Connu de nos lignes de rédaction et classé parmi les groupes les plus prometteurs de notre scène nationale, The Prestige accouche son premier bébé nommé “Black Mouths”, succédant à leur premier EP ô combien fun et barré, “A Series Of Catastophes & Consequences“.
La confirmation est là, cet album est une vraie réussite autant sur le plan musical que visuel. Ils nous avaient parlé de leur collaboration avec Guyom Pavesi (Die On Monday, Checkmate, Devianz), du mastering à l’étranger qui a finalement été sublimé par le maitre du genre, Magnus Lindberg (Cult Of Luna, Aqme, Khoma), le tout emballé dans une belle pochette signé Tom Lacey (chanteur de The Ghost Of A Thousand). En toute honnêteté, “Black Mouths” n’est pas simple d’accès car on tape dans le hardcore bien barré/déstructuré/noisy et certains novices pourront dire que “ça fait beaucoup de bruits et que c’est dur de bouger la tête dessus”. Rassurez-vous, cela n’est que tromperie. Car oui, ça gueule, ça joue sur une base rythmique plutôt déstabilisante mais il se cache un coté trés rock dans tout ce boucan. Cette spontaneité dans le son, ce coté “live” et brut de décoffrage attire l’oreille donnant envie de décortiquer cela tout en essayant de dompter la bête chaotique qui s’y dégage (“The Truth”, “Ballroom”, “Crane Flies”) avec une envie, parfois, de mettre un souffle très aérien et émotionnel au milieu de tout ça (“The Never Ending End”). Évidemment, on pense forcement à des groupes comme The Chariot -et ses larsens-, Converge -et ses parties crasseuses- ou encore Refused -pour le coté punk/hardcore- mais le groupe y incorpore un style trés rock n’roll autant dans l’esprit que dans l’exécution (“Burn Down Vegas”,”Forward”,”Backward”) qui rappelle le début des années 90, époque où le but était de jouer, de transpirer, de tout casser (Nirvana ?). Heureusement, ce disque possède quelques pépites instrumentales histoire de respirer des oreilles. Lorgnant tantôt vers le blues/soise (“Pluie”,”A Thousand Trees In My Closet”) ou vers un rock intimiste, poignant et puissant (“Hooks & Lips”), The Prestige nous prouvent qu’ils peuvent être subtils, créatifs et touchants.
Que dire de plus à part le fait que ce “Black Mouths” est un opus complet. Les amateurs de bordel chaotique prendront leur pied et les amateurs de rock bien charnu se surprendront à apprecier cet album par son approche très rock n’roll. A la fois anglo-saxons et américains, nos français de The Prestige ont reussi un joli tour de magie musical avec juste du rock et du punk/hardcore, le tout allié à du talent… en guise de baguette magique. C’est ça, le prestige !
Informations
Label : Basement Apes Industries
Date de sortie : 03/04/2012
Site web : www.facebook.com/wearetheprestige
Notre sélection
- Forward/Backward
- The Never Ending End
- Hooks & Lips
Note RUL
4/5