The Smashing Pumpkins – Aghori Mhori Mei

The Smashing Pumpkins revient avec son treizième album studio, Aghori Mhori Mei. Après des projets récents qui ont divisé les critiques, ce nouveau disque marque un retour aux sources. Annoncé seulement deux semaines avant sa sortie et sans aucun single, l’album se distingue déjà par une promotion audacieuse !

Un trio à l’envie retrouvée

L’ensemble s’ouvre sur “Edin”, un morceau qui rappelle les grandes heures de The Smashing Pumpkins avec ses guitares puissantes et un groove caractéristique. Dès les premières notes, il est clair que le trio cherche à renouer avec sa sonorité des années 90. Corgan, Chamberlin, et Iha retrouvent ici une chimie palpable, créant un son dense et énergique. Les guitares, bien mises en avant, apportent une texture presque métallique, soulignant l’intention du groupe de revenir à un rock brut et authentique.

Chaque morceau de Aghori Mhori Mei explore des ambiances et des styles différents. Il semble y avoir dans ces choix une volonté de renouvellement sans trop s’éloigner de l’essence de la formation. “Pentecost” se distingue par son arrangement orchestral et ses touches synthétiques. Il ressort de ce morceau une expérience sonore riche et immersive. Les percussions très travaillées et le crescendo orchestral rappellent les ambitions de Corgan sur Mellon Collie And The Infinite Sadness (1995). “Who Goes There” se démarque par sa mélodie accrocheuse et son potentiel de plaire à un public plus large.

Du sublime à la surenchère

“Goeth The Fall” est probablement le joyau de ce disque. Avec ses mélodies mélancoliques et son pont au piano, ce titre évoque les meilleures ballades de la période Machina II/The Friends and Enemies of Modern Music (2000). Les paroles, introspectives et poétiques, abordent des thèmes de perte et de nostalgie, rappelant les grandes heures de “1979” et “Disarm”. “Murnau” clôture l’album de manière magistrale avec des arrangements de cordes cinématographiques et une progression musicale captivante. Ce morceau, qui commence par un piano mélancolique, évolue vers un paysage sonore complexe et émotionnel, démontrant l’habileté du groupe à marier des éléments classiques et modernes.

Malgré ses nombreuses qualités, Aghori Mhori Mei souffre de quelques faiblesses, notamment au niveau de la production. Les voix de Corgan prennent parfois trop le dessus et peuvent sembler discordantes. De plus, certaines chansons auraient gagné à être plus épurées, comme “Who Goes There”. C’est souvent cette envie d’en faire un peu trop qui pèche chez The Smashing Pumpkins depuis le milieu des années 90 : une surabondance d’effets de production, de lignes instrumentales et d’orchestration. C’est lorsqu’ils retrouvent une approche plus minimaliste que leur son redevient percutant.

Aghori Mhori Mei marque le retour créatif du trio originel de The Smashing Pumpkins, à écouter !