Wyld – Stoned EP

Wyld, lorsqu’on entend ce patronyme pour la première fois, il est impossible de ne pas faire de rapprochement avec Zakk Wylde. Lien qui se voit confirmé à l’écoute de “Stoned”, le premier EP de la formation parisienne.

Formé en 2011 par le guitariste Chante Basma, très vite rejoint par le chanteur Raphael Maarek, il faudra attendre l’année suivante, et l’essai de plusieurs musiciens, avant que Wyld ne se stabilise avec le line up que nous lui connaissons aujourd’hui, à savoir Gabriel Deloffre à la batterie, Jérôme Sérignac à la basse, complété plus récemment par Jeffrey Jacquart en tant que soliste. Trois ans, c’est donc le faible laps de temps qu’il aura fallu pour que Wyld trouve sa voie et offre son premier essai sous forme d’un EP enregistré par Régis Peylet et dénommé “Stoned”. Sous ce nom, on ne peut plus commun (on ne compte même plus les formations qui ont pu pondre un titre du même titre), la galette distille quatre morceaux et autant de directions, puisque chacun d’eux possède son ambiance, son état d’esprit.

La découverte débute par un “Venomous Poison” qui détient toutes les caractéristiques du bon titre heavy rock, à savoir l’aspect entrainant, entêtant et direct. Le solo, comme sur le reste de l’EP, se veut recherché mais pas trop pompeux. Puis on enchaine très vite sur le plus heavy et brutal “Just Another Lie”. En premier lieu ce qui est frappant c’est la modulation du chant, très différente de la première piste, et ses charmantes réminiscences à la Mike Patton de Faith No More sur le refrain. Le morceau suivant persiste et signe également dans une autre direction. Comme on pouvait s’en douter à la vue de son titre, “Stoned” offre un côté plus stoner à la musique des Franciliens. Groovy et terriblement contagieux avec sa batterie énergique et rendre dedans, ses guitares heavy tout en maitrise et précision, sa ligne de basse délicieusement groovy, et son chant aux accents sudistes subtils entre un Alice In Chains et Clutch. Le dernier titre “Crossroads” n’est autre d’une outro musicale de 1 minute 16 qui conserve la ligne directrice de la composition précédente. On termine donc sur une légère déception, non pas que ce dernier ne soit pas agréable, mais simplement parce qu’on aurait préféré se rassasier avec un ultime dernier “vrai” morceau.

Si on aurait aimé s’en remettre une dernière pour la route, Wyld a choisi une autre stratégie : celle d’écumer les dates afin d’acquérir une renommée scénique plutôt que sortir un album dont la composition lui aurait pris du temps. Grâce à ces trois morceaux et demi, on découvre toute la palette d’un quintette qui, espérons-le, enchainera vite sur l’enregistrement d’un album afin de confirmer son potentiel naissant. Car même si on sent que Wyld cherche encore à s’éloigner de ses influences principales (Black Label Society, Clutch, Alice In Chains, Down), il possède non seulement une marge de progression toute à faite encourageante, mais également la détermination et l’énergie sans faille qu’on aime voir et entendre chez un jeune groupe. Affaire à suivre.