C’est en compagnie de Ben et John Fred qu’on en découvre davantage au sujet du nouvel album des Black Stone Cherry !
Bonjour, comment allez-vous ?
Ben Wells (guitare) : Bien !
John Fred Young (batterie) : Très bien !
A la lecture de votre presskit, vous déclarez avoir atteint un niveau créatif que vous n’aviez jamais encore atteint. Qu’est-il arrivé ? Que s’est-il passé durant vos différentes sessions ? Comment l’expliquer ?
Ben : Nous avons sorti un EP de reprises blues l’année dernière avec “Back To Blues”. C’est durant ce processus là que nous avons en quelque sorte senti une renaissance créative. Depuis tout petit nous écoutons, jouons de la musique blues et lorsque que nous nous sommes replongés dedans avec ces titres-là, ça nous a tout simplement ré-inspiré car à vrai dire, cette musique a toujours été là quelque part au fond de nous et ça a réveillé notre appétit envers elle. Donc lorsque nous avons débuté l’écriture de ce nouvel opus, cet essence-là est vite remontée en nous et a énormément influencé notre musique.
N’étiez-vous pas inquiets que cela puisse affecter grandement le reste de votre musique ?
John Fred : Oui, ça nous permettait d’avoir des petites amies. (rires) Non je ne pense pas que nous étions inquiets. A chaque fois que tu prépares un album, il y a cette pression pour faire un bon album mais les sonorités ici ne nous étaient pas étrangères car nous avons grandi avec celles-ci. Ce n’était pas nous en train de tester de nouvelles choses bien au contraire, c’était simplement BSC qui joue comme il l’a toujours fait en tant que groupe. Bien évidemment si tu a suivi notre actualité, lorsque nous avons changé de maison de disque, c’était sans doute l’une des meilleures choses qui nous soit arrivé car nous étions enfin libres de tout contrôle. Nous avons pu redémarrer la composition, avons trouvé un nouveau label avec Mascot et eux nous ont vraiment compris. C’est pour cela qu’avec “Kentucky” (2016), notre musique renvoie davantage à nos racines et nous en sommes très fiers.
A la vue de votre discographie, “Family Tree” est plutôt unique en son genre. La vibe et l’ambiance sont différentes. Êtes-vous d’accord ?
Ben et John Fred : Tout à fait !
Pensez-vous que les fans seront surpris ?
Ben : Je pense qu’ils seront agréablement surpris oui et les premières réactions vont dans ce sens-là. De plus, au fil de ces interviews, tout le monde semble apprécier notre album et souligne le son très pur et ce bon vieux rock n’roll. Je pense que c’est ce à quoi s’attendent les gens, venant de notre part mais je pense également que c’est ce que l’on souhaite nous également. Nous sommes très heureux de l’album, il n’a pas été surproduit, sur réfléchi, c’est simplement nous en train de jouer et c’est ce qu’on sait faire de mieux.
Quid du processus ? Il semblerait qu’avant votre entrée en studio, vous n’aviez pas tant répété les morceaux afin de garder un peu d’espace et de spontanéité durant l’enregistrement. Pourquoi ce choix ? Des exemples ?
Ben : En effet, c’était d’ailleurs une décision collective que d’attaquer les sessions d’enregistrement de la plus simple des manières. Nous connaissions les morceaux, nous en avions fait des démos. Mais nous voulions laisser un peu de place à la spontanéité que l’on peut avoir en studio mais également aux erreurs. Car parfait les erreurs peuvent mener à de bonnes surprises. Nous voulions également capter cette énergie-là, donc il était inutile de répéter les morceaux durant des semaines. On y est allé, on s’est branché et voilà le résultat.
John Fred : Sur cet album, nous avons ajouté des claviers, on y retrouve également des choeurs féminins comme sur “Kentucky” mais aussi une section de cuivres. On s’est beaucoup inspirer de groupes tels que les Stones, les Beatles qui s’accompagnait de nombreux musiciens sur scène et en studio.
Etait-ce un album facile à enregistrer ? Avez-vous passé du bon temps en studio ? Car certains groupes n’y vont pas toujours le sourire aux lèvres.
Ben : C’était en effet beaucoup de plaisir et de bons moments. Nous sommes tous les quatre très impliqués et la personne qui tenait le studio, David Barrick, nous travaillons bien ensemble, la sauce a rapidement prise. Bien évidemment tu peux parfois être frustré par telle ou telle chose mais on essaie toujours de garder une bonne ambiance car c’est très important. Depuis que nous avons repris le contrôle sur notre musique, l’atmosphère de travail est beaucoup plus cool qu’auparavant.
Quel est le message véhiculé par “Family Tree” ? Comment interagissent les différents morceaux ?
John Fred : Evidemment cela fait référence au titre éponyme. C’est un titre qui décrit ta manière de vivre ta vie dans ce monde sans pour autant oublier tes origines. Et c’est là l’une des principales choses pour nous, en tant que groupe mais aussi en tant que famille. Ce choix fut assez naturel en fait.
Ben : Ce n’est d’ailleurs pas un album concept mais on fait toujours en sorte de choisir un titre qui définit l’ensemble de l’opus. “Family Tree” est sorti du lot et nous n’avons, à vrai dire, pas cherché autre chose.
Un mot à propos de “Southern Fried Friday Night”. De quoi s’agit-il ? Il semblerait que ce titre soit plutôt fun dans son contenu.
John Fred : Il l’est ! C’est ainsi qu’on passe du bon temps ensemble et ce depuis qu’on a 16/17 ans. Lorsque nous sommes en tournée, on essaie toujours de faire pareil, à savoir faire des courses et se préparer un bon repas tous ensemble le vendredi soir. Donc tout le monde peut avoir son “southern fried friday night” où qu’il soit. C’est un morceau pour faire la fête.
Ben, tu utilises beaucoup la pédale talkbox. Que trouves-tu cool à son utilisation ?
Ben : Il faut bien avouer que son utilisation se fait rare aujourd’hui. Beaucoup me demande ce que c’est. Il n’empêche qu’on fait en sorte de ne pas en abuser car ça peut vite partir en live avec. Donc sur chaque album on fait en sorte de l’avoir à petite dose, sur des passages bien choisis. Puis c’est juste un effet cool à utiliser !
John Fred : C’est en quelque sorte sa signature à Ben, outre la guitare. C’est une belle plus-value à notre musique.
Sinon question matos, vous êtes du type à en collectionner beaucoup ?
John Fred : Juste un peu. (rires)
Ben : C’est toujours cool d’acheter du matos, que ce soit une pédale ou une guitare. Tout musicien est obsédé par le matos car…
John Fred : il constitue ton arsenal, tes outils de travail. Par contre après les avoir acheté, il faut trouver l’espace pour les entreposer quelque part… (rires)
Il y a deux invités de marque sur l’album : Warren Haynes et le fils de Chris. Pouvez-vous nous en dire plus quant à ces collaborations ?
Ben: Nous avions rencontré Warren il y a des années de ça avec Chris à NY et l’an dernier nous l’avons recroisé lors d’un concert de Gov’t Mule et on lui avait dit qu’on serait honoré de l’avoir sur l’un de nos albums et lui était également parant pour. Durant les sessions studio, il y avait ce titre “Dancing In The Rain” qui renvoyait un peu à Gov’t Mule et nous lui avons fait part de notre envie de l’avoir dessus. On lui a envoyé le titre, on était déjà tous fou à cette idée-là, et il a totalement déchiré ! C’est un réel honneur que d’être associé à Warren.
Quant au fils de Chris, et bien sa femme était de passage en studio et lui avait déjà écouté les démos à la maison et particulièrement celle de “You Got The Blues” et il n’arrêtait pas de chanter dessus. Donc on s’est dit “mettons un micro et voyons voir ce que ça donne” et après coup on a décidé de le mettre sur l’album. C’était vraiment cool et c’est typiquement ce genre de petits trucs qui arrivent et qui apportent quelque chose. La magie du studio.
Black Stone Cherry ne dévoilerait-il pas une nouvelle facette de sa musique avec cet album ? C’est toujours aussi rock, plus bluesy, moins heavy, bien plus mid tempo et surtout très mélodique. On vise juste ?
Ben : C’est plutôt un bon résumé oui. Nous souhaitons avoir de belles mélodies. Que ce soit un titre heavy ou plus doux, il faut que la mélodie soit bonne. On veut également avoir des titres où le public puisse chanter aussi. Que ce soit d’un point de vue des paroles ou des mélodies, il faut transmettre un bon message. Pour cet album, nous avons simplement composé. Nous n’avons pas cherché à avoir des titres heavy parce qu’il le fallait, idem pour les titres plus calmes. Il n’y a qu’une seule ballade d’ailleurs. Comme dit, c’était très naturel du début à la fin, mais il est vrai qu’on prête beaucoup attention aux mélodies de par nos différents styles de composition.
Enfin, nous sommes “RockUrLife” donc qu’est-ce qui rock Ben et John Fred des Black Stone Cherry ?
Ben : John Fred rocks ma life. (rires)
John Fred : Ben rocks ma life (rires)
Ben : Je ne sais pas mec. Nous sommes si chanceux de faire ce que nous faisons, tout en travaillant dur pour y arriver. C’est toujours difficile de venir vous voir et d’échanger avec vous car il y a toujours un peu d’appréhension. Nous avons commencé étant ado et d’en être là aujourd’hui, c’est vraiment génial. Il ne faut jamais rien prendre pour acquis.
John Fred : C’est juste fou de pouvoir voyager dans le monde entier et rencontrer les personnes qui apprécient ta musique, ceux qui nous apprécient nous aussi. On voyage, on fait de la musique et celle-ci touche les gens. C’est gagnant/gagnant, nous sommes très chanceux il faut bien l’avouer.
Site web : blackstonecherry.com