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White Lies – As I Try Not To Fall Apart

Après l’inégal Five sorti en 2019, les Londoniens de White Lies reviennent avec As I Try Not To Fall Apart. Un sixième album toujours marqué par le post punk et la new wave mais qui, étonnamment, sort aussi des sentiers battus par le trio.

La basse aux avant-postes

La première chose que l’on remarque sur ce nouveau disque est la place laissée aux grooves et aux lignes de basse remuantes. Charles Cave, bassiste et compositeur principal des chansons depuis les débuts du groupe, s’était déjà illustré maintes fois sur les précédents albums, mais semble briller plus particulièrement sur celui-ci.

Un parfait exemple est justement le titre d’ouverture, “Am I Really Going To Die”, accompagné de riffs et accords de synthés, qui ne donne envie que d’une seule chose : s’élancer dans la fosse. “Step Outside”, l’un des autres points forts de la première moitié de l’ensemble, reprend la même recette avec une efficacité tout aussi, voire plus, redoutable.

La production évoque aussi bien la new wave, progression naturelle du post punk de leurs débuts et qui se taille ici la part du lion, que la synthpop des années 80. La voix puissante d’Harry McVeigh et les hymnes taillés pour la scène qu’il entonne ne font qu’accentuer cet aspect.

Un retour de caractère bienvenu

Bien sûr, avant de proposer des grooves dansants, White Lies s’était fait connaître par ses titres fougueux aux riffs de guitare euphorisants. As I Try Not To Fall Apart est, de ce côté-là, peut-être plus un retour aux sources pour la formation que l’on aurait anticipé.

Le second single, “I Don’t Want To Go To Mars”, renoue avec l’élégie et le spleen des tout premiers albums et distribue par la même occasion quelques riffs de guitare bien sentis. Et puis il y a “Roll December”, pièce centrale de ce As I Try Not To Fall Apart dans la même lignée que les précédents morceaux et qui opère un volte-face inattendu (mais électrisant) pour son final tapageur.

Le trio n’évite toutefois pas les trous d’air. Passée la moitié du disque, le rythme faiblit un peu. “Ragworm”, bien que plaisante, aurait très bien pu avoir sa place sur Five tandis que “The End” fait office de chanson plus volontairement sur la retenue. Sans vraiment avoir d’impact.

White Lies tient-là son meilleur album depuis Big TV (2013). Le trio réussit à mélanger ce qui a fait sa force depuis ses débuts pour donner un disque qui, s’il n’est pas parfait et manque parfois d’inspiration, réserve de beaux moments de rock et de new wave.

Informations

Label : [PIAS]
Date de sortie : 18/02/2022
Site web : www.whitelies.com

Notre sélection

  • Am I Really Going To Die
  • Roll December
  • I Don’t Want To Go To Mars

Note RUL

 3,5/5

Corentin Vilsalmon
J'aime la musique, j'aime écrire, pourquoi ne pas allier les deux ?