The Distance – Radio Bad Receiver

Si l’on vous dit “The Distance”, vous vous dites peut-être instinctivement Cake et son tube légendaire de 1996. Et vous avez totalement raison. Sauf que The Distance est également le nom d’un quatuor rock français venant de sortir son second album studio “Radio Bad Receiver”, successeur de “Spin The Black Circle” dévoilé en 2012. Actif depuis 2008, la formation propose aujourd’hui un nouveau disque à l’apparence sombre – comme le démontre parfaitement l’artwork – mais bien plus alternatif et calme que son précédent.

En surfant un peu sur Internet, on découvre assez aisément de bonnes choses et de bons adjectifs décrivant The Distance. Ayant réussi à se faire un petit nom dans la scène rock française, le groupe exerce un style remarqué mélangeant rock, stoner, metal et grunge, pour un résultat à la fois intimidant, passionnant et évidemment passionné. Ceci dit, plus incisif par le passé, il semblerait que le quatuor ait décidé de s’adonner à un genre plus posé et réfléchi avec “Radio Bad Receiver”, sans pour autant perdre en totalité sa furie d’antan.

Ici donc se fréquentent sans compromis titres pêchus et percutants à la “Thank You For Nothing” et “Insomnia” et mélodies plus passe-partout (“The Unconscious Smile”, “Alone” et autre “Nasty Light”). Le tout, lié par une palette de sonorités 90’s aiguisée et offensive. Comparable à un colérique Foo Fighters ou à une version plus brouillon de Queens Of The Stone Age, ce nouvel essai ne manque pas de bonne volonté et de sincérité de par la voix éraillée et singulière du chanteur Mike.

Néanmoins, bienveillance n’est pas toujours gage de qualité et, du haut de ses douze pistes et de ses quarante-huit minutes, il est vrai que la cohérence de “Radio Bad Receiver” finit par faillir, surtout en fin de course à l’image de l’épique “Perfect Things” ou du dispensable “Don’t Try This At Home”, dont la présence interpelle. Non que ces électrons libres soient mauvais, loin de là, mais il semble légitime de s’interroger sur l’harmonie générale de l’ensemble, au style déjà large et vaste, qui s’égare au fil des morceaux. Au final, la fougue spéciale et vigoureuse des premières minutes se dissipe au profit d’un genre rock plus maniéré et gentillet, presque à l’opposé du début de l’opus.

En fin de compte, les quatre musiciens de The Distance peuvent être fiers : ils ont réussi à passer l’étape délicate du premier effort studio, étape souvent mortelle pour de nombreux combos. Malheureusement, celle-ci ne sera pas sans encombre puisque “Radio Bad Receiver” divise dans le fond. Malgré un départ impassible, l’image énervée et agressive séant à la formation se voit amoindrie par des résonances bien trop lisses. Espérons que l’expression “le calme avant la tempête” soit vraie car cela signifierait que le prochain disque sera d’autant plus explosif. On ose le croire !