Les bretons de The Craftmen Club ont démarré bruyamment dans le giron musical français, avec leurs influences noisy et nerveuse à la manière d’un Public Image Limited à la sauce country. Ecumant les festivals, des Vieilles Charrues aux Transmusicales De Rennes, en passant par le Printemps De Bourges. Ils sortent leur premier album “I Gave You Orders Never To Play That Record Again” en 2005, et quatre ans plus tard, “Thirty Six Minutes”. Ce dernier se paiera les critiques positives de Télérama et des Inrocks qui saluent leur folk rock et leur pop garage. Bon, les barjos de The Craftmen Club s’étaient un peu calmés. Après un silence radio, ils reviennent avec “Eternal Life”, et le son a, une nouvelle fois, évolué.
“The Game” lance un riff funk rock d’Alex Kapranos, avant de dériver sur un post grunge épuré à la manière de Deportivo. Un peu plus loin “Vampires”, amènera une ambiance sombre porter par la voix cathartique de Steeve Lannuzel, jouant des graves et des aigus. Les guitares, quant à elles ne lâcheront pas, le riff post punk placé ici, comme un beat hypnotique. “Animals” viendra adoucir le style, empruntant à The Cure pour la basse et à Von Pariahs pour les guitares. L’album continuera son parcours dans des eaux sombres et cristallines d’un “Face To Face” à l’allure d’un Depeche Mode période “Violator” au “If You Walk Straight” bercé à The XX. Toutes ces influences n’enlèvent en rien la patte du groupe portée par la voix très reconnaissable et personnelle de Steeve Lannuzel. “Happy End” remet le premier amour de The Craftmen Club au-devant de la scène : le sampler gorgé de rock garage. Le rock s’est un peu adouci en direction de la pop. L’opus se termine sur l’éponyme “Eternal Life”, une belle conclusion de plus de six minutes, aériennes et léthargiques. Les guitares scintillent et glissent sur une basse méthodique et froide, le tout se mélange à la voix perpétuellement changeante mais continuellement hypnotisant de Steeve. Les instruments partent en guerre dans une explosion noise aux touches de Placebo (belle époque), une fin en beauté.
Une nouvelle fois, The Craftmen Club surprend, partant vers de nouvelles dérives musicales. Certains regretterons la force de “Thirty Six Minutes”, mais les influences lugubres et onirique de “Eternal Life” apportent un style plus british qui risque d’attirer un plus large public. Une maturité planquée sous des guitares énergiques et une basse qui tient la baraque. “Click On The Box” et “It’s Too Late” restent un peu en deca des titres de grandes tenues et de torpeur comme “Vampires”, “Animals”, “Face To Face” et on en passe. Ça donne envie de voir si The Craftmen Club tient toujours aussi bien la scène qu’il y a quelques années.
Informations
Label : Upton Park / L’Autre Distribution
Date de sortie : 03/02/2014
Site web : www.thecraftmenclub.com
Notre sélection
- Face To Face
- Eternal Life
- Vampires
Note RUL
4/5