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EUROPE (03/02/15)

Fans de hard rock, réjouissez-vous : Europe sort son album “War Of Kings” cette semaine et les Suédois ont un emploi du temps chargé jusqu’à la fin de l’année. En plus de dévoiler un nouvel opus, les mythiques Europe seront en tournée française en novembre prochain, pour accompagner les Allemands Scorpions. Retour quelques semaines en arrière au Hard Rock Café de Paris en compagnie du batteur Ian Haugland pour parler de ce nouveau disque et bien plus.

 

Salut Ian !

Ian Haugland (batterie) : Bonjour !

Est-ce qu’on prononce “Ian” ou “Ihan” ?

I : “Ian… Ihan”… comme on veut ! (rires)

Est-ce que tu aimes Paris ?

I : Oui j’aime bien Paris. On y passé un peu de temps dans les années 80 pour faire des émissions de télévision interminables, ce genre de choses. On venait souvent, et c’était sympa.

 

 

Vous allez sortir le nouvel album d’Europe “War Of Kings”, votre dixième album studio. Comment te-sens-tu ? Excité ?

I : Pour ma part, je n’écoute pas nos albums une fois qu’on a enregistré.

Tu l’as trop entendu.

I : Quand tu passes du temps en studio, quand tu as passé du temps à répéter les chansons et quand tu as fini d’enregistrer, tu satures un peu. Mais cette fois, je peux dire que “War Of Kings” est un album que j’écoute tous les jours. C’est un album rempli d’énergie, donc il ne m’ennuie pas. J’ai l’impression qu’il y a une réelle volonté derrière ce disque.

C’est un peu une réussite ?

I : Oui. “Bag Of Bones” (2012) est un très bon album aussi ainsi que “Last Look At Eden” (2009). Mais ce nouvel album a une véritable unité, toutes les chansons vont bien les unes avec les autres comme un grand tableau.

Peux-tu décrire “War Of Kings” en trois mots ?

I : Je dirais… Ce n’est pas facile ! Il est mélodique, heavy et il a une dimension live. C’est comme écouter Europe sur scène, en live.

 

 

Vous avez travaillé avec le producteur Dave Cobb, qui a déjà collaboré avec le groupe américain Rival Sons. Vous avez travaillé dans un studio tout neuf, le Pan Gaia Studio, étiez-vous le premier groupe à enregistrer dans ce studio ?

I : Oui c’est vrai. En plus le studio n’était pas complètement terminé quand on y est allé. Il y avait quelques artisans qui plantaient des clous quand on installé notre matériel pour enregistrer. On était en quelques sortes des “cobayes” pour ce studio. Et on n’avait aucune idée du son que pouvait apporter ce lieu, ni à quoi pouvait ressembler la console d’enregistrement. Est-ce que ça allait fonctionnait ? Mais tout était bon, et le studio sonnait à merveille. Et Dave Cobb était satisfait car il aime travailler dans de bonnes conditions sonores, c’est très important pour lui.

Dans ce nouveau studio, le matériel et les outils étaient-ils neufs ou bien disposiez vous d’amplis vintage ?

I : La console de mixage était toute neuve, mais les outils pour l’accompagner étaient adaptés comme les pré-amplis etc.

Vous avez travaillé en analogique ?

I : Oui. La console de mixage et les effets externe aussi. On a ajouté aussi des compresseurs vintage ainsi que des micros. Je pense que c’était un mélange entre du matériel récent et des outils vintages. Mais tout s’est bien emboité et le son est génial. Tout a bien fonctionné.

 

 

Toutes les chansons ont-elles étaient écrites avant d’entrer en studio ?

I : Non, pas toutes les chansons. On aime que les chansons soient prêtes à 75-80% avant d’arriver à l’enregistrement. On laisse les 20-25% sur le moment, sur l’ambiance qu’il y aura au moment de l’enregistrement. C’est important de garder cette souplesse. Pour nous le studio est propice à la création. On l’utilise dans sa manière de sonner, comment il peut nous inspirer. Et comme on n’avait jamais travaillé avec Dave Cobb auparavant, on ne savait pas comment il travaillait en studio. Donc on a laissé une fenêtre ouverte pour son travail. On a écrit entièrement une chanson durant toute cette session, “Angels (With The Broken Hearts)” . Cette chanson est née dans le studio. Elle a grandi avec ce riff de guitare… Et aussi l’orgue “Hammond” ! John Norum la jouait à la guitare et Dave Cobb a dit : “J’adore ce riff de guitare ! Faisons-en une chanson !” On a utilisé quelques guitares acoustiques, et on est allé dans studio et on a taper le boeuf tous en cercle,  à ce moment Dave nous a demandé d’aller dans cette direction qu’on avait pris. Il nous a vraiment bien guidé. Et c’est la première fois qu’Europe écrit entièrement une chanson dans un studio. C’était vraiment un sentiment cool de créer une chanson comme ça tous ensemble, tous en cercle. C’était l’un des meilleurs moments. Et ce qui est bizarre dans cette histoire, c’est que quand nous nous sommes assis pour l’écrire j’ai reçu un message sur mon téléphone qui disait que Jack Bruce venait de décéder. C’est devenu en quelques sortes le thème de la chanson. Pas comme un hommage.

Cette chanson vous remémore Jack Bruce.

I : Oui !

Retour en 2004, quand Europe était de retour après douze années de hiatus. Que ressentiez-vous à ce moment ? Étiez-vous confiant de relever ce challenge ?

I : Quand on s’est remis ensemble, c’était très naturel. La première vraie “réformation” était au passage à l’an 2000 quand on avait joué ensemble. On avait répété les deux jours précédents l’évènement. On n’avait joué que deux chansons, “Rock The Night” et “The Final Countdown”. Mais quand on a commencé à répéter, durant les cinq premières minutes, c’était comme si on ne s’était jamais séparé.

C’était une évidence.

I : Oui c’était évident ! Et à partir de 2003 on parlait plus sérieusement de refaire le groupe. Quand on s’est “vraiment” remis tous ensemble et qu’on répétait c’était une évidence. Le fait qu’on ne se soit pas vu pendant plusieurs années nous a permis d’avoir chacun de nouvelles influences, on écoutait des choses différentes, on avait joué chacun avec des artistes différents. On avait tous un nouveau regard musical et ça nous a aidé à faire un Europe qui sonne beaucoup mieux.

 

 

Et pour toi, est-ce que “War Of Kings” est un nouveau challenge pour Europe cette année ?

I : Oui définitivement ! C’est toujours un nouveau challenge quand tu sors un nouvel album et que tu repars en tournée. Tu ne sais jamais comment la musique sera reçue par les fans et tu ne sais pas comment la musique fonctionnera sur scène. C’est une chose d’enregistrer une chanson en studio. Ce n’est pas parce qu’une chanson s’intègre très bien au sein d’un album studio qu’elle s’intégrera aussi bien en live. Tu ne peux pas y aller qu’avec tes tripes, tu te dis “prenons ces cinq-six chansons pour la tournée et on verra bien !” Mais je dirais que pour les prochains concerts on ne prendra que deux ou trois chansons qui je pense serons complètement rattachées à la setlist qu’on prévoit de jouer. C’est un gros challenge en effet. Mais ce qui est génial, c’est qu’avec Europe on a un grand catalogue de chansons qui marchent toujours ! 75% du show est déjà prêt ! Les nouvelles chansons seront les cerises sur le gâteau ! C’est toujours amusant de tourner avec de nouvelles chansons et ça nous inspire !

Qu’est-ce qu’être dans Europe dans la vie de tous les jours ?

I : Pour ma part, je travaille dans une station de radio à Stockholm qui s’appelle Rockklassiker. Je me lève à 7h, je prend ma douche et c’est parti pour une journée typique ! Mais je travaille aussi sur d’autres projets musicaux. Parfois je suis DJ, je fais des apparitions avec quelques groupes, ce genre de choses. Mais être dans Europe. En fait on ne se voit pas vraiment ensemble quand on n’est pas en tournée. On est tous séparés.

Vous n’êtes ensemble que quand vous jouez.

I : Oui c’est ça. Mais on est tous de supers et bons vieux amis. Tu n’as pas besoin de sortir tous le temps avec tes copains. Mais quand tu tournes avec eux, c’est comme si vous n’étiez jamais séparés. C’est le genre de sentiment qu’on partage au sein d’Europe. Quand tu entres dans une pièce avec tous les membres d’Europe, tu sens qu’il y a une union, une alchimie. On ne se force pas, c’est comme ça !

C’est naturel.

I : Oui c’est naturel. C’est une alchimie que tu ne peux pas créer car elle existe déjà. Tu ne peux rien y faire !

 

 

Pour terminer, notre site s’appelle “RockUrLife”, alors qu’est ce qui rock ta vie Ian ?

I : Une bonne bière et… un album de Led Zeppelin, tu vois ce que je veux dire ? Ça rocks ma life !  

Super merci !

I : Et aussi une femme nue, en train de danser ! (rires)

Merci Ian !

I : Merci.

 

 

Site web : europetheband.com

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife