En mai dernier, cent-soixante-et-un millions de paires de yeux avaient assisté à sa prestation à l’Eurovision 2022. Et pourtant, il aura fallu attendre fin septembre pour que The Rasmus brise cinq années de silence discographique. Cap sur Rise qui marque le dixième album studio des rockers finlandais.
Un phénix qui renaît de ses cendres
Il a été bénéfique pour certains, beaucoup moins pour d’autres. Le COVID a fragilisé certains groupes et en a renforcé d’autres. Malheureusement pour The Rasmus, cette crise sanitaire est intervenue alors que le groupe était en plein questionnements sur son avenir. Conséquence : Pauli Rantasalmi, le guitariste d’origine, quitte le navire. Malgré ce coup dur, Lauri Ylönen et sa bande reviennent plus fort que jamais avec une triple annonce. Empuu Suhonen rejoint les troupes, le groupe participe à l’Eurovision et retrouve l’immense producteur américain Desmond Child pour enregistrer son nouvel album. Soudé par les épreuves, le phénix renaît de ses cendres et se tourne vers l’avenir.
Un retour aux sources ?
C’est du moins ce que promettaient les singles “Jezebel” et le titre éponyme “Rise”. Guitares abrasives, mélodies percutantes et refrains entêtants à faire lever des stades, ces deux tubes rock radiophoniques font écho à l’âge d’or des Finlandais. “Be Somebody” et “Written In Blood” complètent avec succès le tableau. Si le premier nous replonge dans le rock fiévreux et mélancolique de Dead Letters (2004), le second offre une mélodie principale qui lorgne carrément vers le heavy metal. La formule a beau être consensuelle, l’efficacité et le charme de The Rasmus sont bel et bien de retour. Mais qu’en est-il du reste ?
Extravaguant ou ennuyant
Reprenons dès le début. Le disque s’ouvre sur le troisième single “Live And Never Die”, un chanson pop radiophonique euphorisant teintée de funk. Un morceau qui, malgré son intention de faire chanter les foules à coup de refrain ponctué de “wo oh oh oh oh oh“, risque de diviser les fans… et cet album. Car dès que The Rasmus dépose les guitares, soit il retombe dans les travers électroniques de son précédent album (“Fireflies”), soit il saute à pieds joints dans l’écueil des ballades mièvres (“Clouds”). Dans ce registre, seule “Odyssey” parvient à tirer son épingle du jeu avec un arrangement sobre qui met en valeur la voix délicate de Lauri Ylönen.
Mi-rock mi-raisin
Beaucoup de bouleversements et pourtant si peu de nouveautés depuis Dark Matters (2017), voilà ce que l’on pourrait reprocher à “Rise”. Malgré une sincérité évidente, il en ressort un The Rasmus qui se cherche, entre moments d’espoir et moments sombres, entre tubes rock, ballades plates et expérimentations électroniques bancales. Un peu comme si les Finlandais voulaient se faire plaisir tout en n’oubliant pas les fans de la première heure. Un constat d’autant plus amer que Rise a juste assez de qualités pour nous montrer que les Finlandais sont capables de mieux.
Informations
Label : Playground Music
Date de sortie : 23/09/2022
Site web : therasmus.com
Notre sélection
- Jezebel
- Be Somebody
- Odyssey
Note RUL
2,5/5