Yeah Yeah Yeahs est un groupe de rock indé formé à New York en 2000, pas de bug entre eux, bien au contraire. En 2003, la formation sort son premier album, “Fever To Tell”, qui a reçu d’excellentes critiques, et c’est peu dire, Rolling Stone Magazine a classé “Maps” (single de l’album) 386ème dans sa liste des “500 plus grandes chansons de tous les temps”. Le groupe a enregistré trois efforts studio, le premier, “Fever To Tell”, a été libéré en 2003. Le second opus, “Show Your Bones”, a été nommé deuxième meilleur album de l’année par NME en 2006. Leur style a été décrit comme “un trio art rock qui fait du post punk dancefloor friendly à cheval entre Blondie et Siouxsie And The Banshees”. Dans un tout autre style, beaucoup plus axé électro pop, “It’s Blitz!” paru en 2009, a encore une fois convaincu de la superbe des Yeah Yeah Yeahs, désigné comme le deuxième meilleur disque de l’année 2009 par le magazine Spin et le troisième par NME. Il est clair que le public et la critique attendent au tournant la dernière pépite du trio nommé “Mosquito”, mixé sous la houlette de Dave Sitek (TV On The Radio) et James Murphy de (LCD Soundsystem). N’ayez pas peur, c’est que du bonheur !
Démarrage en douceur avec “Sacrilege”, ambiance funky pop aérienne, portée au mégaphone par une Karen O au mieux de sa forme, l’explosion gospel en outro est également du plus bel effet. Le calme reste de rigueur avec “Subways”, construit comme une ode au métro, l’essence même du morceau réside dans le rail du métro berçant telle une mélopée brumeuse au rythme chaleureux. La décharge électriquement rock de Yeah Yeah Yeahs débarque avec “Mosquito”, véritable trip paranoïaque vociféré par la frontwoman. Fan de The Roots, les new-yorkais infligent une cadence reggae aux résonnances trip hop sur “Under The Earth”. Plus conceptuel, “These Paths” offre des percussions minimalistes, des samples électroniques extraterrestres et un synthé rappelant Purity Ring et Grimes, plus proche d’un album transcendental que d’un véritable titre rock. “Area 52”, relance les guitares disto dans l’arène et permet de découvrir le morceau le plus garage, voir rock industriel, de “Mosquito”. Dans un autre registre, “Buried Alive”, lance un beat maitrisé par Dr. Octagon, un morceau rap qui s’enflamme à l’arrivée d’un riff ravageur de Nick Zinner. Et ensuite le mélo pointe son nez, la petite Karen s’est mariée, elle se lance dans le lyrisme marital et “Always” et “Wedding Song” en sont les dignes représentants. Riffs lancinants, entre douceur, mélancolie et espoir, les textes sont à l’honneur. Avec ses voix éparses et un synthé éthéré, ces titres inscrivent une sorte d’accalmie pour le dernier tiers de l’ensemble. “Despair” se pose là, en messie de cette fin d’opus : voix suave et criarde, riff gras et parcimonieux, sans oublier un Brian Chase à la fois maitrisé et explosif.
Sur un album plein de rebondissements et de virages monstrueux, les Yeah Yeah Yeahs lient agréablement rap, reggae, électro et garage rock entrecoupés par ce qui ressemble à des chansons de bal de fin d’année pour jeunes punks new-yorkais. Grandes subtilités atypiques et accent mis sur l’ambiance de la structure pour le moins peu conventionnelle, “Mosquito” ne générera pas le buzz comme il le mérite, puisqu’il fédèrera beaucoup moins, aux vues de toutes les influences qu’il porte. Pourtant, quel que soit son succès, c’est le disque le plus enrichissant, globalement, des Yeah Yeah Yeahs.
Informations
Label : Universal Music / Mercury
Date de sortie : 16/04/2013
Site web : www.yeahyeahyeahs.com/splash
Notre sélection
- These Paths
- Mosquito
- Sacrilege
Note RUL
3.5/5