Si proche du but et pourtant tout est maintenant gâché. Neuf ans d’attente depuis “Objectif : Thunes” et ces enfoirés n’ont même pas pu attendre la symbolique barre des dix ans pour toucher le jackpot avec un comeback plus immense encore que Guns N’Roses. Bref. Ultra Vomit est donc de retour ! Les petits sont maintenant ados et entrent au lycée, reste à voir s’ils sont tout aussi talentueux qu’auparavant. “Panzer Surprise” annonce une surprise ? Soit. Composé de vingt-deux démos, cet EP s’annonce palpitant -ou pas- et c’est avec une certaine émotion -ou pas- que l’on clique sur “lecture”.
D’emblée plongé dans une ambiance enfantine avec “Entooned”, l’heure est vite consacrée à un vrai truc de mec, les gros camions. “Kammthaar” rend hommage aux routiers teutons fans de Marc Lavoine, autant dire que c’est un très beau geste de la part du groupe.
L’écoute se poursuit. Entre véritables pépites au chocolat et petit beurre sans saveur, il n’est pas évident de saisir ce que le quatuor veut partager au travers de cette nouvelle galette. Alors que “Takoyaki” fait voyager l’auditeur jusqu’au bout du monde pour sa gastronomie, une suite de morceaux intitulée “La Bouillie” tente de faire de même, mais pour quel résultat ? Plus forte que la suite des “The Unforgiven” de Metallica, difficile néanmoins de saisir à quoi sert cette répétition à divers moments de l’album.
Il n’empêche qu’on prend son pied avec “La Ch’nille” ou bien avec le célébrissime “Calojira” qui est maintenant -enfin- enregistré en studio, saluant leur confrère Calogero et les jeunes Gojira qui remplissent les scènes locales à travers le monde, chapeau bas !
Le guest de Phil Anselmo sur “Pink Panther” est très réussi, sans parler du travail d’arrangement qui est fort concluant et plaisant à écouter; bon à écouter une voire deux fois, pas plus, faut pas déconner hein ! “Batman vs. Predator” est également un titre très réussi et original bien qu’il manque des paroles, Fetus n’était donc pas bien inspiré, ça arrive, c’est pardonné.
Enfin “Evier Metal” incarne à lui seul la lourdeur, tant parce que le metal est lourd (lol) mais parce que le refrain de cette magnifique ode à la joie vous fera criser au bout d’une minute mais aimant la souffrance, il est inévitable d’enchaîner toutes les secondes de ce morceau, hurlant “evier metal !” dans sa chambre ou sous la douche, comme un hurluberlu.
Mention spéciale à “Super Sexe” qui, à coup sûr, deviendra un hymne. Simplicité, efficacité, tant sur le plan tactique que technique, c’est le titre parfait.
Contrairement au précédent opus, il y a beaucoup moins de hits. L’écoute de “Objectif : Thunes” procure joie et orgasme d’une oiste à l’autre. Les aventures renvoyant souvent au quotidien firent mouche. Avec “Panzer Surprise”, l’approche est différente, beaucoup plus pensée et maîtrisée, moins fou-fou. A l’image de “Pipi vs. Caca” qui arrive sans prévenir entre deux titres, en fin d’écoute, pour traiter d’un sujet fort puéril l’espace de quelques secondes.
Doté d’une ultra grosse production signée Fred Duquesne (Mass Hysteria, Bukowski), ça envoie du lourd, du gras et de la frite ! On se demande tout de même comment il a pu tenir en studio avec cette bande de musicien sans talent ni approche artistique.
“Panzer Surprise” est plaisant mais n’arrive, artistiquement parlant, pas à la cheville de “Objectif : Thunes”. Comme dit au début, peut-être qu’attendre une année supplémentaire aurait tout changé. Mais nous ne le saurons jamais, à moins de remonter dans le temps ?
Oh eh, tiens dix dollars ! Sur ce, je vais au Super Sexe. Allez ciao.
Informations
Label : Verycords
Date de sortie : 28/04/2017
Site web : www.ultra-vomit.com
Notre sélection
- Super Sexe
- Takoyaki
- La Ch’nille
Note RUL
3.5/5