The Starting Line – Anyways

Neuf ans. Cela faisait quasiment une décennie que The Starting Line n’avait pas publié ne serait-ce qu’un single dans les bacs, partagé entre de nouveaux projets (Vacationer) et des directions professionnelles opposées. Cela étant, après moultes rumeurs, l’heure de la vérité a sonné et voilà que débarque en 2016 “Anyways”. Nouvel EP trois titres produit par le producteur de renom Will Yip (Man Overboard, Turnover), le successeur de “Direction” (2007) crée l’événement de ce début d’année pour les fans de pop punk 00′ et de la troupe de Kenny Vasoli, toujours aussi discrète malgré les succès passés.

“[Cet EP] ressemble exactement à ce que devrait être The Starting Line en 2016”, a déclaré le guitariste Matt Watts dans une récente interview. Et c’est sans aucun doute le cas, à l’écoute des trois nouvelles pistes de la formation américaine. Comme si le groupe ne s’était jamais arrêté, “Anyways” est un court florilège esquivant les règles du pop punk moderne au profit d’un rock alternatif aux sonorités puissantes, classiques, voire même disparues. La chanson d’ouverture éponyme est l’exemple type du talent de The Starting Line à produire des mélodies accrocheuses et dans ses cordes, et ce, malgré une longue séparation des cinq amis. Tout autant, “Quitter” a ce côté bagarreur que l’on pouvait déjà percevoir à l’époque de “Say It Like You Mean It” (2002), légèrement adouci par les synthés de Brian Schmutz. Dans les deux cas, la voix de Kenny Vasoli retrouve ici de sa superbe d’antan avec un timbre précis, quelques lancés notables et des lignes de chant rythmées. Et comme ci cela ne suffisait pas, le mid-tempo et langoureux “Luck”, déjà joué en live en 2011, n’en demeure pas moins égal au reste. Bien au contraire, en dépit de quelques similitudes avec le célèbre tube des Pixies, cette clôture valorise sans équivoque le côté mélancolique des Américains, moins évident à discerner dans les deux premiers titres.

9 minutes 17, c’est tout ce que nous offre The Starting Line pour se faire pardonner de ses neuf ans d’absence dans le milieu musical, soit un ratio d’un peu plus d’une minute par an. Pas cher payé comparé à l’engouement autour du groupe après le succès indéniable de son dernier album. Mais c’est toujours cela de pris et ce n’est heureusement pas la durée qui fait la qualité. Car le quintette nous livre avec “Anyways” un contenu bien au dessus de nos espérances, avec la même énergie qu’auparavant. Et même si l’idée d’un nouvel album n’est pas d’actualité pour la formation, celle de nouveaux EP futurs nous réjouit déjà d’avance.