Batteur du groupe mené par l’illustre Dez Fafara, c’est donc avec John Boecklin que nous avons eu la chance de nous entretenir, à l’occasion du Hellfest 2012, qui s’est déroulé du 15 au 17 juin dernier. Check it out!
Bonjour John, ravi de vous revoir au Hellfest. Sachant que votre passage est toujours attendu ici, comment te sens-tu avant de monter sur scène ?
John Boecklin (batterie) : Super, nous n’avons pas joué ici depuis 2009 je crois, donc nous sommes très impatients. L’affiche est géniale, beaucoup de nos amis sont également présents; de plus, notre passage est bien calé, aucune raison de se plaindre donc !
Votre dernier album “Beast” date de l’année dernière, avec toutes ces tournées, quelles furent les critiques à son encontre ?
J : Je ne sais pas, je ne regarde pas spécialement… Notre label nous envoi parfois quelques critiques et c’est plutôt sympa à lire. Cet album a été bien accueilli et je pense que nous nous sommes plutôt bien démenés musicalement et Dez en fit autant au niveau de ses parties. Je suis très satisfait du résultat final.
En début d’année, Jeff, via Twitter, a annoncé que vous étiez d’ores et déjà en plein travail pour le prochain album. Que pouvons-nous attendre de celui-ci ? Est-ce que Dez a jeté un œil aux démos ou la phase d’écriture avec Dez intervient plus tard ?
J : En fait, c’est plutôt distinct; on bosse de notre coté et quand on arrive à un résultat satisfaisant pour une chanson, par exemple, on lui envoi le tout. Vu qu’il travaille tout le temps, même sans musique, comme tu dis, il verra où placer ses lyrics et comment arranger l’ensemble. Autrement ouais, il est constamment au travail, tout comme nous le sommes, puis on se réuni pour les retouches.
2013 marque le dixième anniversaire de votre premier album, éponyme, “DevilDriver”. Sachant que les tournées anniversaires sont à la mode de nos jours, des projets entourent-ils cet événement ? Comme une tournée spéciale, un DVD ou autre ?
J : Pas pour l’instant, nous verrons quand le moment sera venu, mais à l’heure d’aujourd’hui, on se concentre sur le prochain album, tout en sachant que le cycle de tournée n’est pas encore fini. Lorsque nous rentrerons, l’unique préoccupation sera de bosser sur le nouvel album.
A propos de tournée anniversaire, as-tu vu Metallica et son set consacré au “Black Album” ?
J : Ouais ! Je pense que ce type d’événement marche pour un album tel que le “Black Album”, tant de nostalgie l’entourant. Personnellement, je serais plus intéressé pour jouer des morceaux des derniers albums, que les premiers même si ces titres sont intéressants. Cependant, je pense que d’un point de vue global, nos albums sont plus bien plus forts, comme sur le deuxième, troisième et le quatrième album. Mais tu vois, si Dez veut faire quelque chose comme cela et que les fans le demandent, alors on le fera sans doute oui !
Certains ne le savent peut-être pas, mais tu as également joué au poste de guitariste, au tout début de l’aventure. Le choix entre la batterie et la guitare ne fut pas difficile ? Ou voulais-tu vraiment être batteur ?
J : Je ne dirais pas que ce fut un choix difficile, car lorsque je jouais des deux dans le groupe, à l’époque, c’était très excitant de travailler avec Dez, donc c’était un peu “Je suis dispo pour n’importe quel poste”, sans soucis. En effet, je voulais plus jouer de la guitare que de la batterie, mais il s’est révélé que je suis un meilleur batteur “live” que guitariste, donc je suis satisfait.
Pendant vos phases de travail, est-ce qu’il t’arrive de prendre une guitare et de jouer quelques riffs ? Ou ce rôle est exclusivement réservé à Jeff et Mike ?
J : Absolument, ouais.
Est-ce qu’il vous arrive de faire des “battles” entre vous 3 ?
J : Des battles ? Non (rires), lorsqu’on en vient à ce stade-là, c’est plutôt orienté pour les lead guitares, et sur ce terrain, je ne suis pas à l’aise dans ce rôle là.
Tu es plutôt orienté guitare rythmique ?
J : Ouais, je suis plutôt rythmique, donc je laisse les plans compliqués à ces deux là.
En tant que batteur, quelle opinion as-tu vis à vis des jeunes batteurs, qui veulent tout de suite jouer comme leurs modèles HxC ou metalcore, “taper fort et vite”, ignorant parfois les bases ?
J : Chacun a sa propre approche afin d’arriver au but fixé. Il te faut trouver ton propre chemin. Je dirais qu’ignorer les bases n’est pas très futé et je dois avouer que j’ai un peu procédé de la sorte, au lieu d’apprendre beaucoup de théorie. J’étais uniquement concentré sur mon jeu, jouant mes titres préférés; et cela marchait, mais dix ans plus tard, je me suis retrouvé à apprendre des choses plus simples. Donc tu dois apprendre les bases, que ce soit au départ ou plus tard.
Quels conseils peux-tu donner à une personne voulant commencer la batterie ? Lorsque tu as démarré de cet instrument tu te disais “Ah, je veux être comme lui ou lui”, ou c’est l’instrument qui te fascinait ?
J : L’unique chose à faire, c’est de jouer. Si tu veux en vivre, il faut que tu t’y consacres énormément, avoir beaucoup de chance, beaucoup; et bien sûr trouver la bonne formule avec les autres musiciens; donner le meilleur de soi et faire la musique que tu veux composer ou composer la musique que tu veux jouer. (rires)
Votre musique est un vaste melting pot. La voix de Dez apporte de nombreuses possibilités, comment conciliez-vous toutes les influences ?
J : Quand nous composons, nous nous soucions toujours de l’avis de Dez ou plutôt la façon dont il travaillera avec ce son, donc il est toujours présent dans un coin de notre cerveau. Puis, il veut vraiment garder ce degré extrême au sein de DevilDriver, évitant d’être trop rock, donc nous sommes constamment concentrés autour de cela.
Quel est la principale recette afin d’évoluer dans sa musique ? Par exemple, lorsqu’on joue de la guitare, arrive un moment où trouver de nouveaux riffs devient de plus en plus dur. Comment vous créez de nouvelles choses sans pour autant, copier les compositions existantes ?
J : Prendre son temps et ne pas précipiter les choses. Cela nous prend beaucoup de temps pour faire un album. Après avoir fini un morceau, le second arrive juste après, donc inconsciemment, comme tu dis, on essaie de ne pas reproduire les mêmes choses, tout en gardant les éléments essentiels, qui en font de bons morceaux. En effet, on n’apprécie pas trop les réactions comme “Mais qu’est ce qu’ils ont encore fait ? Cela ne ressemble plus à rien” ; par conséquent, tu ne veux pas perdre les acquis, tout en apportant de la nouveauté et ça, c’est le but de chacun des groupes que j’ai côtoyé.
Écoutes-tu d’autres styles, comme la pop ou le rock traditionnel, histoire d’avoir de nouvelles idées ?
J : Bien sûr !
Quels groupes apprécies-tu ces temps-ci ? Beaucoup de monde cite Ghost par exemple.
J : Ouais, j’aime Ghost même si je n’écoute pas sans cesse leur musique. Cependant, ça fait de nombreuses années que je suis un fan de Gojira, et je pense que je dis la même chose à chaque fois que je viens ici (rires), et puis il y a matière en ce moment, comme Periphery et d’autres groupes, qui font des trucs très intéressants.
Le programme du jour est plutôt intéressant, quels groupes vas-tu voir aujourd’hui ?
J : Sans doute Ozzy & Friends, j’ai vu la plupart des groupes déjà, notre tournée ayant commence depuis un moment. J’ai vu Sabbath (ndlr : Black Sabbath), mais Ozzy & Friends sera tout aussi attirant.
Avant de conclure, quels sont les futurs plans du groupe suite à cette tournée européenne ?
J : On rentre chez nous et direction les studios. Nous avons également d’autres tournées, mais rien ne peut être annoncé encore.
Dans la continuité de celle-ci ou une sorte de best of tour ?
J : Toujours pour l’album “Beast” !
Un petit message à l’attention des festivaliers du Hellfest et des fans français ?
J : Merci de venir aux concerts. Nous faisons le meilleur de nous même et le fait que vous appréciez notre musique est extra. Merci beaucoup !
Site web : devildriver.com