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BAD WOLVES (04/12/17)

English version

RockUrLife a eu le privilège de s’entretenir avec Tommy Vext pour nous parler de son nouveau groupe Bad Wolves. Signé chez Eleven Seven Music et managé par Zoltan Bathory (Five Finger Death Punch), Bad Wolves est une formation prometteuse. Retour sur une rencontre authentique et des plus honnêtes.

Vous venez de sortir votre premier single signé chez Eleven Seven Music, “Toast To The Ghost”. Peux-tu nous en dire plus sur ce morceau ? Que signifie-t’il ?

Tommy Vext (chant) : John (Boecklin, batterie) et moi avons écrit les paroles ensemble. En fait, il avait écrit quelques paroles du couplet. J’ai interprété ces paroles comme quelqu’un qui raconte une histoire de comment une relation peut changer, comment la personne devient une autre personne et comment les choses deviennent différentes. Pour moi, cela fait écho à ma relation avec mon père. Mon père est un vétéran du Vietnam, et il souffre d’un trouble du stress post traumatique. Par la suite, j’ai commencé à penser à mes autres relations avec mon entourage, avec mes amis. Littéralement, la chanson évoque le trouble du stress post traumatique. Le refrain exprime le niveau de sacrifice lorsque les gens mettent leur vie entre parenthèses, et partent pour défendre leur pays. Et c’est important d’être reconnaissant de tous ces sacrifices. Je n’ai pas servi pour mon pays, donc je n’ai pas voulu écrire cette chanson à la première personne, mais je fais parti d’une famille de militaires. Je ne voulais pas parler de quelque chose que je n’avais pas expérimenté, mais ce que je pouvais faire c’était illustrer l’impact que cela cause sur le reste de la famille. Car lorsque quelqu’un que l’on aime souffre, on souffre aussi. Parce que tu te sens impuissant. Tu as l’impression de ne rien pouvoir faire. C’est un peu bizarre. Je réalise que c’est une chanson un peu bizarre. (rires)

Non, c’est une chanson très réussie.

Tommy : Ah OK, tu me rassures ! (rires)

Alors, pourquoi l’as-tu choisi comme premier single ?

Tommy : Elle n’est vraiment pas comme les autres singles. C’est un peu comme une œuvre d’art. Mais, en fait, il y a beaucoup trop de singles qui sonnent comme des singles. Le groupe est composé de musiciens vraiment hors-pair. Et en tant que chanteur, je sentais que je devais m’améliorer par rapport au début de l’enregistrement jusqu’à la fin. Et je pense avoir mûri en tant que chanteur rien qu’en ayant travaillé avec eux. Car ils m’ont poussé en dehors de ma zone de confort pour apprendre et comprendre à créer des mélodies. C’est comme travailler en harmonie avec la réalité. La réalité est la nature et la base de tout. Donc quand tu apprends à travailler ainsi, tout sonne mieux. Cette chanson est la seule chanson avec un drum blast beat, donc elle ne ressemble pas aux autres chansons qui passent sur des radios alternatives aux USA. Et je trouve ça super cool ! Ça fait genre “on connaît les règles” et nous on est là genre “OK il faut que ça passe à la radio, mais comment on peut transgresser les règles putain ?”.(rires) Donc voilà, on a enfreint les règles… toutes les règles !

 

 

OK, donc parlons de la chanson “Learn To Live”. S’adresse-t-elle à toi ou à tes auditeurs ? Est-ce que tu t’interrogeais lorsque tu l’as écrite ?

Tommy : Non ! Cette chanson est la chanson qui a lancé le groupe. Je suis ami avec les gars depuis à peu près quinze ans, on se connaît bien, on a tous tourné avec des groupes différents. Et j’allais engager John pour écrire une chanson pour moi, pour un autre projet. Je venais de faire une chanson pour WWE, j’écris aussi pour d’autres personnes. Et donc il avait “Learn To Live” en démo mais il ne la voulait pas sur son album, il ne l’aimait pas. Du coup, il me l’a proposé et je l’ai tout de suite beaucoup aimé. Ensuite, je suis allé au studio pour l’enregistrer, je l’ai un peu modifiée. J’ai fait le chant que vous entendez sur l’album en une fois. Puis, on a envoyé le chant sur la démo et je n’ai pas eu de retour. Je pensais qu’il ne l’aimait pas. Il m’a appelé à 3h du matin, il était à une soirée à Las Vegas et il était genre : “oh putain, tu dois être dans mon groupe, mec ! Je vais t’envoyer trois chansons supplémentaires”. Donc je suis retourné au studio avec Joseph McQueen mon vocal producer et boom, trois jours plus tard, trois nouvelles chansons ! C’est comme cela que ça s’est passé, c’était très naturel. Je suis Sober Life Coach, donc à Los Angeles, j’aide les gens à se battre et à se reconstruire après la drogue et “Learn To Live” s’adresse aux problèmes auxquels les gens doivent se battre. Il y a énormément d’addiction aux US. Je ne sais pas ce qu’il en est dans le reste du monde mais c’est une épidémie ici. Car il y a plein de compagnies qui encouragent les médecins à prescrire et fournir aux patients des médicaments dont ils n’ont pas forcément besoin. Donc tu peux avoir eu un accident ou une opération chirurgicale et on va te prescrire un traitement trop fort. Même les gens qui se battent contre la dépression. Il y a parfois d’autres moyens de changer ta vision de la vie et des choses. Et malheureusement dans l’industrie pharmaceutique, parfois ils prennent avantage des gens souffrant de maladies mentales et se font de l’argent sur leur dos. Et les gens finissent par se suicider. Comme je travaille sur la guérison et la reconstruction, je suis plus exposé à ce fait-là. Il y a une menace constante. Voilà de quoi traite “Learn To Live”.

 

 

Comment la signature chez Eleven Seven Music s’est-elle déroulée ?

Tommy : Notre manager est Zoltan Bathory de Five Finger Death Punch. Nous nous sommes rencontrés soit à Vegas ou L.A., et je connais les gars de Death Punch depuis qu’ils ont commencé. J’étais dans un groupe appelé Devine Heresy, et on faisait un peu les mêmes choses au même moment puis ils ont pris en notoriété. Donc Zoltan a entendu “Learn To Live” et il a adoré. Et il connaît John, Doc (Coyle, guitare) et moi de par nos anciens groupes. Donc il a commencé à dire : “vous devez m’envoyer cet album ! Je dois manager ça !”. On pensait avoir fini l’album, on avait vingt-trois chansons et Zoltan a choisi les meilleures d’entre elles. On a eu des offres de différents labels, certains nous ont refusé, Zoltan s’en est mêlé et je pense qu’il savait qu’Eleven serait capable de prendre ce groupe en main. On est probablement le groupe le plus lourd et le plus metal de ce label, Five Finger Death Punch est aussi plutôt heavy, mais on est un peu plus bizarre. On est un peu les enfants bizarres à l’école, tu vois le genre. (rires) Donc c’était énorme pour nous. Tu ne peux pas nier genre “non je m’en fous” quand quelqu’un nous considère. C’est pareil avec tes supporters. C’est vindicatif et excitant pour nous car Eleven nous a donné la possibilité de tourner autant que l’on voulait. Ils signent de très bons groupes et ces groupes font les choses très bien. Donc être sur un label avec des groupes tels que Death Punch, Nothing More ou encore In Flames c’est géant.

 

 

L’album va sortir prochainement en mars. Peux-tu nous confier un secret à propos de cet album ?

Tommy : Un secret ? Je ne sais pas. Il y aura peut-être une apparition de quelqu’un. Je ne peux pas dire qui, mais c’est un chanteur terrible* ! Donc ce serait ouf. On est encore en train de bosser dessus et de voir si cela peut se faire. Donc ce serait un secret probable. Mais je ne sais pas. Je suppose qu’on n’a pas d’autres secrets. C’est juste un très bon album. On a fait un album qu’on aurait tous acheté ! C’est la chose la plus importante. Nous l’avons fait en pensant “mec je l’aurais acheté !”  Donc c’est super cool.

Pourquoi avez-vous repris “Zombie” des Cranberries ?

Tommy : Cette chanson est pleine de nostalgie. The Cranberries n’est pas un groupe américain mais les paroles reflètent des problèmes politiques, économiques et sociaux de leur pays, mais aussi ce qui se passe aux USA en ce moment et depuis un peu trop longtemps. Je ne sais plus où j’étais à Los Angeles quand j’ai entendu la chanson et je me suis dit : “putain cette chanson est puissante”. Et je ne comprenais pas pourquoi il n’y avait pas de version metal de ce morceau. Donc je me suis dit : “on va le faire”. Puis j’en ai parlé aux gars, ils étaient tous assez surpris. On a modifié certains trucs. Dans le deuxième couplet, c’est “2018” au lieu de “1916”. Mais ça reste une chanson très puissante, peu importante la façon dont tu l’interprètes. Et Allen (Kovac, fondateur de Eleven Seven Music) était leur manager, je ne le savais pas jusqu’à ce que nous avons joué la chanson. Donc on a compris que cette chanson devait vraiment figurer sur l’album car la coïncidence était assez incroyable.

 

 

Dernière question : nous sommes “RockUrLife”, qu’est ce qui rock ta life Tommy ?

Tommy : Qu’est ce qui rock ma life ? Ma vie est incroyable ! Je reviens de loin, j’ai failli mourir, plein de choses se sont passées dans ma vie et tous les jours je me réveille reconnaissant. J’écris une liste de choses dont je suis reconnaissant chaque matin. Donc juste d’être en vie. Il y a un film avec Tom Hank, “Seul Au Monde”, après avoir été secouru, il parle avec son ami et dit “il y a des glaçons dans mon verre”. On dirait un truc hippie mais j’ai eu une expérience similaire il y a sept ans de cela. J’ai failli perdre la vie. Donc pour moi, la reconnaissance rock ma life.

 

*Le 15 janvier 2018, Dolores O’Riordan, la chanteuse de The Cranberries, devait enregistrer ses parties vocales sur la reprise de “Zombie” de Bad Wolves. Elle est décédée le même jour.

Site web : facebook.com/badwolvesofficial