Il est temps de découvrir ce qu’il se fait dans la lointaine province de Québec. Quoi de mieux pour cela que d’aller discuter avec Boundaries, groupe de hardcore local dont la petite notoriété se trouve désormais chamboulée. Après s’être fait une place de choix dans la scène québécoise, multipliant les shows et les premières parties de groupes internationaux ces derniers temps, Boundaries va désormais explorer de nouveaux horizons : le groupe embarquera pour l’Europe très prochainement à l’occasion d’une tournée qui réunira Deez Nutz, Trash Talk, Capsize et Brutality Will Prevail. RockUrLife les a rencontré afin d’évoquer leur manière de fonctionner et cette future tournée, étape majeure de leur carrière. Boundaries réunit Maxime, chanteur du groupe, Alexandre à la batterie, Olivier à la basse ainsi que Louis et Antoine aux guitares (ce dernier n’étant pas présent pendant notre courte entrevue).
Tout d’abord, depuis combien de temps jouez-vous ensemble ?
Louis Ladouceur (guitare) : On a commencé à jammer en général ensemble depuis assez longtemps, mais c’est vraiment officiel depuis 2014. On est tous des amis du secondaire (ndlr : équivalent du lycée au Québec) ou on se connait par l’entremise de la scène.
Olivier Roy (basse) : Ca a mis du temps à prendre forme mais là ça fait vraiment un bon bout de temps qu’on est actif.
Comment avez-vous enregistré votre premier EP “Rock Bottom” et votre premier album “Quarter Life Crisis” ?
Maxime Maltais (chant) : L’EP s’est fait dans le sous-sol de chez Oli, on a enregistré ça dans la maison des parents. C’est un ami qui est venu l’enregistrer avec nous en deux jours.
Olivier : C’était vraiment le fun, ça a donné un bon résultat. Ça a aussi laissé place à faire mieux pour le prochain.
Maxime : Souvent d’avoir un son moins léché pour le premier, ça amène quelque chose de positif.
Olivier : On n’avait aucune expérience de studio, c’est ce qui s’en rapprochait le plus à ce moment-là et on est bien content du résultat.
Et pour le deuxième êtes-vous donc allé en studio ?
Olivier : Ca reste encore un home studio, mais vraiment plus complet. On l’a enregistré avec notre ami Maxime Lacroix du groupe Blind Witness qui a un studio chez lui, avec sa régie et son live room. Il fait ça à temps plein. On était son premier projet hardcore, ça le sortait de sa zone de confort qui est le metal.
Louis : On savait qu’on allait être confortable avec lui. Et il a été honnête avec nous dans n’importe quelle facette de l’album donc c’était cool.
Comment travaillez-vous pour composer ? Vous commencez par les lyrics et vous mettez la mélodie après ?
Louis : Non c’est le contraire. Moi et Alex, on habite ensemble et c’est un peu notre repère ici, avec la salle de drums au sous-sol. On fait des squelettes et quand on est tous ensemble, on peaufine. On travaille entre nous : on fait le minime de notre côté et après on développe.
Olivier : Ca part souvent d’un riff de guitare et une fois qu’on a de quoi de complet, on rajoute des vocales dessus.
Maxime : On fait un pattern de voix, les paroles s’écrivent en parallèle et après ça, c’est de faire matcher l’air des fausses paroles avec ce qui a été écrit.
Louis : Pour les paroles on s’entend sur un thème à l’avance, ou bien c’est arrivé que Max arrive avec une line qui devient après le thème de la chanson.
Est-ce pour travailler sur des thèmes précis que vous faites du hardcore donc ?
Olivier : En fait, c’est la musique qu’on écoute depuis des années et qui nous vient naturellement.
Maxime : On a des chansons plus engagées, mais c’est vraiment 50/50 : 50% de fête, 50% de message.
Louis : On n’est pas vraiment politisé comme groupe. C’est pas vraiment un message en tant que tel, si tu te sens concerné par ce qu’on dit met le chapeau ou quoi que ce soit.
Olivier : On écrit sur quoi on est inspiré dans le moment.
Maxime : C’est plus des critiques dans le fond sur des sujets différents, on ne tape pas toujours sur le même clou comme d’autres groupes (ndlr : Stray From The Path), nous c’est moins ça, on ne se donne pas de mission.
Alexandre D-Drouin (batterie) : Ce qui fait que ça transparait aussi dans la musique, ce n’est pas uniquement hardcore pur et dur, on a aussi le côté plus ludique du punk rock.
C’est la première fois que vous partez en Europe, est-ce aussi la première fois que vous faites une tournée de cette envergure ?
Louis : On a déjà suivi, mettons quatre jours en ligne les mêmes groupes, donc des petites tournées, mais ça a toujours été limité au Québec. Là dix-sept jours, avec les mêmes cinq-six bands à tous les soirs puis c’est des gros spectacles, ça n’a rien à voir.
Maxime : On a souvent fait les portions québécoises des tournées, mais là d’être sur une tournée complète c’est vraiment la première fois.
Olivier : Première vraie tournée, première fois en Europe, première fois en avion pour certains. On est super hot, puis c’est avec des groupes qu’on aime.
Louis : Justement, à ce qui parait on est attendu en France (ndlr : le 24 mars 2018 dans le cadre du “The Day Of Hardcore” à Angoulême). Les gars de Get The Shot avaient déjà parlé de nous à un crew de Nantes qu’on a rencontré cet été, et ils nous ont dit qu’ils nous attendaient de pied ferme.
Olivier : Le show en France est probablement celui qu’on attend le plus : c’est pas que la tournée, il y a aussi trois autres groupes en plus (ndlr : Nasty, In Other Claims, Hard Mind). On a beaucoup entendu parlé de la France à travers nos amis de Get The Shot en plus.
Est-ce que vous appréhendez de jouer en France ? Pour vos shows à Québec, les gens se déplacent pour vous voir, il y a une ambiance très amicale. Là c’est l’inconnu.
Maxime : Je ne suis pas inquiet honnêtement. Dès qu’on commence il y a une ambiance tellement festive en début de set, je pense que ça accroche bien.
Louis : Même si on a joué avec des groupes qui sont pas des mêmes styles musicaux, on a joué devant des crowds de monde devant lesquels on n’aurait jamais joué à cause de ça, on a tellement reaché de nouveaux fans et les gens qui commencent à nous connaitre à travers l’anti bar où on travaille, découvrent notre band. Certains viennent nous voir parce qu’ils nous connaissent du bar mais sont pas dans ce style là. On n’a pas tant la vibe hardcore dans les shows avec les mosh et tout le monde bien hard : les gens peuvent sauter, diver… Notre show de Noël était vraiment représentatif de ce qu’on fait.
Tous : On a la même énergie on stage quelque soit le show.
Votre EP est sorti en 2014, Votre album l’année dernière, vous vous donnez un cycle de 3 ans ou le prochain sera plus proche ?
Maxime : On a déjà commencé à composer le prochain, on ne va pas attendre trois ans cette fois.
Louis : Ça sera peut-être plus 2019.
Olivier : Selon moi un cycle d’album parfait est probablement de deux ans, tu as le temps de te faire attendre un peu. Des groupes qui sortent des albums à toutes les années, je trouve que c’est un peu trop. Il faut se laisser le temps de vivre des nouvelles choses pour pouvoir aussi inspirer l’écriture.
Maxime : Tu n’as pas le temps de les jouer correctement et de te faire attendre si tu sors tous les ans.
Olivier : En même temps pour l’instant on était indépendant, peut-être que pour le prochain des labels seraient intéressés alors la timeline ne nous appartiendrait peut-être pas.
Avez-vous été approchés par des maisons de disques ?
Olivier : Pas encore, mais c’est aussi le but de la tournée.
Tandem Management que vous avez rejoint il y a peu vous apporte beaucoup ?
Tous : La tournée en Europe c’est grâce à ça.
Olivier : On travaille avec Alexander Erian qui est le chanteur de Despised Icon et d’Obey The Brave qui est maintenant notre manager. Le but de travailler avec lui c’est de venir développer le futur du groupe.
Maxime : Il nous aide sur le réseau de contact et de booking, Alex connait beaucoup de gens, il a une vraie portée internationale.
Olivier : Si ce qu’on veut c’est vraiment d’être signé, on sait qu’il est là pour nous. Au contraire, si on veut être sur la route, on sait qu’on est bien accompagné.
Maxime : Puis cette tournée-là, c’est vraiment le CV qu’on va présenter, il faut montrer qu’ils ont fait le bon choix en nous appelant.
Olivier : On peut essayer de prévoir le futur du groupe autant qu’on veut mais cette tournée là peut nous ouvrir des portes auxquelles on ne s’attend pas.
Alexandre : Déjà le management on s’y attendait pas !
Olivier : L’album est sorti il y a sept mois seulement. Si tu m’avais dit il y a sept mois qu’on aurait cette tournée, je ne t’aurais pas cru.
Vous vous donnez vraiment à fond pour Boundaries. Comment conciliez-vous vos vies personnelles avec le band ?
Louis : On est quand même assez choyés, on peut s’organiser en fonction de notre temps libre.
Olivier : On est très occupé, mais c’est quand même toutes des choses qu’on aime. Perso je suis encore aux études, Alex aussi. Max est travailleur autonome, donc on organise notre horaire en fonction des projets qu’on veut réaliser. Pour l’instant ça va bien, on sait quand c’est le temps de se donner.
Maxime : On a tous le même niveau de priorité à donner au groupe, il n’y en a pas un qui ne peut jamais.
Olivier : Tout le groupe pratique chaque dimanche, mais on se parle au moins une fois par jour.
Pour finir, est-ce que vous avez un truc à rajouter ?
Maxime : Si tu es en France et que tu as envie de nous découvrir, viens à Angoulême, ça va être un bon show. On va sortir des vidéos récap et on est aussi sur Twitter mais il ne s’est encore jamais rien passé dessus.
Olivier : Pour ceux qui habitent dans le nord, on fait plusieurs shows en Allemagne !
Site web : facebook.com/Boundaries.hc