Quelques semaines avant la sortie du nouvel album, c’est tout Nickelback qui était de passage à Paris pour promouvoir “Feed The Machine”. Retour avec Mike, bassiste du groupe !
Hello Mike comment vas-tu ?
Mike Kroeger (basse) : Bien qu’un peu fatigué, je vais bien merci. Mon corps n’a qu’une envie : dormir. (rires)
Comment était votre session à la radio ce matin ?
Mike : C’était fantastique ! C’est vraiment très sympa et nous en avons une seconde cet après-midi d’ailleurs.
Votre nouvel album “Feed The Machine” sera bientôt disponible (ndlr : à la date de l’interview). Tout d’abord, peux-tu nous en dire plus sur l’ambiance et le message que véhicule ce titre ?
Mike : Je pense que la “machine” est ce qui anime les gens dans la vie de tous les jours. La “machine” est l’entité à laquelle nous offrons notre contrôle. La “machine” ne prend pas possession de nos vies car justement, nous lui avons amené sur un plateau. C’est ce dont il est question ici. Nous contribuons tous en cette structure de contrôle, qu’on le veuille ou non.
Et justement quid du clip du premier single “Feed The Machine” ? Avec cette ambiance très post-apocalyptique.
Mike : Nous avons effectué quelques démarches, soumis des idées à de nombreuses personnes et le réalisateur que nous avons finalement choisi avait une idée très précise de ce qu’il voulait faire. Il nous a soumis un storyboard afin d’y voir plus clair. A la première lecture, c’était très confus mais nous nous sommes bien entendus et il s’avère finalement que le résultat final est une belle pièce artistique.
Vous sortez donc votre neuvième album. Qu’est-ce qui rend votre groupe si uni, pour sa longévité mais également d’un point de vue artistique et créatif ? A savoir ne pas tomber dans la facilité etc.
Mike : Nous sommes très proches, famille comme ami, c’est primordial pour durer. Artistiquement, même si tu as des fans qui adorent ce que tu fais, il faut tout de même repousser les limites à chaque fois. Faire des choses nouvelles, différentes, tester des choses, rendre les choses plus complexes etc. Nous nous sommes toujours dit qu’il ne fallait surtout pas prendre tout pour acquis et de faire la même chose encore et toujours. Un compositeur s’améliore à force de composer. Le plus il compose, le meilleur il sera. Cela étant dit, d’album en album, il faut donc être meilleur. (rires) De manière générale, quand tu es quelqu’un de créatif, tu vas t’améliorer à force de produire, créer, imaginer. Que ce soit dans la musique ou autre part.
Le second single dévoilé est “Song On Fire”. C’est un titre plus mélo comparé au premier. Mais cela ne définit-il pas Nickelback justement ? Les gros titres rock d’un côté et les titres plus mélo de l’autre. Comment gérez-vous ces deux aspects de votre identité musicale ? Surtout après huit albums.
Mike : Nous avons tous tant d’influences musicales dans le groupe. Du heavy metal, au rock, au rock progressif, le jazz. Bien qu’ayant tout cela, tu ne peux que jouer un style. Lorsqu’un groupe possède tant d’influences au travers de ses membres, il est intéressant de voir où tu peux aller musicalement. Dans notre cas, je pense effectivement qu’on gère les deux facettes de manière naturelle. Car en fin de compte, il y a toujours les morceaux rock et les mélo, donc en effet, ça vient assez naturellement je pense.
Deux titres ont attiré notre attention : “The Betrayal Act III” et “The Betrayal Act I”. Tout d’abord, ce dernier est-il la raison du léger retard ? Car à l’origine il devait y avoir seulement dix titres et non onze sur l’album.
Mike : En fait non. “The Betrayal Act I” était le dixième titre, c’est “For The River” qui s’est ajouté au dernier moment. A l’origine, c’était un petit riff concept et Chad s’est empressé de le finir pour le mettre sur l’album. Ce titre aurait dû sortir plus tard tel un titre bonus. Mais Chad voulait vraiment le terminer et on a plutôt galéré pour le finir en temps et en heure. (rires)
Avez-vous déjà travaillé aussi vite sur un titre ? Etait-ce la première fois ?
Mike : Non ce n’était pas la première fois et le meilleur exemple est le titre “Animals”. A l’époque, il ne nous restait qu’un jour avant la deadline et ce titre a été composé, répété, enregistré, mixé et masterisé en un jour. C’était incroyable ! Nous n’avions jamais fait aussi vite. (rires)
De quoi parlent ces deux titres ? Comment sont-elles connectées et où est “l’act II” ?
Mike : Je commence à piger la chose et je pense que l’acte II se trouve dans la Bible. Chad a écouté ce qu’avait composé Ryan, car c’est lui qui avait élaboré cette entité musicale, et ça a dû lui faire tilt et le renvoyer à ça d’une manière ou d’une autre. Puis ça n’a cessé de s’enrichir au fur et à mesure. Artistiquement, Chad est quelqu’un d’exceptionnel, en voici la preuve.
Et quid de “The Betrayal Act II” donc ?
Mike : Je ne sais pas. (rires) Tu n’es pas le premier à me poser cette question d’ailleurs mais je vais leur demander genre “bon c’est quoi ce merdier les gars ?” (rires)
Pourquoi conclure l’album avec une instrumentale ?
Mike : A vrai dire je ne sais pas mais je trouve que c’est une belle manière de terminer un album. Les fans l’apprécieront jusqu’à la dernière note.
Ton top 3 pour “Feed the Machine” ?
Mike : J’aime beaucoup jouer “The Betrayal” car elle n’est pas simple et j’aime la difficulté. “For The River” pour les mêmes raisons. D’ailleurs pour celle-ci, lorsque j’ai enregistré mes parties, je ne l’avais jamais écoutée auparavant et j’ai due rapidement m’adapter pour poser mes lignes dessus. Enfin “Must Be Nice” est fun aussi, très groovy et même funky par moment.
Vous ressortez également trois albums en vinyle cet été. Que penses-tu de retour en force du vinyle ? Les ventes ne cessent de grimper depuis maintenant quelques temps. Es-tu surpris ?
Mike : C’est évidemment surprenant car jusqu’à peu, la musique n’était devenue qu’un simple fichier audio et non plus un objet. Donc de voir des gens et des fans, acheter des vinyles, c’est qu’ils ont aussi envie de posséder un produit réel. De plus, ça sonne toujours mieux sur vinyle !
Achètes-tu des vinyles également ? Quel a été ton dernier achat ?
Mike : “Kind Of Blue” de Miles Davis.
Plus jeune tu jouais dans un groupe de reprises grunge. Quelle a été ta réaction en apprenant la mort de Chris Cornell ?
Mike : Oh je n’arrive toujours pas à me remettre de cette nouvelle. Je suis très peiné et je ne connais pas les circonstances de sa mort (ndlr : au jour de l’interview) mais de voir une personne si géniale et importante s’en aller c’est horrible.
Beaucoup d’artistes sont très addict des réseaux sociaux. Quelle relation entretiens-tu avec ces plateformes ?
Mike : Je ne suis pas vraiment addict mais je les utilise et je trouve ça plutôt sympa. Je les utilise principalement pour la communication pour le groupe. Personnellement, j’ai quelques comptes alias mais tu ne trouveras jamais de page officielle “Mike Kroeger” par exemple.
Avec “Feed The Machine”, à quoi peuvent s’attendre les fans ?
Mike : Sur beaucoup de points c’est un album classique pour Nickelback, mais il y a également beaucoup de choses intéressantes. Nous avons vraiment voulu faire un album rock et les fans s’en rendront compte en l’écoutant.
Quels sont vos projets à venir ?
Mike : Nous avons une grosse tournée nord-américaine cet été puis nous passerons en Europe, sans doute l’année prochaine.
Et quid de la France ? Lors de votre dernier passage, il n’y avait aucune date ici.
Mike : Je sais bien. Je n’en suis d’ailleurs pas fier car on aime la France. Mais je ne peux rien promettre car ces décisions-là sont prises au niveau supérieur, mais j’espère bien que Nickelback reviendra ici !
Si tu devais illustrer ta vie par un titre en particulier, lequel choisirais-tu ? Ou alors un titre qui te définit.
Mike : C’est difficile à dire et je ne sais pas si je me connais assez bien pour répondre à ta question. Cependant, dans le cas de Chad, je dirais que “Photograph” est le titre qui résume sa vie. C’est trop dur pour moi. (rires)
Et pour te distraire et juste passer un bon moment, qu’écoutes-tu en ce moment ?
Mike : De la musique plutôt heavy à vrai dire, et des Français !
Gojira ?
Mike : Yeah ! J’adore ce groupe. Ce que j’apprécie chez eux c’est le niveau d’engagement et de détermination qu’ils portent envers leur musique. En plus d’être excellent, je sens leur musique, ça me parle énormément.
Enfin nous sommes “RockUrLife” donc qu’est-ce qui rock la life de Mike Kroeger ?
Mike : Là maintenant c’est Gojira ! (rires) Non très sérieusement en ce moment il n’y a que ça mais je ne les ai toujours pas vu en live !
Site web : nickelback.com