Weezer – SZNZ: Autumn

En cette année 2022, qui dit changement de saison dit également nouvel EP de Weezer. C’est ainsi que, avec la régularité d’un métronome, SZNZ : Autumn vient de paraître. On prend les mêmes et on recommence ?

Pour ce troisième et avant-dernier EP saisonnier, la bande de Rivers Cuomo ne change pas beaucoup à la recette déjà appliquée précédemment. A quelques détails près. Si le précédent EP était plus nerveux et chaud (comme l’été), tandis que l’EP printanier était plus doux, celui-ci se situe un peu entre les deux. Les refrains sont chantés à plein poumons et les guitares restent bien sonores. Mais in fine c’est du même acabit que les sorties précédentes, même si certains morceaux sont moins insipides que d’autres, comme “Francesca” ou encore “What Happens After You?”.

La reprise inévitable d’un des mouvements du concerto de Vivaldi n’ouvre pas l’EP. Mais cette fois encore, le mouvement choisi ne coïncide pas avec la saison. “Tastes Like Pain” reprend donc le célèbre mouvement de l’été surnommé La Tempête. Pour en faire un pétard mouillé.

En réalité, ce n’est pas vraiment surprenant car les reprises réalisées pour les autres EP n’étaient pas particulièrement brillantes. Gênant est l’adjectif qui vient à l’esprit à la place. Mais on aurait pu penser que, vu la renommée de l’originale et son énergie, Weezer aurait pu transformer l’essai. Raté.

La plainte de Rivers Cuomo

Il semblerait que Rivers Cuomo ait décidé de purger ses problèmes et angoisses dans ses paroles. Rien de bien nouveau là-dedans, beaucoup d’artistes le font depuis des décennies. Mais SZNZ: Autumn ne tourne qu’autour de cela. Les premiers mots de “Tastes Like Pain” sont après tout “I hate me / I’m loser / I’m dummkopf / I’m stupid“. Si on peut croire à l’autodérision du frontman la plupart du temps, le thème récurrent de l’apitoiement commence à fatiguer.

Malgré tout, il y a quelques moments réussis sur cet EP. Le premier est la conclusion même du disque, “Run, Raven, Run” qui n’est pas totalement déplaisante sur sa première moitié mais son outro se démarque par sa qualité. Il est du coup dommage de ne pas avoir eu ce genre de très bons moments sur toute la longueur de l’EP.

Il reste désormais à voir ce que nous réservera le prochain et dernier morceau de ce cycle saisonnier. En espérant un peu de changement.