Quand on parle metal au Danemark, le nom de Volbeat ressort immédiatement. Cela fait plusieurs années maintenant que la bande de Copenhague est sur une pente ascendante. Son style, mélangeant metal et teintes de pop/rockabilly, a su séduire un large auditoire. Signe qui ne trompe pas, les six albums de la discographie ont été largement plébiscité et ont créée une énorme attente. La nouvelle réalisation ne déroge pas à la règle et est attendu de pied ferme. Le dénommé “Rewind , Replay, Rebound” parviendra t-il à maintenir le cap ?
Un style pur et dur
Le morceau d’ouverture plonge l’auditeur instantanément en terrain connu. “Last Day Under The Sun” comporte des caractéristiques classiques du groupe : intro efficace, refrain charismatique et choeurs en fond. La patte Volbeat est immédiatement identifiable et fonctionne toujours autant. Les teintes de rockabilly se reconnaissent elles aussi à travers de nombreux titres dont le très remuant “Pelvis On Fire”. Cette faculté des Danois à conjuguer le riffing épais aux sonorités rocks plus anciennes ne surprend plus mais force l’admiration par son exécution millimétrée. La production parfaite rend grandement service et rehausse impeccablement les compositions.
Des nouveautés opportunes
L’écoute se fait en connaissance de cause mais Volbeat tend à casser sa routine. “Parasite”, avec moins d’une minute au compteur, en est un parfait symbole. Les collaborations extérieures sont un réel plus pour le disque. La voix de Neil Fallon (Clutch) sur “Die To Live” ou le solo de Gary Holt (Exodus/Slayer) sur “Cheapside Sloggers” apportent un nouveau souffle bienvenu. Les Nordiques cherchent également à varier le propos et à sortir de leur recette familière. “When We Were Kids” et son ton résolument acoustique met en lumière la voix puissante et polyvalente de Michael Poulsen. Les petits ajouts de production en fond ajoutent de l’épaisseur à ce titre et le fait sortir de ce qu’on a déjà pu entrevoir. Même chose avec “Sorry Sack Of Bones” et ses sonorités de guitares inédites pour le groupe.
Un goût d’inachevé
L’écoute de ce nouvel album est agréable et ne peut souffrir que de peu de reproches. L’auditeur sait ce que cela implique quand il se lance un nouveau disque de Volbeat. Mais l’ensemble est parfois dur à digérer. Alléger le tracklisting n’aurait peut-être pas été une vaine idée pour séduire totalement. Des chansons font parfois trop remplissage et ne servent qu’à conforter un style déjà bien entériné. L’élan de créativité est là mais trop timide pour contrebalancer ce sentiment gênant. Les morceaux prendront certainement une autre tournure en live car c’est là que les Danois sont le plus à l’aise. En attendant, certaines compositions peinent à trouver leur place en studio.
Un album qui ne surprend pas
“Rewind, Replay, Rebound” ne surprendra personne. Il est dans la droite lignée de la discographie qualitative du quatuor. Les fans s’en donneront à cœur joie d’écouter ces nouveaux joyaux alors que les plus pointilleux resteront sur leur faim. Attention à Volbeat de ne pas trop user son style jusqu’au bout sous peine de déconvenues futures. Mais les quelques élans créatifs, certes timides, peuvent rassurer. La bande de Michael Poulsen a sûrement compris qu’il faudra un jour aller plus loin dans ses œuvres futures.
Informations
Label : Universal Music / Mercury
Date de sortie : 02/08/2019
Site web : www.volbeat.dk
Notre sélection
- Pelvis On Fire
- Sorry Sack Of Bones
- Cheapside Sloggers
Note RUL
3/5