We Came As Romans – Darkbloom

Dans le cadre d’une semaine chargée en sortie, celle des metalcoreux de We Came As Romans ne passe pas inaperçue.

We Came As Romans revient sur le devant de la scène cinq ans après son dernier album Cold Like War (2017). Premier disque depuis le décès tragique de Kyle Pavone en 2018, Darkbloom était attendue.

Un nouvel élan ?

Loin de nous l’idée de critiquer le retour de We Came As Romans, surtout après une épreuve aussi douloureuse de que le décès d’un membre du groupe. Mais cet album ressemble principalement à un hommage à son chanteur disparu et est très inégal dans son traitement du genre.

Il y a peu de choses sur Darkbloom qui dénotent du style habituel de We Came As Romans. Au mieux, il y a une chanson comme “Promise You”, dans laquelle le traitement de la vie de vie d’un être cher est poignant. En comparaison, “Golden” ou “One More Day” restent bloqués dans un style metalcore basique mais qui saura satisfaire les plus fans du genre, et le style agressif de “Daggers” (avec son rap surprenant mais entraînant et qui nous intrigue quant à son développement en live) semble sorti tout droit d’un autre album. We Came As Romans a fait le choix audacieux du contraste : là où la délicatesse subtile de “Plagued” surprend, la hargne de “Black Hole” nous semble très convenue. Dommage de jouer sur autant de contrastes pour ne pas pousser plus loin les frontières de l’expérimentation.

Un pétard mouillé

Avec ses morceaux alternant entre pauvreté musicale (“The Anchor” peut sortir du manuel du parfait petit compositeur de titres metalcore tant il est convenu et prévisible, sans perdre malgré tout de son efficacité) et pépite improbable (“Doublespeak”, audacieux dans le traitement de son son agressif, froid et métallique), le groupe nous perd au fur et à mesure de l’écoute, comme il semble lui même se perdre. Quelle direction prendre ? Quel est le projet derrière ce disque ? C’est à croire que la formation le découvre en même temps que l’auditeur.

Ce qui en résulte est une demi déception : quelques morceaux se démarquent favorablement tandis que d’autres déçoivent profondément. Là où nous aurions pu attendre une vraie évolution, un véritable tournant pris après le décès de Pavone, We Came As Romans semble ne pas assumer son désir de changement et continue de regarder en arrière. Très inégal, pauvrement produit, c’est un vrai gâchis de talent pour les Américains. Mettons cela sur le compte du changement encore récent dans la structure du groupe, qui démontre que celui-ci ne sait pas encore comment se situer et évoluer dans le milieu metalcore. Espérons en tout cas que le prochain album sera plus intéressant et que la créativité qui est ici entr’aperçue sera présente.