Voivod – Target Earth

Reconnu pour une approche originale, mixant metal progressif et thrash metal, Voivod a su s’intégrer dans le paysage metal depuis le début des années 80. Formé autour de Michel Langevin, le groupe canadien, et plus exactement originaire du Québec, signe son treizième album studio chez Century Media Records. “Target Earth” marque également le retour studio de Jean-Yves Thériault, au poste de bassiste, et la première apparition studio de Daniel Mongrain à la guitare. Enregistré au Wild Studios, que vont proposer Snake, Chewy, Blacky et Away, quatre ans après “Infini” ?

La sortie de “Target Earth” marquant également les trente ans du groupe, nul doute que les dix titres présents sur l’opus devraient ravir les fans. Introduit par le morceau éponyme, c’est la lourde basse qui va nous emmener vers les premiers accords de l’album, d’ailleurs la voix de Snake ne tardera pas de faire irruption. Autour d’une ambiance très mystèrieuse, les éléments caractéristiques du combo sont d’ores et déja là. “Empathy For The Enemy” nous plongera dans un thrash plus old school avant que le reste nous laisse bouche bée, chose normale avec Voivod. En effet, les titres restants sont dans une veine experimentale, comme à l’habitude de faire cette génialissime formation. Le retour de Jean-Yves ne passe pas inaperçu tellement sa basse est omniprésente sur l’ensemble des pistes. Toujours dans cet esprit de cyber thrash, Voivod imprime sa marque via “Artefact” et “Warchaic”, difficilement appréhensible pour certains, on ne peut qu’admirer cette maitrise totale de leur musique. Jazzy, thrash, heavy et que sais-je encore, les multiples influences qui font la renommée du groupe sont toutes là. Une remise à jour ou une réinvention, le débat est ouvert. Adepte des longs morceaux, “Target Earth” ne dérogera pas à la règle avec une moyenne de six minutes par titre. Complexes mais superbement orchestrés, les morceaux tels que “Resistance”, “Kaleidos” mais également “Kluskap O’Kom” marquent véritablement cette écoute. Etant toujours dans l’attente de rebondissements sonores, il est évident que le retour de Voivod dans les bacs est réussi.

A l’image de la plupart des projets originaux, il est assez difficile de mettre des mots à cette musique. Le meilleur conseil qu’on puisse donner et d’écouter “Target Earth” et de méditer sur cette oeuvre particulière. L’arrivée d’un nouveau guitariste apporte une nouvelle touche et un brin de fraicheur, même si la disparition de Piggy reste dans les mémoires. Après deux ans de travail et de couacs, le nouvel effort studio des Voivod est enfin disponible. Un bon cru 2013 !