Après un “Underground Sanity” perfectible, Wild Shades revient en cette fin d’année 2010 pour nous présenter son nouvel EP intitulé “The Omega River”. Enregistrée cet été, la galette de la formation essonnienne a un objectif : nous faire découvrir le groupe sous un nouveau jour.
Avec des influences à la fois atmosphériques et nerveuses, on peut dire que la marque de fabrique Wild Shades se définit en grande partie par rapport au passage d’un cadre ambiant à un riff mordant. Un peu répétitive sur “Underground Sanity”, voire cyclique, la transition est plus contrôlée sur “The Omega River”, et l’ensemble un peu moins prévisible. En effet, alors qu’un relatif équilibre entre calme et tempête caractérisait le premier EP du quintette, une rupture existe dans la musique du groupe entre les deux disques, la balance penchant sur le dernier opus en faveur du rock alternatif, qui domine très clairement les brefs passages aériens, ne serait-ce que sur le plan quantitatif. C’est d’autant plus frappant que cela libère en effet tout un pan neuf du jeu de Wild Shades. On découvre sur cet EP une formation dont la spontanéité permet souvent d’allier technique et simplicité, et ce pour notre plus grand bonheur. On se passe de tergiversations inutiles sans pour autant tomber dans un grattage pauvre et répétitif. Bien sûr, il y a toujours des éléments qui peuvent être améliorés, ou variés, comme le fait que les morceaux s’appuient tous assez largement sur des redémarrages assez bruts après les temps morts, ou la durée d’un morceau comme “Chained”, à mon sens le plus faible de l’EP, qui vit de longueurs comme s’il s’agissait d’une version bonus rallongée, ou d’un live. Mais cela reste des reproches d’une importance assez faible, spécialement en comparaison avec l’efficacité plutôt impressionnante de morceaux comme “Magnus Overdrive” et “Shapes & Hyperion”, qui sont armés pour conquérir vos oreilles dès la première écoute.
Des thèmes un brin nébuleux, des effets de guitares abondants, une danse entre douceur et violence… Wild Shades reste Wild Shades, mais affiche une toute nouvelle et rutilante maîtrise qui nous fait évoluer au milieu des courants de l’Omega River. Une seule chose à faire : plonger pour découvrir un monde qu’on ne pouvait jusqu’alors que deviner.
Informations
Label : Rock’Essonne
Date de sortie : 24/09/2010
Site web : myspace.com/wearewildshades
Notre sélection
- Ishtar Terra
- Magnus Overdrive
- Shapes & Hyperion
Note RUL
4/5