The Black Crowes – Happiness Bastards

Difficile de croire que les chamailleries de frères mènent à une réconciliation (les frères Gallagher n’aidant pas à garder espoir) et pourtant après quinze ans, The Black Crowes mené par Chris et Rich Robinson sont là. C’est donc officiel, le hard rock jam des États-Unis est de retour sans une ride et quel plaisir.

Une résurrection inattendue

Un réveil après une si longue période peut donner à se poser des questions ou des jugements. Le groupe est-il à sec pécuniairement ? Attendait-il de faire oublier toutes ses histoires pour revenir sur le devant de la scène ? Pour rappel, on parle quand même de légendes américaines, invitant Jimmy Page à venir jouer avec eux et ayant fait les premières parties de ZZ Top. Et bien non, Happiness Bastards est juste bel et bien un retour de vieux copains contents de rejouer ensemble. Le premier morceau “Bedside Manners” résume en trois minutes quarante-et-une ce que c’était The Black Crowes, si quelqu’un avait oublié, et ce que c’est toujours.

Un comeback sans changement

Encore plus fort avec ce trio, c’est son style inchangé et la preuve qu’on peut faire du rock américain des années 90 en 2024 sans être démodé. Tout y est, la symphonie du clavier ou du piano en fond, la guitare entraînante de Rich et la voix puissante et bien jolie avec son côté vieilli de Chris. Bien évidemment le mix est impeccablement net, laissant place à toute l’harmonie qui leur est propre. Cela donne à leur côté blues sur les morceaux plus posés, comme “Wilted Rose (feat Lainey Wilson)”, parsemés de chœurs gospel et d’harmonica, une puissance magistrale. Puis sur “Dirty Cold Sun”, on retrouve un côté plus rock, laissant la batterie et les riffs de guitare slidée le plein pouvoir sur la mélodie prendre le dessus, avec des paroles entraînantes et légères.

Tout dans cet album rappelle à son titre, des vieux bâtards de rockeurs heureux de pouvoir se retrouver quinze ans après pour faire de la musique. Ce qui reste admirable c’est que ce retour inattendu est globalement acclamé et respecté, ici aussi. Avec ce disque, The Black Crowes a tout d’abord prouvé qu’il est possible de se réconcilier en famille d’artistes pour le bien de l’industrie musicale puis que le blues rock américain n’a jamais disparu.