Quelques semaines avant la sortie du nouvel album, RockUrLife a pu échanger avec Michael “Padge” Paget, guitariste historique de Bullet For My Valentine. Ce dernier nous fait ici une grosse rétrospective des dernières années de BFMV et ce qui a conduit à ce disque qui s’annonce plus violent et féroce que jamais !
On commence simple. Comment vas-tu ?
Michael “Padge” Paget (guitare) : Je vais bien merci ! Des années folles récemment !
La sortie du nouvel album Bullet For My Valentine a été décalée de quelques semaines. Peux-tu nous expliquer pourquoi ?
Padge : En grande partie à cause du COVID, surtout au Royaume-Uni ici. Mais en général je pense que l’industrie, et pas seulement chez nous, vit une période très difficile que ce soit la manufacture, comme tout s’est arrêté depuis presque deux ans. Donc cela a donné à tout le monde un temps fou pour écrire. Et même avec cela, certains groupes, y compris certains dont je m’occupe, n’ont pas eu le temps de livrer leurs albums dans les temps. Je pense également que beaucoup de gens ont décidé de sortir des albums en même temps. On a la raison principale qui est le COVID et les problèmes d’usine mais cela ne reste que deux semaines. Ce n’est pas la fin du monde, cela aurait pu être une année ! (rires)
Concernant l’album, vous avez dit que ce serait le plus lourd et le plus hard que vous avez fait. Est-ce parce que vous avez trouvé le dernier “trop doux” ?
Padge : Non, pas du tout ! On a juste travaillé des musiques, certaines étaient vraiment heavy, d’autres moins, entre les riffs et les breakdown. Je pense que Matt (ndlr : Tuck, chant) était juste dans un autre état d’esprit au moment de la composition de ce disque. Même les paroles sont ailleurs dans son esprit et cela s’est retranscrit comme cela. Il était certes moins heavy que celui-ci, mais c’était un temps différent, dans un état différent et un album différent. Il nous a clairement donné le chemin sur ce que nous pourrions faire sur le suivant, il nous a vraiment été bénéfique. Je pense que l’on a écrit de pires albums par le passé. Ce n’était pas mon album préféré, mais c’était un album solide qui nous sert encore aujourd’hui en tant que groupe.
Justement à ce sujet, toi et Matt avez dit que si vous faisiez certains de vos précédents disques aujourd’hui ils seraient bien différents. Cela veut-il dire que vous n’êtes pas heureux de ces albums et es-tu pleinement satisfait de celui qui va sortir ?
Padge : Je pense que Bullet For My Valentine, l’album (rires) a été fait de la bonne manière, mis à part les situations de confinement et les trucs autours qui ont rendu les choses un peu plus compliquées. Mais heureusement nous avons trouvé un moyen, pas véritablement contourné, car le Royaume-Uni est assez petit, avec peu de frontières, mais comme les différents pays du Royaume avec des confinements à des moments différents et c’est fantastique d’avoir pu jongler avec cela vu le nombre de personnes qui ont travaillé sur cet album et cela a été très bénéfique pour l’album. Même si c’était dans une période très difficile, cela nous a servi très positivement. Un peu comme si on pensait tomber dans de la merde qui finalement sentait la rose ! (rires)
Tu as évoqué le processus d’enregistrement, tu sembles l’avoir plutôt bien vécu. N’était-ce pas trop difficile avec la situation ?
Padge : Non, pas du tout. C’est peut-être même le processus d’enregistrement le plus facile que j’ai connu avec ce groupe. Encore une fois, je pense que c’est dû au travail gigantesque de pré-production que nous avons fait, et que l’on soit tous sur la même longueur d’onde. Cela a été très long de faire cet album. Mais nous savions exactement ce que nous faisions et l’on a eu beaucoup de temps pour perfectionner chaque élément, chaque note, chaque petit bout ici et là, chaque ligne de chant. On a juste eu tellement de temps pour le faire et je pense sincèrement que cela se ressent sur le disque, même si je ne peux pas encore te dire grand chose sur le disque en lui même. Je ne te dirai pas que j’aimerai prendre autant de temps sur le suivant. Mais en tout cas je veux définitivement travailler de la même manière.
Une fois en studio il me semble que cela nous a pris environ cinq semaines pour tout enregistrer. Puis Matt s’est occupé des parties vocales, mais c’est assez rapide. Très professionnel et très smooth ! Je ne dirai pas facile, car ce n’est pas le bon mot, mais tout s’est parfaitement enchaîné.
Cette facilité de travail, de pré-production et d’enregistrement est dû aux personnes avec qui vous travaillez aussi non ? Tu as dit qu’il y avait du monde. Mais est-ce que vous avez choisi au cas par cas qui travaillerait sur cet album ou vous gardez les mêmes ?
Padge : On a eu quelques options, quelques types américains, d’autres européens. On a eu environ cinq choix mais assez limité à cause des restrictions. Mais on s’est principalement tourné vers ceux qui étaient dans notre pays, comme personne ne pouvait voyager ou que ce soit et que cela complique la tâche. Sur cet aspect on a essayé de faire simple et se baser au Royaume-Uni et de faire cela avec des gens talentueux qui sont également nos amis et nous n’avons aucun regret sur ces décisions.
C’était les mêmes pour Gravity (2018) ?
Padge : Oui !
D’accord, car la dernière fois Matt nous avait dit qu’il n’avait pas spécialement laissé les autres membres travailler sur l’enregistrement. Était-ce le cas ici aussi ?
Padge : Non, Matt n’était pas vraiment bien dans sa tête à ce moment là. J’ai l’impression qu’il voulait s’enfermer. On était toujours là et il ne s’enfermait pas d’une mauvaise manière, c’était juste sur lui-même. Il avait beaucoup à dire sur ce disque, qui a été un bon disque et une leçon. Et nous avons la chance aujourd’hui de pouvoir en faire un nouveau ! (rires)
Cette question s’adresse directement à toi. Même si tu ne peux pas trop en dévoiler sur cet album, il y avait quand même peu de solo et de riffs mémorables dans Gravity. Es-tu satisfait de la présence des guitares sur Bullet For My Valentine ?
Padge : Oui ! Je pense que Bullet est typiquement un groupe qui a besoin de guitares lead, de solos et de trucs comme cela. Gravity était une période sombre pour le groupe, beaucoup de choses se passaient, Matt avait ses problèmes, ma copine de l’époque se battait contre le cancer, c’était une époque terrible pour essayer de faire un album. Beaucoup de choses bizarres mais c’était ce que c’était.. ça et la pandémie ! (rires) C’est pour cela que l’on est vraiment content du nouveau disque, malgré un tout petit décalage de la date de sortie, quand on repense à ce que l’on a traversé ces vingt-quatre derniers mois. Les temps qui arrivent sont beaucoup plus excitants !
On sent que tu veux aller de l’avant, que ça a été dur par le passé. Est-ce qu’on peut s’attendre à un Bullet For My Valentine très différent ?
Padge : Je ne pense pas beaucoup, Bullet sera toujours Bullet. Mais sous une autre version, surtout après des changements de line up. On nous parle de Bullet 2.0, disons que c’est surtout Bullet For My Valentine sous stéroïdes maintenant (rires) ! On est resté concentré, les fans nous attendaient et on est désormais prêt à y aller ! Cela donne aussi beaucoup de belles perspectives pour les prochains albums et il y en aura. Ce n’est pas un changement radical, mais c’est définitivement quelque chose de nouveau pour le groupe.
Donc finalement ce n’est pas la peine de parler d’une nouvelle ère pour Bullet ? Bullet reste Bullet.
Padge : Non je ne pense pas. Le groupe évolue c’est certain, dans sa musique et ce qui gravite autour. Mais nous nous voyons pas écrire “All Theses Things I Hate”, “Scream Aim Fire” à nouveau. Mais après tout qui sait ! On a déjà ces morceaux et on veut continuer d’essayer de nouvelles choses et faire quelque chose de peut être plus expérimental, en dehors de nos zones de confort et voir où cela peut mener le groupe.
Avec le COVID le temps s’est un peu arrêté. Et c’est quelque part leur premier album à vos côtés. Êtes-vous pleinement satisfait de vos deux nouveaux membres ?
Padge : Je comprends tout à fait ta question (rires) ! Mais oui définitivement ! Jamie (ndlr : Mathias, basse) est l’une des meilleures voix que j’ai eu à entendre dans cette industrie. Il s’échauffe à peine et est disponible à tout moment. Jason (ndlr : Bowld, batterie) est un batteur phénoménal. Matt et moi faisons cela ensemble depuis de nombreuses années et on se sent comme une famille à nouveau. Quand on a commencé cette aventure, le premier groupe, on était tous de bons potes et on a avancé ensemble mais on restait limité sur plein d’aspects. Maintenant que les tensions sont parties nous pouvons faire tout ce que nous voulons et c’est une bonne qualité à avoir dans le metal moderne.
En comparaison à d’autres, cet album sera beaucoup plus violent. Vous n’avez pas peur de l’aspect promotionnel ? Qu’il soit compliqué de passer à la radio ou d’autres canaux de promotion ?
Padge : Non, il est ce qu’il est ! Heureusement nous avons un héritage solide derrière nous, de nombreuses années sur scène, des albums, des EP qui ont connu un certain succès. On a fait le tour du monde, on a créé du lien avec nos fans. Il ne faut pas perdre de vue que toute l’industrie est en train de changer, le COVID a boosté tout ce qui concerne le digital et le streaming et étrangement je pense que ce sera de plus en plus simple avec le temps pour la vente et la promotion d’un album justement grâce à ces changements. Je suis sûr que cela se passera bien.
Et si cet album était le premier, sans notoriété passée. Comment ferais-tu pour convaincre les gens d’aller l’écouter ?
Padge : C’est une bonne question. Je n’y ai jamais réfléchi. (rires) Je ne sais pas, je dirai que c’est un album féroce, et un effort énervé. C’est l’album le plus énervé que nous ayons réussi à faire, aussi bien dans les paroles que sur les guitares, la batterie. C’est une véritable bête. Mais je conseille aux gens de venir nous voir sur scène, c’est la partie la plus importante pour nous. Les concerts c’est ce qui nous uni véritablement, cela n’a pas de prix. Je préfère échanger ce que l’on gagne avec des albums pour le mettre dans un concert. Surtout que nous avons beaucoup travaillé l’aspect visuel des concerts et il faut venir voir cela, pour les lumières, la production sur scène, les écrans. Tout n’est pas encore décidé mais il faut venir voir ! En plus, les fans auront droit aux classiques qu’ils aiment et pourquoi pas même quelques reprises !
Dernière question : nous sommes RockUrLife, alors qu’est-ce qui rock ta life Padge ?
Padge : Rock ! Quelle question ! (rires). Mais pour aller plus loin, la connexion. La musique a toujours été une histoire de connexion entre les gens. Je la considère aussi comme un médicament, donc continue à rocker, te soigner et vivre ta vie !
Super ! Merci beaucoup pour ton temps Padge,
Padge : Merci à toi et on se voit à Paris en février n’est-ce pas ?
Exactement. On se donne rendez-vous !
Site web : bulletformyvalentine.com