Le groupe écossais qui a marqué les années 2000 avec son rock alternatif mélodique est de retour sur le devant de la scène avec un dixième album studio intitulé L.A. Times. Avec des morceaux devenus iconiques comme “Sing” ou encore “Why Does It Always Rain On Me?”, le groupe a laissé une empreinte indélébile dans le paysage musical. Après une pause de quelques années et une discographie déjà bien fournie, c’est un groupe en pleine forme que nous retrouvons pour un disque frais et révélant de belles surprises.
Des Écossais en Amérique
Installé à Los Angeles depuis quelques années, Fran Healy, le frontman de Travis, s’inspire de cette ville, moins glamour qu’on ne pourrait le penser, pour nous livrer dix nouveaux morceaux. Ces compositions, à la narration bien dosée, sont pour la plupart réminiscentes de ce que Travis sait faire de mieux. De quoi ravir tous les fans du groupe ! Le mixage de l’album est particulièrement réussi, regorgeant de morceaux mélodiques et harmonieux. L’impact des États-Unis sur Healy est assez frappant au vu des références que l’on retrouve à travers L.A. Times.
Prenons par exemple “Naked In New York City”, une ballade autour d’un amour troublé, où l’on retrouve notamment les paroles “And New York‘s a piece of me now“. Ou encore “Raze The Bar”, qui célèbre le fameux Black & White Bar de la Big Apple, contraint de fermer ses portes pendant la pandémie. Sans oublier le titre éponyme, bien sûr. Mais on ne peut oublier les racines de ce groupe : l’Écosse. Les deux derniers morceaux qui clôturent l’ensemble nous le rappellent bien. “The River” nous permet de replonger soniquement dans une atmosphère bien “scottish” (il ne manque que les cornemuses !). Tant par le rythme typique des chansons gaéliques que par les paroles qui ressemblent terriblement à un hymne, on s’imagine bien dans un décor de pub à Glasgow à l’écoute. “L.A. Times”, qui semble être le seul morceau qui parle explicitement de la ville des anges, décrit la vision d’un Écossais qui vit l’expérience de cette ville si particulière. Un morceau qui intègre des éléments de trip hop et sur lequel Fran Healy se lance dans un rap maîtrisé, à l’accent écossais bien prononcé, pour dépeindre un portrait réaliste et poétique de Los Angeles.
Une joyeuse bande à l’énergie contagieuse
C’est avant tout un album aux sonorités mélodiques et joyeuses que l’on retient de L.A. Times. Pour autant, les textes et les sujets, eux, ne le sont pas toujours et réservent même quelques surprises. Prenons le titre “I Hope That You Spontaneously Combust”, le parfait exemple d’une chanson un peu décalée pour la formation. Rappelant un certain Beck, c’est un morceau assez entraînant qui joue totalement sur la carte de l’humour côté paroles. On peut aussi nommer le single “Gaslight”, qui traite des effets d’une relation toxique et de sa libération. Un morceau particulièrement accrocheur, dont on retient l’harmonie de la voix et des trompettes sur le refrain. Pour atténuer le rythme stimulant du disque, deux ballades sont aussi présentes et apportent toute la dimension lyrique et poétique dont est capable le groupe. “Live It All Again”, par exemple, est particulièrement douce et personnelle, empreinte d’une forte nostalgie. Mais il est indéniable que c’est un album qui donne le sourire et met de bonne humeur. Pour le vibrant single “Raze The Bar”, le groupe s’est entouré de deux figures importantes : Brandon Flowers et Chris Martin. Deux voix que l’on arrive à distinguer dans les chœurs. On reconnaît d’ailleurs une similarité assez forte de style entre The Killers et Travis. Plus particulièrement sur ce titre et sur le morceau “Alive”, qui peut aisément passer pour une chanson du groupe originaire de Las Vegas (mention spéciale aux petites touches de synthé). Pas étonnant donc que les deux groupes se soient retrouvés pour la tournée Rebel Diamond de The Killers en Irlande et au Royaume-Uni en ce début d’été.
Il n’y a pas à dire, L.A. Times est un album à la fois simple, concis et efficace. Son seul défaut ? Sa brièveté. Avec une durée de moins de trente-cinq minutes, on en redemande. Mais pas de panique, une version deluxe est également disponible, comprenant des versions épurées de six morceaux du disque, permettant ainsi de prolonger l’expérience musicale.
Travis nous offre ici un album rafraîchissant et maîtrisé, démontrant une fois de plus sa capacité à créer des mélodies simples et intemporelles avec une énergie vibrante et contagieuse.
Informations
Label : BMG
Date de sortie : 12/07/2024
Site web : travisonline.com
Notre sélection
- Alive
- Raze The Bar
- The River
Note RUL
4,5/5