Ty Segall sort un nouvel album solo tout simplement intitulé, “Ty Segall”. C’est la deuxième fois que l’artiste californien donne son nom à l’une de ses créations. La première remonte à 2008. Ty Segall est un artiste dans tous les sens du terme. Entouré de ses collaborateurs habituels comme Mikal Cronin et Charles Moothart mais aussi d’Emmett Kelly et Ben Boye, il créé, expérimente, innove. On retrouve aujourd’hui son originalité dans ce nouvel album éponyme.
C’est sur le rock garage de “Break A Guitar” que s’ouvre ce disque. Le son est brut, les riffs bien envoyés. Une entrée en matière dynamique, accrocheuse. Ty Segall poursuit avec l’énergique “Freedom” qui mélange guitares sèches et électriques. Des cadences saccadées, rapides qui agrémentent le début dynamique de cet ensemble.
Ty Segall joue avec les rythmes et les styles avec talent comme le montre “Warm Hands (Freedom Returned)”, un morceau ovni de dix minutes. Avec ce titre, l’artiste nous fait d’abord voyager avec une voix calme mise en avant au fur et à mesure par une rythmique de plus en plus brute et rapide. Les guitares fusent, le chanteur pousse des cris. Le morceau se durcit, s’intensifie, devient plus punk avant de ralentir à nouveau en plein milieu pour une partie instrumentale. Après ses quelques trois minutes en plongée intimiste, les guitares reprennent le dessus. Le morceau repart de plus bel. Une chanson que l’on imagine parfaitement faire son effet en live.
Un sentiment d’urgence survient avec “Thank You Mr. K” qui commence sur un rythme endiablé, dans un style toujours punk accentuée par la batterie. La chanson se stoppe en plein milieu pour laisser place à des bruits de verres qui se brisent comme des morceaux que l’on jetterait au sol avant de reprendre de manière encore plus accélérée dans un rythme effréné couvrant le bruit des débris.
L’opus dévoile aussi des morceaux moins sophistiqués mais tout aussi agréables à écouter. On passe du jour à la nuit quand Ty Segall enchaîne avec “Orange Color Queen”, une ballade dédiée à sa compagne, plus épurée qui met sa voix à nue. Avec “Talkin'”, il se contente d’agrémenter la chanson de quelques notes de piano et d’un solo de guitare qui rend la chanson encore plus accrocheuse. Dans la même lignée, “Papers” amène une couleur plus pop à l’essai qui rappelle les Beatles.
“The Only One” marque un ton rock stoner progressiste marqué par un début avec des guitares qui envoient et une voix plus rocailleuse. Les solos de guitares psychédéliques se mélangent à la rugosité du morceau.
Pour terminer cet effort studio, “Take Care (To Comb Your Hair)” nous ramène à nouveau dans un style épuré. Un morceau faussement doux et entraînant. Et comme Ty Segall ne fait décidément rien comme les autres, il rajoute à sa liste de morceau “Untitled”. Une composition de douze secondes où on entend un riff suivi de rires lointains pour se quitter sur une vraie fin mais qui n’en est pas vraiment une puisque c’est le riff qui introduit “Break A Guitar”. Un album qui s’écoute en continue.
Ty Segall a cette capacité d’expérimentation qui permet d’attirer le plus grand nombre. Avec ce disque, il démontre à nouveau son éclectisme et son imagination. On aime l’originalité de ses formats et sa manière à lui si perfectionniste de peaufiner la fin de ses morceaux. Ecouter un CD de Ty Segall c’est aimer être surpris. Pari réussi pour l’artiste avec les dix chansons de ce nouvel effort.
Informations
Label : Drag City
Date de sortie : 27/01/2017
Site web : ty-segall.com
Notre sélection
- Break A Guitar
- Warm Hands (Freedom Returned)
- The Only One
Note RUL
4/5