The Rolling Stones – Grrr!

Une pièce d’histoire arrive aujourd’hui dans les bacs. Une compilation de 50 ans de rythm n’blues, de 1962 à 2012. Ils ont accompagné nombre de générations, fait danser nombre d’ados dans les caves humides de l’Est londonien, enflammé des stades, partis en exil, maintes fois copiés mais jamais égalés, plus grisonnants que lors de la British Blues Explosion des 60’s mais toujours là, The Rolling Stones.

“Grrr!” retrace l’histoire des Stones en nous offrant tous leurs hits. Tout comme “40 Licks” il y a dix ans, la sélection est pointue et bien pensée du côté marketing. On y retrouve tous les titres ayant fait le succès du groupe au cours des décennies. Que ce soit avec le morceau d’ouverture, “Come On” (reprise de Chuck Berry, un des mentors guitaristique de Keith), “Little Red Rooster” ou encore leur premier grand succès issu d’un épisode de somnambulisme de Keith “Riff” Richards, “(I Can’t Get No) Satisfaction”. Véritable machine à remonter le temps, cette rétrospective nous fait revivre le Swinging London des 60’s par les premières 24 pistes, la révolution culturelle des 70’s et le psychédélisme de “Their Satanic Majesties Request” (1967) par 12 titres dont les merveilleux “Sympathy For the Devil”, “Gimme Shelter” et “She’s A Rainbow”, 7 des années 80, 3 des années 90 et des 4 années 2000 sans oublier le très new disco/club “Anybody Seen My Baby?”. L’écoute se termine par les deux nouvelles compos des rockeurs dont chacun d’entre nous rêverait d’avoir pour grand-père. Deux titres dévoilés lors de l’immense campagne promo de “Grrr!”. Le premier “Doom And Gloom”, un pur rock n’roll en open G, signature de Keith. La voix de Mick Jagger n’a rien perdu et la maturité dont il fait preuve surprend tant certains ont pu être déçus par son side project “Superheavy”. La rythmique implacable de Charlie Watts, les lignes inspirées de Ron Wood… tous les éléments qui ont fait que ce groupe est un des acteurs de la mondialisation du rock n’roll sont là. Le second, “One More Shot”, plus bluesy et delta rend hommage aux influences premières des Stones, les grands maîtres du genre, Muddy Waters, Howlin’ Wolf, Robert Johnson et tant d’hommes s’étant dévoués entièrement.

Ces disques nous font revivre l’âge d’or, les temps de déceptions, les moments uniques et surtout réunissent une fois de plus les membres des Stones passés et présents. La mémoire de Brian Jones, les lignes de basse de Bill Wyman, les solos de Mick Taylor, pour ne citer qu’eux. Une rétrospective jouissive pour les fans, un bon moyen pour la jeune génération de découvrir les Rolling Stones et d’en apprendre sur ces cinquante années où les Glimmer Twins défrayaient la chronique. Rien de très nouveau, mais juste quelques heures en compagnie des Stones qui font remonter des souvenirs. Que dire de plus à part : “It’s Only Rock N’Roll But I Like It”.