The Amsterdam Red-Light District – Gone For A While

Les garçons de The Amsterdam Red-Light District ont fait du chemin depuis leur formation en 2005. Elio Sxone (chant), Maxime Comby (guitare), Julien Chanel (batterie) et Gregory Clert (basse) se sont offert une chance de changer, après être partis pour un petit moment, juste pour nous faire passer du bon temps. Suite à un premier album, “Dear Diary”, en 2010, un EP quatre titres l’année suivante, et de nombreux festivals aux côtés de groupes tels que Comeback Kid, Anti-Flag ou encore Refused, le quatuor lyonnais signe à nouveau avec Red Light Records, un label dont le nom semble taillé pour lui, afin de sortir son nouvel opus “Gone For A While” le 26 novembre dernier, après un an et demi de travail.

Cette nouvelle sortie de la formation est un équilibre parfait entre du rock alternatif et hardcore. De fait, le groupe réussit à mêler du rock alternatif à des éléments pop, punk et hardcore, sans pour autant que cela ait l’air artificiel, ou éparse. Du début à la fin, “Gone For A While” possède une cohérence interne, des chansons qui se suivent, mais qui ne se ressemblent pas. La composition est lisse, et agréable, au point qu’elle pourrait plaire aux fans des différents genres sans que cela soit surprenant. Des pistes telles que “A Chance To Change”, “These Kids Your Parents Warned You About” et “Set The World On Fire”, par exemple, ont cette balance entre des rythmes punks, aux riffs hardcore et le chant cru, écorché, parfois clair et retenu d’Elio Sxone. Le chanteur alterne avec brio des lignes tantôt à la limite de l’extinction de voix, ou explosion des cordes vocales, et subtilités vocales, délicates quelques secondes plus tard. Mais la plus grande surprise reste “Just Have A Good Time”, dont l’intro est jouée au banjo, avant de se fendre en screams et riffs hardcore. Cette double couleur se remarque également lors de l’interlude calme, passant presque inaperçu entre les cris, qu’est “Final Boarding Call”, un enregistrement d’aéroport, qui introduit logiquement “Gone For A While”, lequel ne casse pas pour autant le rythme de l’album, mais davantage soutient l’ensemble, comme une poutre apparente. Pour sa dernière piste, la formation s’offre la présence de Justin Schlosberg (Hell Is For Heroes) sur “Waiting For So Long”, après celle de James Munoz (The Bled) sur le précédent disque, “Dear Diary”. Au-delà des influences que l’on peut ressentir à travers les différents titres, comme celles d’Anti-Flag, The Bronx, A Fire Inside, ou encore Refused, le quatuor s’est forgé une identité musicale unique, sans pour autant apparaître comme sortant du commun. Aucune piste n’est extravagante, mais aucune n’est fade pour autant. Chacune semble avoir sa place, et sans pour autant ressembler aux autres, toutes ont le même motif musical. Cependant, certains pourront sans doute reprocher à “Gone For A While” cette impression de rester sur sa faim, puisque la dernière chanson ne semble pas conclure l’opus, elle n’a pas de chute, ne le clôture pas en tant que tel, aussi bonne soit-elle.

En somme, c’est un essai équilibré, et bien composé, qui reflète le temps de travail qui lui a été consacré. Ce dernier semble être calibré au millimètre près tant il est lisse, et cela donne pour résultat un album incontournable pour tous les amoureux de la scène hardcore, mais également, la diversité des genres utilisés en fait une découverte intéressante pour un panel de fans beaucoup plus large que ce que nous aurions initialement envisagé. Ce qui est sûr, c’est que cette sortie est encourageante pour la scène française, qui a pourtant beaucoup de mal à se faire une place, surtout dans ce milieu musical encore majoritairement underground. Finalement, à l’image du quartier dont ils portent le nom, il faudra peut-être un peu d’exposition en vitrine pour attirer les passants, mais peu importe l’avis que nous avons sur le milieu et ses activités, Redlight District est un lieu incontournable désormais, du moins, tout le monde se doit d’en avoir entendu parler. En tous cas, il nous TARLD que le prochain effort sorte !