Yodelice – What’s The Cure?

Depuis quinze ans déjà, Yodelice a sorti son premier album Tree Of Life, qui s’impose comme un classique de la scène folk française. Ce vendredi 18 octobre, Maxim Nucci nous offre son cinquième album What’s The Cure? et nous rappelle par la même occasion que la scène rock française se porte bien.

Le combo gagnant

On connaît Yodelice principalement pour ses collaborations avec Johnny Hallyday ou encore dans les films de Guillaume Canet comme Les Petits Mouchoirs et son très touchant morceau “Talk To Me”. C’est une référence du rock folk français actuel et avec What’s The Cure?, il nous montre ici une capacité à fusionner différents genres musicaux, livrant un disque qui s’inscrit résolument dans une esthétique new wave et électro. Dès l’entrée, avec “Cutting Like A Knife”, Yodelice nous plonge dans un univers sonore où des références des années 60 se mêlent habilement à des sonorités plus contemporaines. Il nous offre ainsi des morceaux audacieux et réfléchis comme “Desires Never Die”, aux influences des premiers albums de Depeche Mode. What’s The Cure? mélange avec finesse un son épuré mais entraînant, se distinguant par son utilisation efficace des guitares, dont les riffs évoquent le rock psychédélique des sixties, ainsi que des sons plus analogiques qui modernisent cette recette musicale. Ces sonorités, rehaussées par des effets de réverbération, créent une atmosphère à la fois nostalgique et moderne. Les guitares, souvent saturées, apportent une texture riche et dynamique qui soutient des mélodies accrocheuses.

Ça continue encore et encore

La production de What’s the Cure? se caractérise également par une utilisation judicieuse des filtres et des traitements vocaux. La voix de Yodelice, souvent enveloppée dans des échos et des effets de saturation, comme sur “Vampire”, se fond parfaitement dans le paysage sonore, ajoutant une dimension plus profonde et roots aux compositions, rappelant ses racines folk. On remarque toutefois que ses précédents albums offraient une composition beaucoup plus riche, avec notamment beaucoup plus d’harmonies et de cuivres, comme sur Square Eyes en 2013. Cette nouvelle approche plus brute met également moins en valeur les qualités guitaristiques de Maxim Nucci, mais l’univers dégagé par cet album, porté par “Muse In Motion” ou encore “What’s The Cure?”, reste tout de même alléchant et captivant. La plupart des morceaux sont composés d’une boîte à rythmes et d’une guitare aux riffs simples mais entraînants, une construction propre à la new wave, sans pour autant devenir lassante. Yodelice réussit à capturer l’essence de la new wave tout en y insufflant sa propre identité, naviguant habilement entre mélancolie et euphorie avec des morceaux comme “What’s The Fuss?”.

En somme, What’s The Cure? témoigne de la créativité et de l’évolution artistique de Yodelice. Avec son mélange de new wave, d’électro et de sonorités sixties, l’ensemble offre une expérience d’écoute riche et immersive. Bien qu’il présente quelques faiblesses de répétition, notamment liées à la boîte à rythmes prédominante, il reste une exploration fascinante des possibilités sonores, nous invitant à plonger dans un univers où passé et présent se rencontrent avec brio. Maxim Nucci démontre une fois de plus qu’il est un grand compositeur, interprète et musicien, avec une guitare plus libre sur “Hope”, morceau qui clôture l’album.