Alors que le nouvel album des finlandais d’Amorphis débarque en Europe, au mois d’avril, Santeri Kallio nous en dit un peu plus sur “Circle” !
Hello Santeri, comment vas-tu ? Votre nouvel album “Circle” sortira au mois d’avril, comment tu t’y prépares ?
Santeri Kallio (claviers) : C’est toujours fun à l’approche d’une sortie, d’ailleurs c’est sans doute la partie la plus intéressante et la plus excitante du processus entourant les sorties d’albums. Bien entendu, j’espère que “Circle” y trouvera son compte auprès du public, car c’est ce qui rend nos tournées possibles; la chose la plus géniale pour un groupe.
Cet album est le premier, depuis 2003, à ne pas aborder de thèmes liés au Kalevala mais également, le premier sans Marco Hietala à la production. Qu’est-il arrivé ? D’où viennent ces deux gros changements ?
S : Parfois, il parait évident de faire les choses differemment. Honnêtement, on en avait un peu marre de produire les albums nous-même. Nous avions vraiment besoin d’autres approches ainsi que de nouvelles idées, pour ce travail studio. Nous avons travaillé avec un ingénieur qui ne proposait aucune idée sur nos dernières sorties. Ici, il était important d’avoir un septième avis à tout moment. Peter Tägtren qui a produit “Circle” a clairement apporté sa touche ainsi que diverses directives concernant le rendu de la basse et des guitares. Ce fut un élément sur lequel nous voulions qu’il travaille, de plus il a retravaillé avec Tomi, les textes et le résultat est très convaincant. Plus important encore, il a su créer un son unique pour cet album, comme sur “Into The Abyss”, en un temps record et avec aisance. Il a fait un excellent travail !
Peux-tu nous dire, rapidement, ce qu’est le Kalevala ?
S : Le Kalevala est un ensemble de poesies, traitant de façon épique, de la mythologie finlandaise. C’est un recueil que tout finlandais doit lire à l’école. Et donc, c’est un excellent bouquin pour y trouver de l’inspiration pour les textes ou pour des concepts musicaux. Nous y avons puisé beaucoup d’éléments pour notre musique. De plus, ces histoires sont toujours d’actualité si tu remplaces les épées par des smartphones et les chevaux par des voitures.
“Circle” inspiré d’un conte, imaginé par Pekka Kainulainen. Qui est venu avec cette idée ? Pourquoi Pekka au lieu d’un autre ?
S : Nous avons travaillé avec Pekka sur “Silent Waters” (2007) et nous avons adoré la façon qu’il a de bosser sur les textes. Pekka est un spécialiste du Kalevala, de plus il est très efficace dans son travail. Il est également très professionnel et est capable de proposer de bonnes idées rapidement. De plus il est très flexible que ce soit pour la musique ou pour les textes, si des changements devaient s’opérer.
La lyric video de “Hopeless Day” nous donne un premier aperçu de “Circle”, que faut-il en attendre ?
S : De la fraicheur j’espère ! Nous avons essayé de casser le fonctionnement que nous avons eu lors des précédents albums. Nous n’avons pas tardé à trouver nos marques : un vrai producteur au lieu d’une production collective, les sessions batterie dans un studio en pleine forêt, avec des moutons tout autour puis l’album mixé en Suède. Musicalement parlant, nous n’avons pas tenté de tout changer non plus. Les titres sont créés de la même façon que précédemment; l’un d’entre nous arrive avec une idée sur une démo etc. L’envie de faire quelque chose de plus heavy que sur “The Beginning Of Times” était bel et bien là, mais disons que ce n’était qu’une sorte d’intuition. Quand je l’écoute maintenant, mixé et masterisé, c’est clairement plus heavy que les précédents, le clavier est plus présent, les guitares bien lourdes et la basse également. Il y a du changement dans tous les compartiments : musique, performance et production.
Tomi disait que “Circle” représentait l’intégrité. Une explication à cela ?
S : Pas vraiment, je n’ai pas d’explication à son propos, cependant cela reste tout de même une belle pensée. Peut-être qu’il dit cela car la personne dans notre récit est un bon mec qui voit tout partir en vrille dans sa vie, qu’il n’a jamais demandé cela. C’est peut-être pour cette raison qu’un bon shaman apparait afin de l’aider et de le guider dans sa vie.
Si tu devais choisir trois titres de l’album. Lesquels et pourquoi ?
S : Mes préférées (pour le moment) sont “Hopeless Days”, “Mission” et “The Wanderer”; je pense qu’ils concentrent les éléments que j’aime à écouter: de fortes mélodies, de profondes atmosphères, de bons textes et bien évidemment quelques accroches disco. Du bon gros matos en direct provenance du “Circle” !
Y-a-t-il des éléments de comparaison avec d’autres albums d’Amorphis ?
S : Je ne pense pas et j’espère que non. De plus, “Circle” ouvre en quelque sorte un nouveau chapitre pour le groupe, ainsi, pourquoi ne pas la commencer avec une toute autre approche ? Cela sera sans doute plus heavy que “The Beginning Of Times”, pour le public, mais je pense que c’est ce dont ils voulaient depuis un moment. De plus, nous apprécions de voir “Circle” comme une nouvelle page d’histoire pour Amorphis, explorant de nouvelles destinations musicales. Lesquelles ? On verra cela lorsqu’on partira en tournée, jouant les nouveaux titres. J’ai le sentiment que notre musique évolue maintenant, mais est-ce que les fans vont s’en rendre compte ? Là est la question. Prenons la route et nous verrons bien !
Si tu devais décrire l’album en trois mots ?
S : Frais, animé et rusé !
Tu es dans le groupe depuis 1998, tu as donc travaillé avec Pasi Koskinen et Tomi Joustens, quelles sont les principales différences entre ces deux excellents chanteurs ?
S : Tomi aimes travailler dur et met toutes ses forces dans notre musique. Pasi était du genre à venir faire sa part du boulot à la dernière minute. Mais ils sont tous les deux uniques en tant que chanteur. Je dirais qu’ils sont à l’opposé l’un de l’autre, comme le jour et la nuit. Si Pasi était éveillé la nuit, le jour serait le terrain de Tomi. Pasi n’était pas très sportif alors que Tomi est un athlète. Tomi ne buvait pas avant les concerts, Pasi certainement. Etc etc. Je préfère largement l’attitude de Tomi. Maintenant, Amorphis peut vraiment rêver à un meilleur futur où tout le monde bossera ensemble.
Vous allez jouer au Hellfest cet été. Que penses-tu de l’affiche de l’édition 2013 ?
S : L’affiche est géniale ! Beaucoup de mes groupes préférés y sont. Il semblerait que cela soit un gros festival, j’ai hate ! J’espère qu’on aura le temps d’y passer un peu de temps, en dehors de notre set et du stand promotionnel, pour boire quelques bières. Nous sommes vraiment très content de participer au Hellfest surtout parce que cela fait un moment maintenant qu’on essaye de se produire d’avantage en France. C’est un pays génial ! On espère également avoir quelques fans en plus après le Hellfest. Bien évidemment, il nous faudra être au top. Peut-être que ceux qui aimeront notre concert viendront nous voir lors de notre tournée européenne, qui se déroulera en novembre, et qui passera à Paris et à Toulouse !
Quelle est la chose la plus marrante que tu as vu durant un concert ?
S : Il y a plusieurs choses qui me viennent en tête, juste comme ça, je pourrais t’en donner dix… L’année dernière, nous avons ouvert pour Nightwish, devant 6000 personnes à Los Angeles. C’était sans doute notre plus important concert, aux USA, depuis un moment. La bande introductive venait à peine de se terminer et nous devions monter sur scène, en courant, pour commencer “Silver Bride”. Mais nous ne trouvions pas Esa. Il avait disparu, un étage plus bas; il était aux chiottes (avec sa guitare à la main) et n’a pas pu entendre la bande car les signaux de nos oreillettes ne pouvaient aller aussi loin. Donc il était là, assis aux toilettes. On a donc commencé le concert sur “Silver Bride” sans notre mélodie à trois guitares. (rires)
Quel est ton dernier CD acheté ?
S : J’ai acheté un CD assez bizarre, avec une chanteuse turque et une sorte de gourou jouant du djembe. Je ne me rappelle plus du nom mais cela sonnait superbement lors d’une soirée entre potes, il y a de ça quelques temps. Je l’ai écouté à nouveau dans ma voiture et c’était vraiment naze et ennuyant… Je ne sais pas ce qui est arrivé mais peut-être que mon pote avait la meilleure installation stéréo du monde ou alors on avait trop fumé ? (rires). Je dois le retrouver ce CD d’ailleurs, vu que j’en parle là. Il doit sans doute y avoir quelque chose d’interessant, ne jamais dire jamais !
Quel est le dernier concert auquel tu as assisté ?
S : C’était Soen à Helsinki. Je me souviens de Martin, de la tournée qu’on avait faite avec Opeth aux Etats-Unis. Nous avons partagé le même tourbus et avons sympathisé. L’été dernier, il est venu nous saluer et nous à parler de son nouveau groupe. Je suis donc allé le voir dans une très bonne salle, absoluement pas déçu !
Pour finir, la tradition le veut, nous sommes “RockYourLife!”, qu’est ce qui rock ta life mec ?
S : Je deviens vieux maintenant, du coup je fais beaucoup de sport. Et j’en ai besoin avec tous les concerts qui arrivent ! Je soulève un peu de fonte quand j’en ai le temps. Sinon j’aime également faire ardemment la fête, ce qui arrive chaque semaine du jeudi au samedi. Peut-être que ma devise est : Exerce toi ardemment, profite et fait la fête de la même façon ! Cela te maintiendra en très bonne forme.
Site web : amorphis.net