Toothgrinder – Phantom Amour

Un an après un premier album, “Nocturnal Masquerade”, qui avait su retenir l’attention, Toothgrinder revient déjà pour présenter son nouvel effort, “Phantom Amour”. Adepte des styles multiples allant du riff gras aux ambiances les plus planantes, le quintette du New Jersey possède un potentiel indiscutable. Cette nouvelle réalisation permettra t-elle aux Américains de continuer leur prometteuse ascension ?

“HVY”, qui lance les hostilités, rappelle tout ce qui fait le charme de ce groupe. La voix de Justin Matthews se confond parfaitement dans les parties de guitares et les rythmes planants délivrés. Parfois rehaussé par des riffs gras, l’ambiance est propice à l’évasion. “Adenium” ou encore “Snow” montre Toothgrinder sous son jour le plus calme avec des mélodies tout en douceur, idéales pour des parties vocales pénétrantes. “Jubilee” confirme cette impression de légèreté avec un morceau en acoustique des plus efficaces.

Le quintette, s’il maîtrise les registres les plus sages, sait aussi faire dans le plus agité. “Pietà” et son démarrage pied au plancher arrache tout sur son passage. Le chant tout en rage couplé à la batterie survoltée de Wills Weller laisse peu de répit à l’auditeur. Le final de “Facing East From A Western Shore” utilise la même recette en s’inscrivant dans le hardcore le plus tenace.

C’est en proposant un savant mélange des deux styles entrevus que la formation réussit à frapper fort. “The Shadow”, en passant de mélodies lourdes à des passages tout en maîtrise incarnés par le chant de Matthews, l’illustre bien. “Red” reste dans la même veine en alliant hurlements et chuchotements du plus bel effet, rendant le titre mystérieux et intrigant.

La piste éponyme ajoute encore plus d’épaisseurs à la palette de Toothgrinder en proposant un morceau peut-être plus direct et moins élaboré que les précédents. Calibré pour les radios US et le live avec un refrain entraînant, les Américains savent simplifier le propos et se rendre plus accessibles.

Des mélodies les plus aériennes aux morceaux les plus agressifs, Toothgrinder propose un album de qualité tout en nuances. Passant du hardcore au metal basique et en tutoyant l’univers progressif, il n’est pas facile de coller une étiquette sur le quintet du New Jersey et c’est une qualité indéniable. “Phantom Amour” pose les bases d’une carrière prometteuse et nul doute que les Américains joueront un rôle dans le futur du paysage musical.