Lorsque l’on parle de metal progressif, on pense inévitablement à Dream Theater, qui est LA référence du genre. Et pourtant, dans l’ombre du géant, bon nombre de groupes co-existent et tentent, tant bien que mal, de tirer leur épingle du jeu. Ce qui est le cas du groupe anglais Threshold, qui depuis sa création, à la fin des années 80, n’a eu de cesse de sortir des albums de qualité, sans pour autant bénéficier de la même renommée. Mais qu’importe, Threshold continue son chemin et ce, malgré le décès de son frontman, Andrew Mcdermott. Ainsi, à l’occasion de la sortie de son nouvel opus “March Of Progress”, le groupe prend un nouveau départ et retrouve son chanteur d’origine, Damian Wilson.
Lorsque l’on fait l’acquisition d’un disque de progressif, on sait pertinemment que plusieurs écoutes s’avéreront nécessaires afin de pouvoir en tirer toute la “substantifique moelle”. Ne dérogeant pas à cette règle d’or, “March Of Progress” n’en demeure pas moins un opus très accessible, qui, tout en respectant les codes du genre, vous laisse une telle sensation de bien-être, qu’une seconde écoute, dans la foulée, s’impose. En effet, la richesse de l’album, les titres variés (qui, d’ailleurs, peuvent s’expliquer par la participation de cinq des membres dans le processus de création) et surtout le chant (accompagné par les chœurs), chargé d’émotion de Damian Wilson qui résonne au gré des morceaux, n’y sont pas étrangers. Misant avant tout sur l’aspect mélodique, Threshold fait mouche avec des titres aux refrains imparables comme le superbe “The Hours”, “Ashes” ou encore “That’s Why We Came”, qui, par ailleurs, nous permet d’apprécier à sa juste valeur l’étendue vocale du frontman. Pourvus de breaks (“Staring At The Sun”), de changements de rythme (“Colophon”), oscillant entre période d’accalmie et petites accélérations, les différentes pistes n’en n’oublient pas pour autant les nombreux passages instrumentaux, chers aux aficionados du genre. En effet, une fois les vocaux mis en retrait, tout le côté technique peut laisser libre court à son imagination. Ainsi, l’album regorge de solis qui nous transportent littéralement (“Don’t Look Down”), qui nous prennent vraiment aux tripes (“Liberty, Complacency, Dependency”), mais aussi de riffs plus musclés au début de “Return Of The Thought Police” ou encore de “Coda”. Sans pour autant en mettre plein la vue, Threshold a su bien les doser et ainsi, nous a évité les solis à rallonge ultra-techniques. Mais cet ensemble ne saurait être totalement cohérent sans la brillante utilisation du clavier (quelques notes de piano pour adoucir, des touches électro pour moderniser l’ensemble ou au contraire apporter un petit côté “seventies”) dont les différents arrangements donnent vie aux morceaux en créant des ambiances propres au groupe et sans lequel nous ne pourrions terminer l’album sur l’excellent “The Rubicon” (et, pour la petite anecdote, sachez que ce titre contient des citations des efforts précédents).
Que vous soyez un spécialiste du genre ou au contraire un novice, cet album saura répondre à vos attentes. Si vous avez envie de vous oxygéner un peu l’esprit, n’hésitez pas une seconde et, laissez-vous transporter par “March Of Progress”.
Informations
Label : Nuclear Blast
Date de sortie : 24/08/2012
Site web : www.thresh.net
Notre sélection
- The Hours
- That's Why We Came
- The Rubicon
Note RUL
5/5