You Me At Six – Truth Decay

Cela y est les emokids de You Me At Six bordent presque les quinze ans de carrière et reviennent avec leur huitième album. Tout cela ne nous rajeunit pas, eux non plus d’ailleurs.

Alors que VI (2018) empruntait une voie pop plus conventionnelle et que le dernier disque SUCKAPUNCH (2021), sorti il y a à peine deux ans, empruntait une voie plus rock, Truth Decay peut être considéré comme un regard plus intime et personnel sur la psyché du groupe au fil des ans. Ce faisant, la formation revient à ses fondamentaux et regarde où elle a commencé en termes de sons de Take Off Your Colours (2008) et Hold Me Down (2010).

Let’s get down Nostalgia road

“Deep Cuts” et “Mixed Emotions (I Didn’t Know How to Tell You What I Was Going Through)” mettent la barre très haut pour ce début d’album : avec leur son massif et agressif, on revient sur un côté beaucoup plus rock de You Me At Six. Josh Franceschi est en grande forme vocalement parlant, et c’est toujours un plaisir de retrouver les musiciens anglais, de plus en plus talentueux à chacun de leurs nouveaux disques. Mais le soufflé retombe légèrement avec “God Bless The 90’s Kids”, très influencé par le pop punk de blink-182 mais quelque peu décevant. Néanmoins, on peut parier que ce titre va créer de sacrés circle pits lors des prochains concerts !

Le côté très nostalgique et le son typique des années 90-2000 est omniprésent dans cet album. On sent que le groupe a souhaité revenir à ce qu’il l’a toujours animé : le pop punk des années 2000, finalement assez proche de ce qui avait pu être proposé sur Hold Me Down il y a déjà plus d’une dizaine d’années.

Des featurings de haut niveau

Le premier des deux featuring de l’ensemble est une figure bien connue : Rou Reynolds (Enter Shikari) sur “No Future? Yeah Right”. C’est un titre beaucoup plus heavy que le reste jusqu’à présent et a un bon mélange de voix claires et criées alors que Franceschi et Reynolds jouent l’un et l’autre avec beaucoup de talent. La basse est vraiment proéminente et l’ajout d’un rythme électro funky en arrière-plan donne un vrai coup de fouet au morceau, probablement l’un des meilleurs de tout le disque.

Second featuring, celui de Cody Frost sur l’atmosphérique “A Love Letter To Those Who Feel Lost” clôturant Truth Decay avec un très bel ensemble composé des voix des deux artistes. Un morceau presque doux amer qui en tout cas finit l’album de la meilleure des manières.

Pop punk forever

Revenons de plus près sur les autres titres qui composent l’album de You Me At Six. “After Love In The After Hours” est un morceau plus influencé par les basses et qui est plus sombre que le reste du disque.

“heartLESS” s’appuie plutôt sur de l’électronique avec son synthé, et bien que ce ne soit pas un banger rock comme on l’imagine, lorsque le refrain démarre et que la batterie et les guitares s’emballent, il en devient certainement un.

“Who Needs Revenge When I’ve Got Ellen Rae” s’ouvre sur un combo guitare acoustique et synthé, avant d’exploser dans une cacophonie de batterie, guitares et basse. “Breakdown” avec son style électro est un peu un écart vis à vis du reste, mais cela marche très bien, la voix de style hip hop et la ligne de basse monstre font de ce morceau atypique une vraie belle surprise.

“Traumatic Iconic” et ses riffs sympas soutenus par un rythme de batterie est un morceau qui pourrait être passable s’il n’était pas sauvé par son refrain mélodique. “:mydopamine:” est rythmé par une basse écrasante, de la batterie fracassante et des riffs hyper accrocheurs. “A Smile To Make You Weak (er) At The Knees” est un bon titre qui vous accroche instantanément mais moins mémorable.” Enfin, Ultraviolence” est un autre morceau basé sur un synthé qui, associé à la basse tonitruante de Barnes, donne la sensation de se prendre un sacré coup de pied aux fesses.

Sans être une révolution dans l’univers de You Me At Six, Truth Decay continue de travailler le sillon creusé par les derniers albums du groupe anglais. Efficace, accrocheur et terriblement vecteur de nostalgie pour les 90’s kids.