Les Français de Bukowski sont revenus en force ce 30 mars avec leur nouvel album “On The Rocks”, quatrième opus de la formation. Le quatuor nous a reçu au complet dans un café parisien pour nous en dire un peu plus sur ce disque.
Votre nouvel album “On The Rocks” est arrivé, vous en êtes satisfaits ?
Mathieu Dottel (chant/guitare) : On est très content, tout s’est vraiment bien passé.
Fred Duquesne (guitare) : Oui on ne va pas dire le contraire ! A chaque fois c’est comme une naissance, ce genre de moment. C’est très important pour nous. Et en plus c’est un album qu’on avait vraiment envie de défendre en live.
Est-ce que vous proposez de nouvelles choses sur scène avec cet album ?
F : Ouais on va être nu ! (rires) Il faut faire venir les gens, alors on a bossé les abdos hein. On va arriver au bout d’un câble, suspendus dans les airs ! (rires) On a prévu une friteuse aussi, ça c’est toujours d’actualité.
M : (rires) Il y aura les nouveaux morceaux bien sûr, quelques surprises aussi. Il faudra venir nous voir !
Comment vous le décririez, ce disque ?
Timon (batterie) : Pour faire court : “ça va chier”.
Julien Dottel (basse/chant) : C’est l’album le plus audacieux et le plus puissant qu’on ait fait. On a gardé ce qui fait que Bukowski est Bukowski, mais on entend plein de choses. Donc je dirais : de l’audace, de l’audace et encore de l’audace.
F : De l’audace, de l’intimité, de la sensibilité, de la violence, de l’amour, de la haine, tout plein de trucs !
Est-ce qu’il ressemble à ce que vous imaginiez, quand vous avez commencé à l’écrire ?
J : On est encore plus satisfait que ce que j’imaginais. On est allé vachement loin, on a encore gagné en puissance de son. On s’est même pris une bonne barre de rire tellement ça peut envoyer parfois.
F : On s’est surpris. On est parti d’une page blanche, dans le studio directement en se disant “allez, il faut qu’on fasse un disque, qu’est-ce qu’on fait ?”. Puis chacun est venu en disant “ah tiens j’ai ça”, “moi j’ai ça”, puis on a avancé comme ça sans trop savoir où on allait. Mais en tout cas on s’est mis aucune barrière, pas de frontière de style, de genre, rien. Chacun a mis ses petits ingrédients et puis ça a donné ça aujourd’hui. Mais nous on avait pas vraiment imaginé ce que ça allait être. Mais on est très content. C’est un peu un polaroid de cette période là et ça marche plutôt bien je trouve.
Combien de temps avez-vous mis à faire cet album ?
J : Trois, quatre mois.
F : On l’a enregistré dans mon studio. Economiquement et pratiquement, on s’est dit que c’était le plus facile. (rires) On avait le confort de pouvoir passer plus de temps sur quelque chose que s’il avait fallu payer et aller dans un studio qu’on ne connait pas avec quelqu’un qu’on ne connait pas. C’est quelque chose qu’on fera peut être par la suite, je sais pas hein, mais en tout cas là, vu l’urgence qu’on avait de faire ce disque, ça a été la solution la plus simple. Donc oui, on a composé très vite, enregistré dans la foulée. On n’a pas passé un an dessus.
M : Mais on a bien aimé travailler dans l’urgence comme ça c’était bien.
F : Oui c’est vrai, c’est un truc qui est pas mal. Tu as une espèce de carotte qui te fait avancer et puis tu penses qu’à ça tout le temps.
J : C’est l’enfer. (rires)
F : Sur le moment c’est très éprouvant en fait. Parce que tu es dans le doute en permanence. Mais à la fois tu es content, parce que tu découvres quelque chose de nouveau genre “ouais on fait ça c’est génial !” ou “c’est nul !”, ça dépend des jours. (rires)
Il y a un morceau, ou un aspect de l’album de manière générale qui vous plait plus que les autres ?
F : Oui, on en a plusieurs !
J : Moi le côté plus “rouleau-compresseur” sur certains titres me sied à merveille. Et y a des titres comme “Condor” et “Scarecrow” où on s’est complètement lâchés. On a pensé “char d’assault”.
M : “Winter’s Masters” aussi ouais. Gros son. Après moi je crois que j’aime tout l’album.
F : Oui. En fait on a mis ce qu’on aimait bien quoi (rires) et dans ce qu’on aime bien y a un peu de tout ! C’est ce qui en fait un truc un peu crossover, mais c’est ce qu’on est aussi. On écoute aussi bien du death metal ou Frank Sinatra. Je prends un exemple au hasard.
J : Ah moi, j’adore !
F : Mais tu vois ce que je veux dire ! Quand l’idée surgit, même si elle est complètement folle, ben on s’interdit pas de la faire. On l’essaye. Si ça marche tant mieux, si ça marche pas, ben tant pis. Donc y a pas un titre en particulier qu’on va retenir parce qu’on les aime tous !
Que pouvez-vous me dire sur l’artwork ?
M : C’était compliqué. On a essayé plein de gens, on a réussi à la dernière minute à trouver quelque chose où tout le monde était content.
F : En fait, pendant l’enregistrement on n’a pas trop pensé à l’imagerie. Et puis on s’est penché dessus vraiment à la fin en se disant “merde c’est vrai il faut qu’on trouve quelque chose”. Et puis pendant les prises on se marrait toujours avec un côté 60’s qu’il peut y avoir de temps en temps et qui nous faisait marrer. On s’imaginait avec des bananes et tout. (rires) Et puis en tombant sur l’image d’un chanteur très connu, dont on ne citera pas le nom (rires) et qui a une pose… disons assez “violente” par rapport à sa musique, on a trouvé ça cool. Il n’y a pas de grand concept hein, nous on est un groupe simple (rires) qui monte sur scène et qui vient jouer.
J : On a essayé de mettre un pont levis à un moment donné, ça a pas fonctionné. (rires) Et la friteuse non plus.
Un coup de coeur récemment, dans la musique ?
M : Moi j’ai pris une grosse claque sur le deuxième groupe du chanteur de Municipal Waste qui s’appelle Iron Reagan. C’est du punk hardcore, vraiment un retour aux sources, des morceaux très rapides. La seule différence avec le punk hardcore c’est que c’est surproduit, et du coup ça donne un effet incroyable. Ca te débouche les oreilles, moi j’adore.
J : Moi je dirais le retour d’At The Gates. En fait on est très metal nous. (rires)
T : Pour moi la bonne grosse gifle je pense que c’était le dernier Comeback Kid.
Vous avez déjà des idées pour la suite ?
J : Du sommeil ! (rires)
F : Oui et puis après on a toujours envie de faire des concerts ! Avec cette même problématique de faire du rock en anglais en France, avec toutes les barrières qu’on peut se mettre, nous on essaye de se bagarrer avec tout ça, et on essaye d’exister. C’est difficile, c’est sûr. Mais c’est excitant aussi d’être en marge de tout ce qui peut exister et on aime bien cette place là aussi.
J : Les vilains petits canards vont reprendre la route !
M : L’objectif de toute façon c’est toujours de faire un maximum de dates.
F : Ouais tu sais nous on peut aller jouer au fin fond de la Russie dans un bar où il n’y a personne et puis on est aussi content quand on est sur une belle scène où y a du monde. Il y a toujours cette pureté là dans le groupe qui est pour moi la plus importante. Sur ça, on se retrouve bien tous les quatre.
Dernière question, on est un webzine qui s’appelle “RockUrLife”, alors comment est-ce que vous faites bouger vos vies ?
F : Moi avec un Marshall (rires) !
J : Je cherchais dans ce genre là aussi (rires) !
F : C’est bête, mais tout simplement en faisant Bukowski en fait.
M : Oui, puis à côté de ça, toujours essayer de se remettre en question, de jamais devenir des petits vieux.
Site web : bukowskitheband.com