The Horrors – Night Life

Après plus de deux décennies d’expérimentations entre garage gothique, post punk revival et psychédélisme, The Horrors revient sur le devant de la scène avec Night Life, un album qui marque un tournant dans sa discographie. 

Une nouvelle ère

Son retour s’annonce comme un renouveau. 7 ans après V (2017), la formation est totalement renouvelée, le groupe se compose toujours du chanteur emblématique Faris Badwan et du bassiste Rhys Webb, tandis que le guitariste Joshua Hayward fait des apparitions sporadiques. La nouvelle équipe s’étoffe avec Amelia Kidd aux claviers et Jordan Cook à la batterie, sous la houlette du producteur Yves Rothman (Yves Tumor, Courtney Love, girl in red, Warpaint) et cette nouvelle équipe nous délivre un disque à deux ambiances. 

Deux salles deux ambiances

Avec l’un des singles phares de l’album “Ariel”, l’auditeur se trouve plongé dans un univers sonore riche et nuancé. Ce morceau d’ouverture annonce la couleur : un mélange audacieux de shoegaze et de sonorités électroniques. D’ailleurs l’ensemble se distingue par deux styles prédominants, l’un plus électronique nous rappelant un peu l’ambiance de Radiohead, l’autre plus garage rock des années 80/90. Parfois les deux styles se mêlent pour créer des pépites comme “Silent Sister” ou “Lotus Eater”, qui, quant à lui se caractérise par une électro déstructurée qui dérange et fascine à la fois. 

Un retour aux sources

“More Than Life” fait parti des morceaux plus old school, porté par la voix grave de Badwan, qui n’hésite pas à explorer des registres plus aigus. Ce titre, avec son ambiance nostalgique, évoque des souvenirs des sons passant au P3 dans la série Charmed, tandis qu’un fond électronique dissonant rappelle les influences contemporaines du groupe. “Trial By Fire” nous propulse hors de notre torpeur avec une énergie explosive, insufflant une dose de violence salvatrice rappelant les débuts de Marilyn Manson dans le style. Les morceaux “When The Rhythm Breaks” et “LA Runaway” poursuivent cette exploration sonore. Le premier, lent et chargé d’une électro pesante, invite à une introspection mélancolique, tandis que le second fusionne garage, shoegaze et punk rock, créant une expérience auditive captivante.

Night Life est une véritable pépite qui témoigne du renouveau de The Horrors. Avec des compositions audacieuses et une production soignée, cet album nous invite à revêtir notre capuche, à attendre le lever de lune et à plonger dans une nuit remplie de sonorités envoûtantes. Un retour réussi qui promet de marquer les esprits.