The Rifles – None The Wiser

C’est le comeback des jeunes rebelles anglais originaire de Chingford. Amusant nos oreilles depuis le milieu des années 2000, The Rifles annonce son retour dans la course avec un nouvel album “None The Wiser”. Après une plus ou moins bonne réception de “Freedom Run” dévoilé en 2011, les quatre amis se devaient de tenter quelque chose de différent, afin de gravir une nouvelle pente et de réaffirmer leur identité dans ce milieu barbare.

Et ce n’est pas gagné ! Bien que les premières notes de “Minute Mile” annoncent la couleur et une pure identification anglo-saxonne qui ne leur est pas propre, c’est aussi par ce drôle de délice qu’une sensation de réchauffé se pointe. Certes les mélodies vocales sont intéressantes et résultent d’un travail assidu, il n’en est pas de même pour le reste qui, dans son ensemble, reflète un sentiment de déjà-vu ou de pâle copie un peu plus poussé d’un échantillon déjà dans les bacs. Eclectisme de rigueur, le second titre “Heebie Jeebies”, sous une optique de rock n’roll des années 60, tente au mieux de redresser la barre et de justifier une touche nouvelle du groupe en retournant paradoxalement dans le passé, aux grandes années du rock anglais, sans directement rivaliser avec ! Comme l’on aurait dit il y a plusieurs décennies, “ça swingue”, mais n’anime pas automatiquement quelques frissons sur nos bras ni n’éveille nos sens. Même s’il est possible de diriger chaque morceau vers un groupe précis ayant influencé The Rifles, il ne faut pas non plus affirmer sans préavis qu’il n’y a rien à garder : il reste quand même quelques petits morceaux, comme la ballade “All I Need” qui déteint d’une bonne intention ou encore la gentille “You Win Some”, valorisant quelques sourires et un positivisme à toute épreuve. Seulement, au bout du compte, il se trouve difficile de mettre en avant un ou plusieurs titres de cet œuvre, la cohésion étant présente mais laissant sur la faim. Sauf peut-être la tardive “Under And Over” qui rassemble un bel effort et une certaine inspiration plus contemporaine du groupe à faire des morceaux puissants et sensibles. Un peu perdu entre les différences et les ressemblances, l’indie rock présenté sous cette forme s’essouffle, se cherchant sans cesse tout en essayant de ressortir une pointe de nouveauté, entre certains solos et certains bridges, le tout noyé dans la masse.

En voulant faire trop “indie”, on risque de tourner en rond et de piétiner les plates-bandes d’autres groupes comme Arctic Monkeys, The Kooks, Razorlight, The Clash dont l’implantation n’est plus à reprendre. The Rifles déçoit un peu avec ce nouvel effort qui réfléchit une régression du genre, ne réinventant pas un style afin de se propulser sur le devant mais, au contraire, jouant de mélodies ayant depuis bien longtemps fait ses preuves et ému une population qui demande aujourd’hui autre chose. On en attendait plus et on s’attendait à mieux.