Wardruna – Kvitravn

Initialement prévu au mois de juin dernier, mais repoussé, “Kvitravn” le cinquième album des Norvégiens de Wardruna est enfin disponible. Mis en lumière grâce à la série “Vikings” et au jeu vidéo “Assassin’s Creed Valhalla”, voyons voir ce que donne ce nouveau voyage. Au programme : soixante-dix minutes au cœur de la mythologie nordique.

C’est dans les vieux pots…

Dans la même lignée que ses prédécesseurs, “Kvitravn” pose dès son titre d’ouverture, “Synkvarv”, les bases de ce que sera ce disque. L’ensemble très mélodique à la composition très “brute” et “atmosphérique” est porté par des instruments peu communs venus d’une autre époque. On y retrouve des lyres, des cornes ou encore de la Talharpa, (dont certains de ces instruments ont été réalisés par le luthier français Benjamin Simao).

L’album est cependant beaucoup plus puissant en termes de son et de production. Alors que paradoxalement moins d’instruments sont utilisés. Les voix d’Einar et de Linda Fay-Hella, duo toujours aussi efficace, conduisent rapidement l’auditeur dans un voyage dont seul Wardruna a le secret, particulièrement sur des morceaux tels que “Viseveiding” ou “Gra”.

“Qu’est-ce qu’il dit ?”

Bémol ou point fort ? L’appréciation sera la vôtre. Il faudra pour la grande majorité d’entre nous aller lire les traductions des paroles pour comprendre l’histoire que l’on écoute. Sinon il faudra laisser tout simplement place à son imagination, tant l’envoûtement que produit chaque morceau est efficace. Einar Selvik nous décrivait dans un entretien ce voyage musical comme un retour aux sources de l’Homme, la recherche d’une meilleure connexion à la nature et notre rôle en tant qu’espèce. Il est donc possible que la non-compréhension directe des paroles aide à ce voyage. L’auditeur restera maître du chemin qu’emprunte son interprétation.

Difficile de dire plus de choses tant ce “Kvitravn” est parfait. Il est le fruit de deux années de travail. D’un groupe qui a passé les deux précédentes décennies à apprendre les vieilles histoires nordiques. À fabriquer lui-même ses instruments et en gardant la même démarche de construction. Il y avait honnêtement peu de chance d’imaginer que cela puisse être un raté.