The Random Monsters – We Pretend It’s All Right

Apparu en 2011 avec un premier album donnant un sacré coup de fouet à la scène post rock française, The Random Monsters revient cette année avec un nouvel EP en prélude d’un second opus qui verra le jour plus tard dans l’année. En effet, quand beaucoup de formation se contentaient de ne proposer qu’une resucée de Mogwai, les Random Monsters proposaient une musique bien plus typée rock, sans pour autant négliger les atmosphères sombres et lunatiques.

Cinq ans après ce premier effort salué, les Parisiens reviennent donc avec trois titres pour plus de vingt minutes de musique, principalement instrumentale. C’est un détail qui a son importance car si l’aspect majoritairement instrumental peut en rebuter plus d’un, les Random Monsters construisent leurs chansons en utilisant chacun des instruments comme une voix potentielle. Lorsque la guitare n’amène pas l’auditeur dans les méandres d’une forêt sonore dense et compacte, elle laisse la place à la basse qui sert automatiquement de fil conducteur des morceaux. Un fil qu’il ne faut pas lâcher pour ne pas trop se laisser envahir par le flot d’émotion véhiculées par l’ensemble. Ou justement le chemin qu’il faut emprunter pour jouir du fait de se perdre.

La batterie n’est pas en reste et, plus qu’architecte sonore des chansons, elle habille les ambiances tout en nuance (la fin de “Mason’s Moment”) ou en puissance (“The Winding Way”). Une versatilité des tableaux qui font que la durée relativement longue des pistes n’ennuie à aucun moment, pour le simple fait que, plutôt qu’une progression lente et agonisante pour arriver à l’explosion jouissive, The Random Monsters construit ces chansons avec une alternance de périodes d’intensités différentes permettant à l’auditeur de parfois se reposer sans pour autant perdre ce fameux fil et donc, de s’ennuyer. Enfin, l’apport lointain d’une voix sur “The Winding Way” permet au groupe d’ajouter une corde à son arc et d’approfondir encore plus son spectre sonore.

En résumé, même si ces trois titres sont d’une richesse rare, le format reste frustrant pour quiconque se serait enlisé dans la densité de la musique de The Random Monsters et qui aurait aimé ça. On attend l’album avec impatience car les prémices envisagées sur cet EP laissent présager le meilleur. Vivement la suite.