A quelques heures de son passage sur la scène du Festival Soirs d’été Place de la République, Gaspard Royant a accepté de rencontrer RockUrLife. Harrington rouge sur le dos, cannette de bière à la main, c’est dans une ambiance décontractée et sous les quelques rayons de soleil parisiens que le chanteur vintage répond aux questions sur sa musique !
Bonjour Gaspard, comment ça va à quelques heures de monter sur la scène du Festival Soirs d’été ?
Gaspard Royant : Bonjour, ça va très bien. Le soleil est enfin arrivé. Apparemment il a plu toute la semaine, mais nous, on a emmené le soleil. J’ai envie de dire que c’est un petit peu grâce à nous tout ça.
Tu l’as rapporté des Francofolies de La Rochelle où tu te produisais hier soir. Comment ça s’est passé ?
G : J’étais aux Francos hier soir et ça c’est très bien passé. On a fait un super concert, c’était sympa.
Pourquoi avoir choisi de sortir des titres en vinyle d’abord et non pas tout de suite un album ?
G : C’est vrai que j’ai commencé par sortir des 45 tours vinyle. L’idée c’était de commencer de la même façon que les groupes du tout début du rock qui ont commencé en sortant des singles sur 45 tours. Ça me plaisait de faire comme eux l’avaient fait, en sortant des singles et une fois qu’on a assez de singles, on les compile sur un album.
Quelles sont tes influences musicales ?
G : Je suis un grand amoureux de la musique de la fin des années 50, début des années 60. J’adore les mecs comme Roy Orbison, The Everly Brothers ou Sam Cooke. J’aime aussi beaucoup les girls bands du début des années 60 comme les Ronnettes ou les Crystals; mais aussi les groupes vocaux, les groupes de doo wop… C’est tout cet univers-là que j’avais envie de m’approprier.
Comment définirais-tu ton style musical qui est défini sur ta page Facebook comme du “Doo Wop Garage N’Roll” ?
G : Je trouve que cette expression est un bon condensé car il y a un peu de doo wop, un peu de garage et un peu de rock n’roll. Ça annonce la couleur et ça résume mes influences.
Selon toi, quelle place a ce courant musical en France ?
G : Ce courant musical n’existe pas et n’a aucune place car c’est moi tout seul. Des gens qui font la même chose je n’en connais pas vraiment en France. Des gens qui chantent en anglais, je crois que je suis le seul. Je ne me suis pas posé la question, je fais la musique que j’aime et si ça peut inspirer des vocations tant mieux.
Quelle place ont plutôt les musiques actuelles influencées des années 50 ou 60 comme le rockabilly ?
G : C’est un peu différent. Ça fait quelques années que la scène rockabilly est très vigoureuse. Maintenant je ne me définis pas du tout comme un artiste rockabilly. Le rockab c’est vraiment très spécifique, très années 50, très country avec tout un code vestimentaire et tout ça. Moi je me considère comme plus main stream que ça. Dans le rockab il y a un côté très underground et moi j’ai un peu l’impression d’être un chanteur de variétés des années 50.
Ton album est entièrement en anglais. Etait-ce inconcevable de faire cette musique-là en français ou est-ce que c’est une facilité d’écrire en anglais ?
G : Ce n’est pas du tout une facilité d’écrire en anglais. Je fais très attention à mes textes et ils sont super. La musique anglo saxonne c’est vraiment ma culture, ça me vient en anglais et je ne me vois pas écrire en français… C’est sans doute faisable mais ça donnerait quelque-chose de différent et ce n’est pas ce que je fais.
Quel est ton processus de création ? Est-ce d’abord un sujet sur lequel tu as envie d’écrire dont des paroles découlent et ensuite tu les mets en musique ? Ou d’abord une musique, tu composes quelques accords et des paroles viennent…
G : Tous les moyens sont bons, à chaque fois c’est différent. Ça peut partir d’une phrase ou d’un titre. Ça peut partir d’une petite mélodie. Quand je compose, je laisse la porte ouverte à tout. Je citerai Nietzsche qui disait : “Il ne faut jamais faire confiance à une pensée qui n’est pas née en plein air.” Il faut partir se balader et laisser venir les choses.
Tu composes à la guitare ou au piano ?
G : Je suis un très mauvais instrumentiste. Je me débrouille comme je peux à la guitare et au piano et pour composer ça me suffit. Mais sur scène, je m’entoure de musiciens bien meilleurs que moi.
Est-ce que ta musique s’exporte bien à l’étranger ?
G : J’ai tendance à penser que ma musique peut toucher tout le monde. En plus, je chante en anglais donc c’est plus facile de comprendre les paroles pour les personnes d’autres pays. On a tourné un peu en Allemagne et là on va aller en Suisse, en Belgique et aux Pays-Bas. C’est vrai qu’on se dit qu’il n’y a pas de raison pour que ça ne leur plaise pas. Je fais une musique qui me semble assez facile d’accès et qui peut plaire à tout le monde.
Tu as eu des retours sur les ventes de ton album à l’étranger ?
G : Il est sorti il n’y a pas très longtemps en Suisse et en Belgique. Il va sortir en Allemagne cet été et aux Pays-Bas à la fin de l’année. C’est le début. L’album est sorti en France il y a six mois déjà mais là il va commencer sa vie à l’étranger.
Il s’intitule “10 Hits Wonder”, penses-tu que tu vas arriver à faire dix tubes des dix titres qui le composent ?
G : Je considère déjà que ce sont des tubes, en tous cas pour moi ce le sont. C’est un album assez court, il fait trente-trois minutes avec dix titres. J’aime bien les albums avec lesquels dès qu’on arrive à la fin, on a envie de les remettre au début. C’est un peu ce que j’avais envie de faire.
Ta musique passe sur OÜI FM. Mais on ne voit pas tes clips à la télévision…
G : Je n’ai pas fait des clips qui intéressent la télévision pour l’instant. Par contre, j’ai pas mal été diffusé sur France Inter avec la chanson “The Woods”. Je sais que je suis beaucoup diffusé sur Couleur 3 (ndlr : station de la radio suisse romande destinée aux jeunes) et sur pas mal de radios locales ou régionales. Quand je suis en concert, les gens me disent souvent qu’ils m’ont découvert à la radio et c’est tant mieux.
Est-ce que tu as enfin réussi à devenir aussi cool que Marty McFly ?
G : J’y travaille énormément. Je ne sais pas si un jour je serai aussi cool que lui, mais en tous cas je fais tout mon possible pour essayer de m’en approcher et ça passe notamment par une maîtrise absolue de la répartie et du skateboard. Je crois que je suis plus fort en répartie qu’en skateboard.
Il n’est pas trop tard pour s’entraîner…
G : Non, mais je suis souple comme un bout de bois donc ça va être compliqué.
La recette pour être cool c’est uniquement de la répartie et du skateboard ?
G : La recette pour être cool c’est de ne pas être cool car les gens qui se considèrent comme cool ne le sont pas.
Notre site s’appelle “RockUrLife”, qu’est ce qui rock ta life ?
G : (silence) Mais quelle question ! J’ai envie de te dire la bière, les femmes et la nuit.
Site web : facebook.com/gaspardroyant1