The Arrs – Khronos

Les Français de The Arrs reviennent avec leur dernière réalisation, “Khronos”, sous le label Verycords, trois ans après le quatrième album “Soleil Noir“, à l’époque considéré comme leur meilleur essai.

Aujourd’hui de retour, et après avoir été considéré à son apogée, The Arrs est attendu au tournant sur cette nouvelle galette. Et le pari semble plutôt réussi. Sans grands changements, l’instrumental des pistes est, en moyenne, plus complexe, plus lourde, et la voix plus riche, notamment sur les growls, avec quelques breaks intéressants, comme dans “Kombat”, par exemple. Dans l’ensemble, et sans grande surprise, les paroles traitent de la combativité, du fait de toujours se révéler, de faire face à la vie… Pour autant, la quantité du champ lexical religieux relevant de la religion catholique (“Graal”, “crucifie”, “ombre et lumière”) peut sembler malvenu dans un opus qui s’intitule “Khronos”, écrit en grec.

En effet, compte tenu du nom, de la pochette, des termes comme “les dieux” qui interviennent parfois, et tout le vocabulaire du combat, du religieux, nous aurions pu nous attendre à un concept-album, ou du moins à un respect du thème suggéré par ce qui se présente premièrement à nous lorsqu’on le découvre. D’autant plus que la piste éponyme débute par “nous sommes le Graal”. Le latin de “acta non verba” semble jurer avec le grec, tout comme les chiffres romains qui apparaissent comme un nouvel anachronisme, alors que Khronos et Titans semblent porter difficilement l’édifice. L’étendue de la culture des garçons, de leur richesse d’expression ne fait nulle doute, et comporte la pâte typique du metal français. Mais le soucis est ici, et comme beaucoup de groupes, le quintette semble se perdre à vouloir trop en faire. L’effort ne paraît pas se comporter comme un ensemble cohérent, sinon la thématique du combat au sein de cette vie, et du temps qui passe (où l’on retrouve Khronos), mais qui ne semblent pas justifier toute l’imagerie imposée par un tel titre. Pour autant, il restera possible d’interpréter cela comme un brassage du temps et de la vie qui défile et ne laisse pas le temps de se rendre compte des changements (d’où le mélange grec-romain-catholicisme), et ainsi démontrer que l’on ne maîtrise jamais le temps ?

Quoi qu’il en soit, outre cette remarque ouverte à discussion, “Khronos” a le mérite de faire preuve, tant dans la forme (langue, expression) que dans le fond (imagerie, arrière-plan), d’un héritage culturel fort, qui participe de notre histoire. “Khronos” est donc un disque qui, sans être bien original, s’inscrit dans l’ère du temps, pour ce qui est du milieu metal hardcore français.