kaiser Chiefs, Bloc Party). Alors que le groupe tend à devenir the next big thing à une époque où l’indie rock n’est plus à son zénith, The 1975 a l’audace d’emprunter à différents genres musicaux pour proposer un disque varié, néanmoins un peu long. Un bémol cependant, qui n’est pas des moindres, l’album reprend les singles à succès radio friendly (“Sex”, “Chocolate”, “The City”), ces morceaux restants les meilleurs des seize chansons. En conclusion : peu (pour ne pas dire pas) d’innovation et The 1975 reste sur ses acquis. Quelques titres se démarquent tout de même (“Heart Out”, “Robbers”) et “The 1975” ouvre au groupe les portes du succès international à venir, avec des tournées en Amérique du Nord et en Europe.
Informations
Label : Universal Music / Mercury
Date de sortie : 02/09/2013
Site web : the1975.com
Notre sélection
- The City
- Chocolate
- Girls
Note RUL
3.5/5