A l’occasion d’un concert à la Salle Pleyel pour défendre le nouvel album “Strange Little Birds”, RockUrLife a rencontré Duke Erikson et Steve Marker quelques minutes avant leur entrée sur scène.
“Strange Little Birds” est le deuxième album que vous sortez via votre label. Pourquoi avoir choisi cette méthode ? En êtes-vous satisfaits ?
Duke Erikson (basse/claviers/guitare) : La raison principale est notre désenchantement de l’industrie et des gros labels en général. On avait l’impression d’avoir perdu le contrôle et destin de notre propre carrière et lorsque l’on s’est retrouvé pour faire un nouvel album, on ne pouvait pas supporter l’idée de passer par là à nouveau. Nous avons regardé comment on pouvait faire pour nous débrouiller par nous-mêmes et c’est devenu évident. Et maintenant nous sommes heureux car nous avons le contrôle et plus aucune pression venue de l’extérieur.
Steve Marker (guitare) : On n’est pas Britney Spears. Duke a raison, la pression de notre label ou leur réaction quand on ne faisait pas assez d’argent pour eux étaient trop de choses à gérer pour nous. On ne pouvait vraiment pas continuer comme ça. Maintenant on décide où on va jouer, quel morceau de l’album sera le single… On s’amuse tellement plus.
Justement, maintenant que vous êtes plus libres dans la réalisation, ce nouvel album est-il arrivé au fur et à mesure de simples compositions ou y avait-il un réel message derrière ?
Steve : Je pense que chaque chanson a son propre message, ce n’est pas un “concept album” qui raconte une grande histoire, mais tous les morceaux ont la leur. On a passé beaucoup de temps autour de chaque chanson pour qu’elle soit simple et directe. C’est ce qui nous a semblé important pour cet album. Shirley s’est d’ailleurs plus impliquée que dans le passé et avait une idée très claire de ce qu’elle voulait faire avec tous les titres.
Les fans craignaient d’attendre encore sept ans entre deux albums. Quand vous est venue l’idée de faire ce nouvel opus ?
Duke : Aussitôt qu’on avait fini le précédent ! (rires) Nous étions libres, on s’est juste dit : “Maintenant qu’on a fini (l’album précédent) on va juste continuer à en enregistrer !”. Mais on ne va pas dans l’optique de faire album sur album. On veut juste continuer à faire de la musique ensemble aussi longtemps qu’on aimera ça. On travaille super bien ensemble et on est conscients d’avoir cette chance.
Steve : Oui on ne s’est pas vraiment posé la question. On s’est amusé à faire le précédent et on s’est dit “Let’s do it again!”
Certaines chansons auraient-été écrites suite à des lettres de fans, est-ce vrai ?
Duke : Oui c’est vrai ! Shirley a eu plusieurs correspondances avec des fans et cela a inspiré ses paroles pour l’album mais je ne peux pas vraiment t’en dire plus je ne voudrais pas mal interpréter son travail là dessus. Mais ces correspondances l’inspirent aussi bien pour la musique que sa propre expérience.
Steve : Après un long moment d’absence on ne sait pas s’il y aura encore des gens pour nous écouter quand on reviendra. Et la seule chose qui nous a permis de nous dire “on peut le faire” ce sont les lettres de personnes qui voulaient nous entendre aux quatre coins du monde. Même si nous n’avons pas été actifs pendant plusieurs années, et pour moi c’est une véritable source d’inspiration ! Et ça l’est pour nous tous.
Cet album est vraiment “Garbagesque”. On reconnait votre style, vos influences et pourtant il sonne nouveau. Entre nous, quel est votre secret ?
Steve : On lui donne notre secret ?
Duke : Non ! (rires) Ce ne serait plus un secret si on te le disait ! Pourquoi on te le donnerait ?
Steve : Il n’y a pas de secret, on est juste tous les quatre dans un studio et c’est le résultat de l’alchimie entre nous ! S’il y avait une cinquième personne ce serait différent, peut être en mieux qui sait, mais pour l’instant on a quelque chose qui marche et ça nous convient.
Duke : Il y a aussi le fait que pour cet album nous n’avons pas cherché à quoi il allait ressembler, ça s’est fait naturellement, le son, les sensations et nous n’avons pas toujours eu ça sur les autres disques. Nous arrivions avec plein d’idées différentes et nous devions trouver comment les faire marcher ensemble. Cet album a été très fluide et sans prise de tête dès le début de sa création jusqu’au résultat final. On espère que ça arrivera encore ! Et je ne parle pas du son mais bien de la cohésion qu’il y a eu entre nous pour ce disque.
Pouvez-vous nous expliquer la pochette de l’album ?
Duke : Non !
Steve : Question suivante !
Duke : Non je veux savoir quel est ton problème avec la pochette ?
Pourquoi une peau de léopard associée à l’animal “Bird” dans “Strange Little Birds” .
Duke : Tu veux dire qu’on aurait du mettre un “G” avec des plumes ou appeler l’album “Strange Little Leopard” ? Pour te répondre sérieusement on avait déjà l’idée de mettre la fourrure de léopard sur le précédent album, mais on n’aimait pas trop ça alors on ne l’a pas utilisé. L’idée c’est que l’on aime ce qui est primitif, ce qui est sauvage. Ca a un côté glam et primitif. J’espère que c’est cohérent.
Steve : Exactement comme nous, sauvages et primitifs
Mais donc, qui sont les “Strange Little Birds” ?
Duke : Dis lui Steve !
Steve : Chaque membre du groupe ainsi que nos fans. Probablement. Après tout le monde n’est pas aussi étrange.
Duke : Nous avons tous cette sorte de bizarrerie en nous, mais c’est aussi ce qui nous rend humain. Nous sommes tous des “Strange Little Birds”. Mais nous quatre sommes sans doute les protagonistes principaux de cette bizarrerie. (rires)
Avec une carrière comme la vôtre y a-t-il encore quelque chose que vous voulez accomplir ?
Duke : Intéressant, c’est une bonne question car on n’y pense pas beaucoup. Mais c’est vrai que l’on pourrait faire quelque chose de différent que juste enregistrer un album et partir en tournée. Peut être une nouvelle expérience musicale, comme faire la musique d’un film, quelque chose qui casse ce cercle ! Nous avons quelques idées mais je ne peux pas te le dire car en fait on n’en sait encore rien ! On sera peut-être le premier groupe à jouer sur la Lune !
Steve : Oui pourquoi pas ! Je préférais Mars.
Si vous ne pouviez garder qu’un seul souvenir de votre carrière que choisiriez-vous ?
Duke : Sans hésiter, je reviendrais au moment où on enregistrait notre tout premier disque, Butch Vig (batterie) et moi étions dans la voiture, et là on a entendu l’un de nos titres à la radio. C’était vraiment énorme et je me suis fait un highfive.
Steve : Pour moi je reviendrais à n’importe quel moment de notre carrière, ça a toujours été de merveilleux moments et j’ai toujours les mêmes papillons dans le ventre depuis le premier jour et encore vingt ans plus tard.
Pour terminer, nous sommes “RockUrLife”. Qu’est-ce qui rock vos vies ?
Steve : Je dirais ma famille avec mes amis dans le groupe et pouvoir jouer à Paris dans une belle soirée comme celle-ci. La vie pourrait être pire pas vrai ?
Duke : Oh, beaucoup de choses, mais je dirais mon petit-fils. Oui, ce petit gars rock vraiment ma life.
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