RockYourLife! a eu la chance de rencontrer Angels & Airwaves quelques instants avant leur concert au Bataclan. Direction les backstages où nous attendent Matt Wachter et Ilan Rubin, respectivement bassiste et batteur de la formation aero rock afin de répondre à nos quelques questions. Alors qu’Ilan semble s’être assoupi sur le canapé, Matt revisite la discographie de Dr. Dre. A peine arrivés, un MyRock en coin de table, ce dernier nous sort un poster de One Direction nous demandant de qui il s’agit. Le sourire en coin, on lui présente alors le nouveau boysband anglais rapidement. Il semble très détendu et sympathique. Avant de poursuivre, il se chargera de réveiller son compère qui semble un poil jetlagué !
Comment allez-vous ?
Matt Wachter (basse) : Ca va merci ! Est-ce que je peux laisser la musique tourner pendant qu’on parle ?
Ilan Rubin (batterie) : Ouais, super idée ! Laisser la musique pendant une interview. (rires)
M : Personne ne t’as rien demandé mec ! On ne t’a rien demandé ! Reste en dehors de ça. (rires) Bon, sinon, vous voulez un coup à boire ?
Pourquoi pas, merci ! Vous êtes contents d’être de retour en France ?
M : Oh oui !
I : Absolument ! C’est la première fois que je viens en France…
M : Vraiment ?
I : …avec Angels & Airwaves.
M : Ah ! Je me disais “Quoi ? Non ?”.
Vous aimez la France ?
M : Oui, nous aimons beaucoup la France. Nous faisons toujours de supers concerts quand nous venons en France. Il me semble que la salle a brûlé la dernière fois que nous avons voulu venir.
Il y a bel et bien une salle qui a brûlé l’an dernier, l’Elysée Montmartre, mais je ne suis pas sur que ça soit celle à laquelle vous faites allusion. Vous avez joué à La Cigale l’an dernier.
M : Mais oui, tu as raison ! Nous avons joué à la Cigale ! Donc ce n’était pas cette salle qui a brûlé ! En tous cas nous faisons toujours de supers concerts ici, du moins quand elles ne sont incendiées. (rires)
On sait tous qu’Atom a quitté le groupe il y a de ça quelques mois. Te voilà maintenant (Ilan), comment ça se passe ?
I : Oui, me voilà ! Ca se passe plutôt bien !
M : Bonne réponse !
Tu as déjà commencé à composer avec Angels & Airwaves ?
I : Oui, nous avons déjà quelques petites choses d’écrites. Des partitions, des trucs qui ressortent du film, certains remix… Je suis vraiment très impliqué dans le projet depuis que j’ai rejoins AvA.
On sait que vous avez plusieurs projets en cours. On parle d’un nouveau film et d’un film d’animation. Pouvons-nous en savoir un peu plus ?
M : Oui, nous y travaillons ! Je ne sais pas jusqu’où ces projets vont aller mais l’idée générale est en fait de faire un film avec chaque album. Rien n’a encore vraiment commencé mais c’est prévu !
A propos du film “Love”, il est un peu compliqué…
M : Oui. (rires)
Est-ce que le prochain va être aussi compliqué ?
M : Non, non, non. Le prochain ne sera pas aussi cérébral et profond. Je pense que ça sera un peu plus facile à avaler pour le grand public.
Et en parlant de “Love”, est-ce que le film a correspondu à vos attentes ?
M : Oui ! C’était cinq années de travail donc nous nous sommes vraiment appropriés le projet. C’est un très long processus avec beaucoup d’évolution. Et je pense que tout le monde est content du rendu final !
D’où vient cette passion particulière pour la vidéo ?
M : Tu sais, pour être honnête, nous n’avons pas eu grand chose à faire dans le fait de faire un film. Notre part du travail concernait beaucoup plus la musique. Donc quand nous étions arrivés à l’étape de la captation, le groupe n’avait plus grand chose à faire. Tom a beaucoup parlé avec le réalisateur de la direction qu’allait prendre le film mais au final, nous n’avons pas fait beaucoup plus que la musique.
Ce soir vous allez jouer cinq chansons de “Love Part II“. Comment est-ce que vous avez choisi les chansons que vous alliez mettre dans la setlist ?
M : On a maintenant quatre albums dans lesquels piocher pour nos concerts. Ca vient juste tout seul au moment de faire la setlist, on essaie de garder une sorte de ligne émotionnelle tout le long.
Critter (ndlr : ingénieur du son), le cinquième membre d’AvA nous a quitté dernièrement. Afin de lui rendre un certain hommage, pourrais-tu nous le présenter en quelques mots et nous rappeler le rôle qu’il avait dans le groupe ?
M : Oui, il était réellement le cinquième membre. Pour le groupe il était une sorte de muse. C’était la personne qui, lorsque tu lui présentais ton idée, il te la prenait et… Il en faisait quelque chose de mieux. (rires) Il était genre “Ok, bon et bien assieds toi et on enregistre ça !”. Je dis toujours qu’il mettait tout ça à sa sauce. Il “Critterisait” ce que nous lui donnions. (rires) Il arrivait juste à tout rendre mieux que ça ne l’était. Et pour moi, personnellement, je ne parlerais pas pour Tom… Mais c’était lui qui nous donnait confiance et la force pour faire de grandes choses et pas que des choses bien. Pour chaque séance en studio ou quoi que ce soit, nous sommes toujours un peu tendus genre “Je n’ai pas envie de faire ça maintenant” et lui était toujours là pour nous dire “Bon, les gars, on arrête et on se concentre !” (rires) Oui… Ca a été une année très particulière pour nous, c’est certain. Nous devrions parler de lui plus souvent. Beaucoup de gens ne savent pas qui il est, ils ne posent pas de questions sur lui mais il était le cinquième membre d’Angels & Airwaves, il l’était vraiment. Il avait une place énorme au sein du groupe.
Pourrais-tu nous expliquer l’engouement particulier que vous attachez à votre Modlife ?
M : C’est toujours compliqué pour nous d’être très présents, c’est une bonne façon pour nous de rester en contact avec nos fans. Faire en sorte qu’ils se sentent impliqués et concernés par notre monde et ce que nous faisons. C’est une très bonne plateforme pour faire passer ça !
En parlant de communication, Tom est maintenant une sorte d’ambassadeur de “Keep A Breast“. Peux-tu nous présenter cette association ?
M : “Keep A Breast” est super association à but non lucratif à San Diego. Et à L.A. aussi maintenant. C’est une association qui cherche à sensibiliser les gens à propos du cancer du sein. En fait, nous partageons nos bureaux avec eux à San Diego, nous sommes dans le même building. Donc c’est cool, nous avons construit une vraie relation amicale avec eux, nous sommes devenus très amis avec eux donc nous essayons de soutenir au maximum leur cause. Et en plus, c’est assez facile à faire, ils sont toujours sur plein de tournées et tout. Enfin je veux dire, il y a les T-shirts, les bracelets, ils sont trop cool, ça c’est punk rock ! C’est ce qui attire l’attention des gens tu sais.
En ce qui concerne “Strange Times“, le site est présenté comme étant celui de Tom mais certains de vos projets vont apparemment être postés via le site prochainement. Pouvons-nous en savoir un peu plus ?
M : Oui, en fait c’est le site du groupe. Enfin, bien évidement Tom est derrière tout ça, c’est une sorte d’extension de sa fascination envers l’au-delà et l’univers parallèle et tout mais nous sommes tous impliqué là dedans. Enfin, à différents niveaux. Tom est bien sûr celui qui a embarqué tout le monde là dedans. (rires) Il est juste impossible de faire partie de ce groupe et de ne pas avoir entendu parler des dernières théories sur la conspiration. (rires) Au final, on voit Angels & Airwaves comme une communauté et “Strange Times” est simplement une extension de tout ça.
Ilan, tu es d’accord avec tout ça ? (rires)
M : Répond simplement “oui”. (rires)
I : Oui. Oui, je suis d’accord avec ça. “Si on devait vraiment écrire ça noir sur blanc au propre…” (rires)
(ndlr : Tom rentre dans la pièce)
Tom DeLonge (chant) : Qu’est ce qui se passe ici ? Tout le monde va bien ? Enchanté ! Je ne sais pas si vous êtes au courant mais nous jouons ici ce soir. (rires)
Oui, nous avons entendu parler de ça. (rires)
T : Il faudrait libérer cette pièce dans cinq minutes, ça vous va ?Je ne veux pas paraître désagréable mais j’aurais besoin de chauffer ma voix… Et boire beaucoup d’alcool. (rires)
Aucun problème !
T : Super, à tout à l’heure alors !
Afin d’aborder quelques sujets d’actualité, tout ce qui s’est passé concernant les lois SOPA/PIPA, le démantèlement de MegaUpload. On rappelle que “Love Part I” était en téléchargement libre, avez-vous pris part au débat qui remet en cause les libertés d’internet ainsi que la violation des droits d’auteurs ?
M : Pour moi, tout ça tourne beaucoup trop autour de la politique. Même si ça nous affecte directement, ce n’est pas une chose avec laquelle nous nous sentons particulièrement concernés. Sans trop bien connaître SOPA, nous sommes tout de même coincés entre les deux parce que, oui, il y a une certaine liberté. Les bloggers devraient avoir la liberté de publier ce qu’ils veulent. Mais à coté, nous avons besoin de vivre aussi tu comprends ? Donc nous sommes vraiment coincés entre les deux. En ce qui concerne “Love Part I”, c’etait juste pour expérimenter. Pour nous, c’était la première fois que nous avions cette opportunité de le mettre à disposition gratuitement, donc nous nous sommes lancés : “tiens, nous avons qu’à essayer, laissons à un maximum de personnes l’opportunité de se procurer notre album”. Et tu sais, c’était vraiment une bonne opération ! Nous avons eu près d’un million d’albums téléchargés. Mais ce que nous avons ensuite réalisé à sa sortie c’est que l’album nous avait couté beaucoup d’argent. On s’est dit “Oh, bah nous ferons peut-être différemment la prochaine fois”. (rires) Mais nous sommes très contents de l’avoir fait et je pense que ça a bien fonctionné !
Toujours concernant “Love Part I”, jusqu’à la sortie du coffret regroupant les deux parties, l’album n’était pas disponible physiquement. Les labels parlent d’une mort du disque. Qu’en pensez-vous ?
I : Personnellement, je n’y crois pas. On voit depuis maintenant près de deux ou trois ans un grand retour du vinyle qui est un format encore plus archaïque. Je ne vois vraiment pas pourquoi le CD serait en fin de vie.
M : Et je pense que pour nous, du moins personnellement, avoir un album c’est avoir tout le packaging qu’il y a derrière avec, les photos, l’artwork. Chose qu’on ne peut pas avoir avec un format digital. Enfin, tu peux télécharger en pdf les photos et tout mais tu ne peux pas tenir ce papier en main, ce packaging. Tu ne peux pas avoir d’équivalence avec un album digital. J’espère que ça ne va pas disparaître, pour moi c’est un peu le coté romantique de la musique, ça fait partie de la romance.
Pour finir, il y a un festival français, Rock En Seine, qui se déroule le même weekend que les festivals de Reading et Leeds où vous jouez. Pouvons-nous espérer vous y voir ?
M : C’est exactement le même weekend ? Parce qu’en faisant Reading et Leeds ça me paraît donc vraiment compromis.
I : Il est toujours possible de faire Reading, Leeds et de le faire le troisième jour. J’espère ! Mais je n’en ai aucune idée ! Matt et moi avons même appris certains concerts grâce à des fans sur Twitter ou bien à la sortie des concerts. (rires)
M: Oui ! Certains nous ont lancé “On se voit à Green Day alors !” et nous nous étions “Comment ? Comment ?” Nous n’en savons absolument rien. Donc si nous avons la possibilité de le faire, oui nous le ferons !
(ndlr : Tom revient)
T : Ok, les gars, je vous aime, je vous remercie de votre temps consacré mais il faudrait que je récupère mon bassiste et ma loge ! (rires)
M : Merci les gars !
Merci à vous !
Site web : angelsandairwaves.com