Le phénomène du rock anglais revient avec un album sobrement intitulé YUNGBLUD. Après avoir séduit un public toujours plus nombreux avec sa fascinante extravagance, YUNGBLUD se renouvelle dans une forme de sobriété.
Des influences très marquées
Fer de lance d’une nouvelle génération de rockeur, YUNGBLUD pioche dans toutes ses influences pour livrer des versions pas toujours digérées. Le single “The Funeral” rappelle à chaque instant “Dancing With Myself” de Generation X. La manière de chanter, l’instrumentation très années 80. Tout y est, mais à la manière de YUNGBLUD. C’est dans ses paroles que le vrai YUNGBLUD prend le dessus. Cette capacité à parler de dépression, de troubles mentaux et l’impact que cela peut avoir sur un entourage. Derrière la façade d’une musique sautillante se cache une réalité bien amère.
“Tissues” emprunte à The Cure une partie de son univers. L’artiste arrive à trouver des lignes de chant percutantes dans son refrain. Un désespoir criant semble se mêler à une résignation encore timide sur un air pétillant. A ce sujet, il a exprimé dans la presse “qu’il y a quelque chose de libérateur dans le fait de transformer des souvenirs douloureux en leçons pour l’avenir“. La sincérité du ton et les pensées torturées de YUNGBLUD amènent de la profondeur au titre.
Entre excès et maîtrise
Années 80 toujours avec “Sex Not Violence”. Un titre dont les mots résonnent tout particulièrement dans une époque remuée par les mouvements #metoo. La basse bien présente donne du corps au rythme du morceau, porté par une verve vocale bien dosée. Les passages plus lents bénéficient d’une touche de sensualité. Les apports des solos électriques viennent sublimer une ambiance savamment maîtrisée.
“Cruel Kids” mériterait de délaisser les effets trop marqués sur la voix de l’artiste. Le morceau appelle à une version plus sobre qui mettrait encore plus en avant l’émotion sincère qui se dégage. Même constat pour “I Cry”. Le vocoder gâche le chant et l’atmosphère dans le refrain. Car là où YUNGBLUD se démarque réellement c’est quand il s’expose dans ses paroles. Dans “Mad” il raconte une partie de son parcours, ponctué de questionnements sur son état de santé mentale. Un sujet qui sert de fil rouge dans son œuvre.
Un artiste à fleur de peau
L’exercice est plus réussi avec “Sweet Heroine”. Le piano voix du début de morceau permet au chanteur de montrer de la nuance et de la maîtrise vocale. Un titre, qui reflète un aspect touchant de sa personnalité avec une vulnérabilité faussement candide. Le nouveau prince du rock, récemment adoubé par Mick Jagger ou Ozzy Osbourne, continue de briller sur des morceaux plus attendus. “Don’t Go” se démarque avec un son pop rock assumé. Entraînant, dansant tout en restant assez rock, le titre séduit.
Sur “Don’t Feel Like Feeling Sad Today”, la synthèse des influences est bien assimilée. YUNGBLUD sélectionne des sonorités, des airs, des rythmes, qui une fois assemblés accrochent vraiment l’oreille. La dynamique du morceau fonctionne à merveille avec le propos du titre. Une écoute suffit pour avoir envie de sauter partout. C’est toute la force et la maturité du jeune rockeur, cette capacité à naviguer entre les genres pour en ressortir des morceaux captivants.
YUNGBLUD confirme son statut de rockstar de la Génération Z avec un album inspiré, varié et efficace.
Informations
Label : Universal Music / Polydor
Date de sortie : 02/09/2022
Site web : www.yungbludofficial.com
Notre sélection
- The Funeral
- Don’t Feel Like Feeling Sad Today
- Sweet Heroine
Note RUL
4/5