The Van Jets – HALO

The Van Jets est un groupe plus connu de l’autre coté de la frontière, chez les flamands et les wallons. En 2004, ils remportent le Rock Rally organisé par le magazine Humo, leur hit “The Future” extrait de leur second album “Cat Fit Fury!” a été la chanson la plus jouée sur Studio Brussel en 2010. Leur réputation live augmenta rapidement après les spectacles à Rock Werchter et Pukkelpop et des visites aux Pays-Bas, en Allemagne et en Scandinavie. Avec une pop pointant irréversiblement vers le glam, le garage rock et le punk, ce groupe qui à la frite (blague belge), est souvent comparé à un mash up de David Bowie, Iggy Pop et T. Rex. Bien qu’ils aient opté pour un son différent sur leur nouvel album, ils restent incontestablement fidèles aux influences citées plus haut et sonnent plus novateur que jamais.

Pour leur troisième essai “H A L O”, Jeroen De Pessemier (The Subs) sera à la production, il apporte un tout nouveau son pour le groupe. Les guitares qui étaient explosives dans les opus précédents sont emballées dans des synthés aériens et des influences funk. Et le lieu de production y est sûrement pour quelque chose. Enregistré dans le studio de Philippe Zdar (Cassius) où sont passés entre autre Phoenix et Cat Power, cela amène ainsi cette ferveur french touch en début du disque. De l’introduction nébuleuse “HALO” suivie de près par le percutant “Here Comes The Light” et le lisztomanien “Broken Bones”. Les guitares ne seront pas laissées de côté, en effet, les arrangements méthodiques de Tchad Blake (Tom Waits, The Black Keys, The Dandy Warhols), permettront de conserver ces références encrées dans le punk et le blues pour des riffs stridents, tout en incorporant des synthés eighties et des mélodies pop proche de David Bowie. “Danger Zone”, hommage déguisé à The Life And Death Of Marina Abramovic, un spectacle de Robert Wilson avec Willem Dafoe et la musique d’Antony Hegarty, est probablement le meilleur exemple de cet aspect théâtral de la musique inhérente à Ziggy Stardust. “If I Was Your Man” redonnera toute sa conscience noise à la basse Frederik Tampere. “Mystify” permettra à The Van Jets de s’essayer à l’expérimental électro rock à l’instar de MGMT. “Cherry”, moins expérimental, restera dans cette mouvance. Plus loin, “Go Run Go Run” continue cette exploration entre rock et électro avec l’hypnotisme de The Horrors et la force de The Black Box Revelation. Entre temps, “Bankers” reviendra sur la nonchalance vocale et la guitare grasse d’Iggy And The Stooges. L’essai se conclura sur le pop expérimentale “Zodiac” piochant dans les percussions orientales et les sonorités électroniques de Daft Punk période “Tron Legacy”. Ce qui restera, tel un fil rouge, sera la voix de Johannes Verschaeve qui, en véritable caméléon, s’accapare les différents styles en les sublimant.

Cet album est sorti depuis longtemps, allez savoir pourquoi, il ne débarque en France que maintenant, c’est triste. “HALO” est tout bonnement excellent, entre cet aspect french touch et ces arrangements 80’s et 70’s, The Van Jets déroule son style propre parsemé de coups de mains électro ici et là qui ne dénaturent aucunement la spontanéité de la formation mais, au contraire, complexifient la structure et la rend plus hypnotisante que sur “Cat It Fury!”. Mature, technique et profond, The Van Jets mérite un rayonnement international afin de promouvoir ce que le rock belge a de plus novateur.