
Vétéran de la scène rock britannique, The Darkness s’est imposé dès le début des années 2000 avec un style mêlant hard rock classique et modernité. Porté par la voix singulière de Justin Hawkins et une énergie toujours intacte, le groupe revient avec un album de dix titres, Dreams On Toast, son huitième disque studio. Après plusieurs albums aux ambitions variées, cette nouvelle sortie suscite la curiosité : The Darkness est-il prêt à signer l’un de ses meilleurs chapitres ?
Un patchwork éclectique
Dévoilé en janvier, “Rock And Roll Party Cowboy” ouvre l’album en grande pompe. Ce titre, véritable hommage aux icônes du hard rock à la ZZ Top, s’impose avec ses solos tranchants et son énergie brute, plongeant d’emblée l’auditeur dans l’univers exubérant du groupe. Justin Hawkins le présente comme une nouvelle facette de son personnage, apportant une dose assumée de “rock and roll party cowboy cool” à son image déjà bien singulière.
Dans un registre très différent, “I Hate Myself” prend le relais et s’ancre davantage dans une veine glam. Deuxième single extrait du disque, il célèbre avec ironie les affres de l’auto-détestation. Le clip, sorti le 10 décembre 2024, met en scène Hawkins dans le rôle d’une diva déchue, en proie à ses contradictions, dans une performance aussi théâtrale qu’introspective, flirtant avec les thématiques du genre et de l’estime de soi.
L’ensemble poursuit ensuite sur un tempo plus posé avec “Hot On My Tail”, un titre aux accents folk qui offre un véritable moment de respiration. Ce calme apparent est toutefois de courte durée, car “Mortal Dread” vient raviver la tension dès les premières mesures : un riff d’intro aux accents blues rock, un refrain entêtant dont il est impossible de ne pas fredonner la mélodie.
La première moitié de l’ensemble se clôt avec “Don’t Need Sunshine”, une ballade rock sans grande surprise, mais qui s’intègre harmonieusement dans ce patchwork d’influences. Elle illustre la volonté de la formation d’explorer un large spectre musical, tout en restant fidèle à son identité sonore.
Épilogue à contre-pied
Composé dans l’ambiance feutrée d’un pub, “The Longest Kiss” s’articule autour d’une ligne de piano digne des grandes heures de A Night At The Opera (1975) de Queen. Le morceau est porté par une énergie communicative qui relance efficacement la dynamique de l’album. La voix de Justin Hawkins, toujours aussi expressive, s’élève dans les aigus avec maîtrise, portée par des guitares au son ample et cristallin, dans la lignée des grandes productions rock des années 80.
Dreams On Toast s’achève sur “Weekend In Rome”, un titre aussi inattendu qu’audacieux. Empruntant au langage de la musique de film, ce morceau lent et délicat s’appuie sur des guitares acoustiques soignées et des voix parlées en arrière-plan, qui enrichissent la narration et installent une atmosphère totalement cinématographique. Véritable épilogue émotionnel, ce dernier titre souligne la capacité de The Darkness à sortir de son registre habituel pour livrer une conclusion sensible et nuancée à un album aussi foisonnant qu’abouti.
Informations
Label : Cooking Vinyl
Date de sortie : 28/03/2025
Site web : www.thedarknesslive.com
Notre sélection
- The Longest Kiss
- Mortal Dread
- Rock And Roll Party Cowboy
Note RUL
4/5