The Story So Far – The Story So Far

Sur cette sortie éponyme, datant du 19 mai, sous le label Pure Noise Records, le groupe de punk hardcore a placé la barre plus haute que sur ses travaux précédents en offrant un contenu beaucoup plus mature.

En effet, The Story So Far prouve que sa musique a mûri, et qu’il est tout aussi à l’aise sur des sons punk rock, que sur des ambiance davantage atmosphériques. Il est commun que de nouveaux groupes intitulent leur premier album du nom de leur formation; cependant il l’est beaucoup moins d’une formation ayant déjà plusieurs opus à son actif, et une carrière en plein essor. Ce que nous pouvons y voir, est un combo désormais sûr de son identité musicale et fier de pouvoir intituler un disque de son nom, un disque qui lui est propre. Cela s’entend notamment sur la sublime piste “Phantom”, dans laquelle des distorsions de guitare prennent place progressivement, et s’alternent avec la guitare plus classique. Celle-ci a beau être brève, elle a quelque chose qui touche à l’infini et la grandeur de par sa beauté, et montre la maîtrise que TSSF a désormais sur sa musique. Mais le ton était déjà donné sur le premier morceau “Smile” : les garçons n’hésitent plus à tester de nouvelles choses, et cela les a réussi. Leur musique a évolué, et vient se soustraire aux choses “[they] can’t change”. Mais c’est “Heavy Gloom” qui marquera le plus leur évolution. Reprenant une construction assez typique de leurs anciennes sorties, la ligne de basse permet de faire la différence, associée à des paroles adultes et empruntes d’amertume. Quant aux textes justement, ces derniers brassent assez largement les thèmes de la séparation, de la perte, mais surtout de la remise sur pieds, de la récupération des dommages. Au lieu d’une pente descendante, nous pouvons en quelques sortes dire qu’il est l’album de la pente ascendante, de l’entrée dans l’âge adulte, qui se redresse et reprend en main malgré les blessures. Le tout, sur des musique instrumentales plus entraînantes les unes que les autres, à l’instar de “Mock”, ou encore “Stalemate”, qui donnent un bon coup de boost à l’ensemble. Le disque a quelque chose d’assez happant, en ceci qu’il n’accroche pas forcément dès la première écoute, et peut paraître assez lisse pour certains, voire avoir des accents de Rise Against plat pour d’autres, mais au fur et à mesure des pistes et des écoutes, le tout a quelque chose d’assez addictif et accaparant.

En somme, l’effort est une réussite pour les garçons. Même si ce dernier peut avoir un goût de tout ou rien, en raison du fait que l’on rentre dedans ou non, ou selon que l’on accroche au changement ou non, il est indéniable malgré tout d’y lire la progression de cette formation qui a déjà commencé à écrire son histoire. Un succès jusque-là.