Weezer – SZNZ: Winter

Le groupe californien met un terme à l’année 2022 avec le quatrième volet de sa série d’EP saisonniers. SZNZ: Winter vient conclure cette série comme elle avait commencé : sans ambition et peu inspiré.

Hiver réchauffé

Mercredi 21 décembre 2022. L’hiver débute enfin et, comme pour les autres solstices et équinoxes de l’année, c’est aussi l’occasion pour Weezer de sortir son EP concept. Comme les trois autres avant lui, SZNZ: Winter n’a de l’hiver que le nom. La bande de Rivers Cuomo ne s’écarte que très peu de la formule mise en place sur l’EP printanier. Étant donné que les deux premiers EP avaient un léger contraste de ton et d’ambiance, on s’imaginait que la sortie hivernale en aurait fait de même. Peut-être avec des sonorités plus froides, l’incursion d’éléments électroniques, par exemple. Il n’en est rien.

L’unique surprise de l’EP vient de l’insertion/reprise d’un morceau de musique classique. Contrairement aux autres saisons, “Sheraton Commander” n’inclut pas d’extrait d’un des mouvements des Quatre Saisons d’Antonio Vivaldi mais plutôt de l’Adagio En Sol Mineur d’Albioni. Fun fact : Albioni n’en est pas tout à fait le compositeur car il s’agit en réalité de la combinaison de deux thèmes de ce dernier par Remo Giazotto. Mais comme pour les autres reprises du projet, le groupe ne fait que gâcher la mélodie originale.

Efficace malgré tout

SZNZ: Winter est à l’image de ses prédécesseurs, c’est-à-dire pas vraiment inspiré. Mais après tout, pourquoi changer une formule efficace ? Parce que malgré le manque d’originalité de ses compositions, Weezer signe tout de même des chansons entraînantes, que ce soit les riffs ou les solos de guitares, quelques mélodies vocales ou même le rythme. “The Deep And Dreamless Sleep”, conclusion de ce projet à plus d’un titre, alterne batterie martelée et moments plus calmes (enjolivés d’un violon très agréable).

“I Want A Dog”, malgré son introduction très désagréable, finit également par proposer quelque chose d’un minimum entraînant, notamment grâce à son solo. Le résultat est donc mitigé. On connaît les qualités du groupe et donc on sait de quoi il est capable. Il est donc dommage qu’il ne propose, sur cet EP comme sur les autres, qu’un effort fainéant.

La bonne nouvelle est que ce projet saisonnier est désormais terminé et que Weezer peut passer à autre chose. Compte tenu du concept, on s’était laissé imaginer que le groupe varierait les sonorités au fil des sorties mais il n’en est rien. Chaque nouvelle sortie étant une redite à peine variée de la précédente. Certes, il s’agit là d’un groupe de rock, les expérimentations dans d’autres styles n’auraient peut-être pas été les bienvenues, mais c’est une occasion manquée de s’aventurer vers des paysages musicaux que le groupe n’avait pas forcément explorés avant. Dommage.