Après un premier EP de très bonne facture, “Cast The First Stone” (2010), The Virginmarys revient avec un premier album, “King Of Conflict”. Les trois chevelus de Macclesfield, se sont coupés les cheveux mais continuent sur leur lancée en offrant une musique instinctive et puissante tirant autant de Nirvana que de Led Zeppelin. Sans oublier ce petit coté punk british qui manquait dans le paysage musical actuel, tout ceci n’annonce que du bon. Pour “King Of Conflict”, les rockeurs se sont entourés de Toby Jepson comme à leur habitude et de Chris Sheldon (The Pixies, Foo Fighters, Biffy Clyro) au mixage. Et cerise sur le gâteau, The Virginmarys est maintenant confirmé au prestigieux festival SXSW à Austin, Texas. Le groupe est bien armé pour devenir le roi mais en mérite-t-il le titre ?
Le premier single “Dead’s Man Shoes” démarre les hostilités avec un riff entêtant digne des Arctic Monkeys et surtout une voix alliant la couleur de Caleb Followill et la puissance de Dave Grohl. Ça n’explose pas encore, à l’égal d’un Mohamed Ali, le disque s’échauffe, gravite autour de l’auditeur avant de donner le coup fatale. C’est le cas avec “Portrait Of Red”, titre troublant sur la violence domestique où chaque coup de batterie est une claque de plus dans le conduit auditif. Mais The Virginmarys prend toute son importance avec “Just Ride”, une explosion de rock post grunge dans toute sa splendeur, “Foo Fighters est mort ! Vive The Virginmarys !”. Les kids se permettent quelques morceaux plus bluesy comme “Out Of Mind” et “Bang Bang Bang”, à cheval entre le style des Rolling Stones et la nonchalance d’Iggy Pop, entremêlés de riffs rappelant le meilleur de Chuck Berry. Malheureusement, l’opus perdra un peu de sa superbe au milieu de l’album : “Lost Weekend” manque sévèrement de punch, “Running For My Life” n’arrive pas à harmoniser la batterie et la guitare, sans oublier “Dressed To Kill” qui se rapproche du pire de Blink 182. Néanmoins, le chanteur démontre qu’il arrive à faire tenir le trio avec une voix explosive qui, même à la limite du déraillement, arrive à crier de façon mélodique. Ce passage à vide est vite oublié avec l’entrée de “My Little Girl”, où la guitare lance un riff endiablé, le batteur Danny Dolan explose la grosse caisse et la caisse claire, sans oublier la voix rauque et granuleuse induite d’une surconsommation de whisky et de cigarettes, ça sent le cuir et l’esprit des jeunes par ici ! De son coté, “Takin’ The Blam” se frotte au style de Rage Again The Machine et l’envoie valser dans les cordes. “You’ve Got Your Money, I’ve Got My Soul” renvoie au plus profond de l’esprit punk, par la rythmique mais surtout par les textes, une véritable éloge de l’anti-capitalisme. “End’s Don’t Mend”, conclut très mal l’effort en retombant dans ces travers de rock alternatif de très mauvais goût, ce n’est pas permis de terminer de la sorte. Mais, joie ultime, pour les plus patients, un morceau caché (après six minutes de silence) amène une ballade aérienne très épurée, digne de Kings Of Leon.
The Virginmarys fait du rock, du vrai, ce petit truc en plus qui donne l’envie de secouer la tête et de lever la main en formant les cornes du diable. Le batteur maltraite ses fûts à n’en plus pouvoir, les cordes pleurent de plaisir à force d’être titillées avec talent, et le chanteur se met le feu au larynx à coup de napalm. En outre le parolier a fait un travail remarquable avec des textes inspirés, emplis de conviction et qui, une fois n’est pas coutume, traitent de sujets de société. Malgré tous ces atouts, il est indéniable que The Virginmarys manque de maturité, flottant entre diverse influences, le groupe peine à se forger une véritable identité propre. Mais, avec le talent qu’ont ces vierges, ceci n’est qu’une question de temps.
Informations
Label : Cooking Vinyl / PIAS
Date de sortie : 04/02/2013
Site web : www.thevirginmarys.com
Notre sélection
- Out Of Mind
- Takin The Blam
- Portrait Of Red
Note RUL
4/5