The Black Keys – Ohio Players

Nous avions à peine digéré Dropout Boogie (2022) que The Black Keys revient avec un album sous forme de maxi collaboration avec des artistes renommés et qui n’ont plus besoin d’être présentés comme Beck, Noel Gallagher, Dan The Automator et d’autres tous plus célèbres les uns que les autres. Alors, soupe indigeste ou réussite ?

Hommage à leur état natal

Tout est dans le titre de ce nouveau disque : un hommage aux musiciens des années 1970 du même nom, à leur énergie, mais aussi une façon pour The Black Keys de rassembler ses amis, inspirations, sur un seul et même album teinté de soul et de disco seventies. Nous ne pouvons que citer Beck, loin de faire une apparition puisqu’il est présent sur sept morceaux (sur un total de quatorze) ! Gallagher le talonne avec une présence musicale sur près de trois titres. Ça nous laisse quatre morceaux à nous mettre sous la dent sans l’influence britpop qui, au lieu de se faire deviner, suinte littéralement des chansons.

N’oublions pas que le principe de ce disque est d’offrir au public un panel de ce qui anime The Black Keys. Sur le papier ça peut fonctionner mais le processus a ses limites. Loin de nous inclure dans leur bande, on a plutôt l’impression de se sentir en retrait voire exclu à écouter les titres façon jam des natifs d’Akron et de leurs potes. Ils prennent assurément beaucoup de plaisir mais il est difficile de le ressentir. Sans compter cette incursion sur des terres hip hop avec “Candy And Her Friends” qui nous laisse franchement dubitatifs. “Paper Crown” n’est pas en reste, mais une fois le premier choc passé, nous séduit plus que “Candy And Her Friends”.

Back to basics

Néanmoins, les fans les plus puristes pourront toujours se raccrocher aux bases de The Black Keys à savoir de belles guitares puissantes, des rythmes secs, et la voix toujours aussi particulière de Dan Auerbach. Au milieu de cela se cache un peu de blues, de surf rock, de pop, de funk. Un mélange de toutes les influences du groupe, disséminé comme dans une chasse au trésor, au fil des différents morceaux. Une manière pour The Black Keys de renouer avec ses premiers coups de cœur musicaux et de nous les faire découvrir.

Il faut cependant être ouvert d’esprit, avoir envie de sortir de sa zone de confort et surtout tolérer Beck et Gallagher pour rendre l’album écoutable, sinon c’est mission impossible ! Si ces ingrédients ne sont pas réunis, nul doute que vous passerez un moment assez peu agréable, au mieux ennuyeux. Mais si vous acceptez de vous laisser prendre par la main et d’ouvrir grand vos oreilles, le voyage sera agréable sans être révolutionnaire. Une sympathique pause dans la discographie de The Black Keys, qui décide toujours à transformer ce qu’il touche en excellent moment musical.