Arch Enemy et la France, c’est peu de dire qu’il y a un lien authentique entre les deux. Des tournées fréquentes dans l’hémisphère, notamment ici à Toulouse, et plus particulièrement au Bikini, où les musiciens peuvent profiter de la piscine mise à leur disposition sous cette chaleur estivale. Le leader Michael Amott évoque son amour de la culture française et son actualité récente.
Bienvenue en France et plus spécifiquement à Toulouse, un an et demi après votre dernier passage. On dirait que vous appréciez les alentours !
Michael Amott (guitare) : C’est toujours un plaisir de revenir ici. La salle est superbe, les fans géniaux. On a pas mal joué en France dernièrement.
Deux ans se sont écoulés depuis la sortie de “Will To Power” (2017), quel regard portes-tu aujourd’hui ? Car il n’est pas toujours évident d’avoir le recul nécessaire quelques semaines avant la sortie d’un disque.
Michael : A vrai dire, je l’apprécie toujours autant. J’en suis très satisfait. Pour chacun de nos albums, on donne toujours le meilleur de nous à l’instant T. On travaille dur et une fois livré au label, on est allé au maximum.
Vous êtes retournés au Japon, en mai dernier, avec Black Earth. Ça devait être bien spécial une fois de plus.
Michael : En effet, on a joué une série de dix concerts là-bas. C’est le projet que j’ai avec mon frère Christopher, Johan (Liiva), le chanteur original d’Arch Enemy, et bien sûr Daniel (Erlandsson – batterie) et Sharlee (D’Angelo – basse), qui sont toujours aujourd’hui au sein d’Arch Enemy. On joue du Arch Enemy old school des années 90. C’est vraiment fun ! Cette version d’Arch Enemy a eu beaucoup de succès au Japon et avons déjà tourné trois fois au Japon et vendu énormément d’albums. La fanbase est vraiment solide au Japon et c’est toujours une très belle expérience de rejouer avec mon frère et Johan aussi, que je connais depuis si longtemps.
Avez-vous enregistré quelque chose en prévision d’une sortie future ?
Michael : On l’avait déjà en 2016 et nous avions sorti un Bluray.
Quid de cette fois ?
Michael : On a enregistré oui mais on ne sait pas encore si cela servira pour un quelconque support. On verra.
Un mot au sujet de votre collaboration avec Patrick Ullaeus ?
Michael : En effet, on a fait beaucoup de clips en compagnie de Patrick. C’est un très bon ami et il est très facile de bosser avec. Il a énormément d’idées et ça nous facilite la chose une fois le moment venu de tourner devant les caméras. On a pour l’habitude de faire ça autour de Göteborg, vu qu’il vit là-bas. Puis les rendus finaux sont excellents, il suffit de voir le nombre de vues sur YouTube. Donc merci à Patrick, il travaille remarquablement bien et nous rend beau à l’écran.
Le guidez-vous parfois sur l’aspect visuel ou autre ?
Michael : Il est libre de faire ce qu’il veut. On a confiance en lui puis, il nous comprend et vice versa. C’est très facile de bosser ensemble du coup.
Avez-vous commencé à travailler sur un nouvel album ? Peut-être quelques idées déjà ?
Michael : On a toujours quelques idées ici et là. Ceci dit, on n’a pas vraiment commencé à travailler sérieusement dessus. On n’arrête pas de jouer live, donc il est difficile de se concentrer là dessus actuellement.
Un mot sur Jeff Loomis : quelle est sa meilleure qualité ? Que ce soit ou non relié à Nevermore.
Michael : Faire le linge. Il assure. Il sait exactement faire ce qu’il faut et ne pas mélanger les sous-vêtements et les T-shirts. Non plus sérieusement, c’est un très bon ami, on se connait depuis 1998 ou 1999. On avait déjà tourné ensemble, à l’époque de Nevermore, ça fait un bail donc ! Aujourd’hui, ça fait presque cinq ans qu’il est avec nous, et tout se passe très bien.
Malgré toute ton expérience, t’arrive-t-il encore/parfois d’avoir le trac avant de monter sur scène ?
Michael : Le trac pas vraiment. L’excitation, et parfois un peu de tension oui, parfois. Mais je ne suis pas nerveux. Je sais de quoi je suis capable donc je ne m’en fais pas pour ça. On sait ce qu’on vaut, qu’Arch Enemy fait le show. C’est toujours un moment excitant en fait !
As-tu un projet qui te tient à cœur ? De bosser avec untel ou untel.
Michael : Non, avec Arch Enemy je fais exactement ce que j’ai envie de jouer et je suis entouré de musiciens extraordinaires. Je compose des morceaux et les fans en sont satisfaits. Donc que dire de plus ? Je suis épanoui au jour d’aujourd’hui. Je n’ai aucune envie de faire un album de jazz ou que sais-je encore. J’écoute plein de choses mais il n’y a pas cette envie de faire autre chose. Je m’exprime parfaitement au travers d’Arch Enemy aujourd’hui.
Quel a été le morceau le plus compliqué à terminer sur “Will To Power” ?
Michael : “Dreams Of Retribution” a demandé pas mal de boulot. Il y a tellement de parties à accorder ensemble. Ceci dit, c’était fun et pas négativement compliqué, c’était davantage un challenge qu’autre chose. Certains titres se finissent vite, d’autres non. Ce n’est pas toujours évident de retourner écouter les démos faites six mois auparavant.
Un plaisir coupable musical inattendu ?
Michael : Pas vraiment. Quand j’étais plus jeune, c’était sans doute le cas. Mais aujourd’hui, si la musique me touche, alors ça me va. J’écoute de tout, j’aime beaucoup Serge Gainsbourg par exemple.
Peut-être que tu feras une reprise de Johnny Hallyday comme Metallica ? (rires)
Michael : Ils l’ont vraiment fait ? (rires)
Quel titre préfères-tu jouer en live et pourquoi ?
Michael : Sans doute “Nemesis”, car c’est généralement la dernière du concert et je sais qu’ensuite je pourrais aller boire une bière. (rires). Surtout quand on joue en été, les shows deviennent très éprouvants. Puis ce titre, c’est un réel orgasme, il procure tant d’émotion, ça fait du bien !
Hors musique, y-a-t-il quelque chose qui te passionne tout autant ?
Michael : J’aime voyager, surtout en Asie du Sud Est. J’y habite une bonne partie de l’année d’ailleurs. Mais je ne dirais pas où sinon j’aurais des soucis avec la police. (rires) Autrement, je collectionne les albums et les vinyles. Ils sont parfois chers, mais j’aime ça.
Y-a-t il une question qu’on ne t’a pas posé mais que tu aurais voulu entendre de notre part ?
Michael : Le Heavy Metal français des années 80. J’adore ça et j’ai énormément d’albums de cette période là. J’aime beaucoup le label français “Devil’s Record”. Trust, Warning, Satan Jokers, Sortilège, Blasphème, H Bomb, j’adore H Bomb.
Un vrai connaisseur donc. Quid de Gojira ?
Michael : Non ce n’est pas vraiment mon délire. J’adore les années 80 avec de bons guitaristes, de bonnes mélodies et de bonnes sensations.
Enfin, dernière question : nous sommes “RockUrLife”, donc qu’est-ce qui rock ta life Michael ?
Michael : Arch Enemy je suppose. Partir en tournée et composer, les fans. J’imagine que les fans rockent ma life car sans eux, il n’y aurait rien de tout cela. On jouerait dans des salles vides. Donc merci à l’ensemble des fans français pour leur soutien depuis ces nombreuses années !
Site web : archenemy.net